On est stupéfié!

Publié le 17 août 2017 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) L'émission se présente à la manière d’un magazine culturel qui s’est voulu adapté à l’écran. Elle est composée de différentes rubriques allant des grands reportages ("La story" et "L’enquête") à l’entretien exclusif ("L’interview"), en passant par les "rubriques addictives" comportant "La brigade du stup", "Le lieu", ou encore "La capsule temps". 15 à 20 minutes sont dédiées à chaque capsule afin de clôturer une émission qui s’étend sur une durée d’un peu moins d’1h15, diffusée au format hebdomadaire.
Elle est présentée à la manière d’une série policière, tenant en haleine le téléspectateur et l’emportant dans le tourbillon des sens qu’offre la culture. Les reportages sont énergiques, expressifs et saisissants. La narration fait écho avec brio aux images qui défilent sous nos yeux, tantôt pour suggérer une nuance, tantôt pour illustrer avec véhémence un propos qui marquera le spectateur. Les mots ont leur poids, et les images ont leur choc. Les deux, combinés, amènent à une prise de conscience et à une sensibilisation plus profondes. Ainsi, dans le reportage sur la famille Seydoux, la voix off raconte que le producteur Gaumont a été écarté par les Seydoux, tandis que les images montrent un Jean Reno fusillant des hommes dans "Léon" de Luc Besson. On rebondit ensuite sur le réalisateur, assistant à une projection Gaumont sans la présence de son ancien collaborateur producteur. On comprend donc que Luc Besson ne coupera pas de sitôt le lien avec Gaumont. On assiste à un mariage particulièrement pertinent du travail journalistique et de l’audiovisuel dans cette émission, se complétant constamment et se nourrissant mutuellement.

En ce qui concerne les Interviews, les emplacements sont toujours agréables et variés, intimes et significatifs pour les invités, telle que la villa Oasis lors de l’entretien avec Pierre Bergé à Marrakech (villa acquise par Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé, dans laquelle ils ont vécu leurs plus belles années). Léa Salamé parvient à se frayer un chemin dans l’intimité d’Agnès B en l’interviewant dans son appartement à Paris, ainsi que dans son lieu de travail. Amener Jean d’Ormesson à la Vallée-aux-Loups, dans la maison de Chateaubriand afin de conduire à sa confession était très agile. Ce choix de lieux favorise la proximité que développe le téléspectateur avec l’invité en question, le thème, la problématique.

Les sujets sont juteux, les portraits des icônes pertinemment brossés, les invités ciblés, et les questions allant droit au but. Les enquêtes sont aussi intéressantes que variées, avec notamment des problématiques fascinantes telles que: "Les robots vont-ils remplacer les artistes?". C’est une émission qui touche à tout, sans nous dissiper. Elle suggère fortement, pour nous inciter à s’intéresser et à se documenter. Elle se veut succincte, pour mieux nous captiver sans pour autant nous indifférer.
À la fin de chaque épisode, Léa Salamé interroge son invité sur la définition de l’art, selon lui. Pouvoir récolter différents sens à une activité humaine très complexe à délimiter suivant les expériences, les parcours et la sensibilité de chacun, est, de mon point de vue, immensément profitable.
Léa Salamé a tout de même eu souvent recours à l’esquive, en rebondissant sur d’autres questions plutôt que de creuser là où ça pouvait être bénéfique à la réflexion. Peut-être était-ce sa volonté…?