Sur une surface totale de 48km2 et longue de 18km, l’Île de Noirmoutier reste insulaire dans les esprits malgré le passage du Gois, chaussée submersible de 4km accessible à marée basse et la construction du pont construit en 1971 la reliant au continent et comporte près de 65% de résidences secondaires qui permettent de lisser l’économie locale qui peut accueillir des pointes de 100 000 visiteurs par jour en été.
Des visites thématiques sont notamment proposées par l’Office de Tourisme, couvrant l’ensemble des atouts de ce territoire dont nous allons aborder les meilleurs aspects.
Une Île devant endiguer la montée de l’Océan, à qui elle doit pourtant tout…
Des amoureux de terres sauvages et préservées permettant la culture de plusieurs variétés naturelles tirant bénéfice de la proximité immédiate avec l’océan Atlantique, comme ces mythiques pommes de terre dites bonnottes, dont la réputation mondiale n’est plus à faire, ces huîtres et ces marais salants apportant l’iode nourrissant ces cultures autrefois vivrières. Ces étendues à l’apologie de la fleur de sel connaissent un regain d’intérêt depuis ces dernières années, en passant de 20 exploitations dans les années 70 à 110 de nos jours (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Un tourisme également attiré par une vie culturelle riche ainsi que près de 83km de pistes cyclables sillonnant des paysages boisés (forêts de chênes verts et de mimosas de Nice prouvant l’existence d’un microclimat, 3° de plus en moyenne que le continent).
Le vent de la mer apportèrent leurs lots de forces permettant jadis aux 50 moulins de l’île (maintenant regroupés entre la Guérinière et l’Herbaudière) de travailler de multiples céréales: l’orge, le sarrasin et l’avoine semées sur les bossis, ces talus qui séparaient les marais et les étiers. Des infrastructures caractérisant une île marquée par la poldérisation, en partie initiée par les Jacobsen, négociants de sel belges arrivés au 18ème siècle. Une famille bienfaitrice ayant également donné leur appui technique pour la conception de digues protectrices de la montée des eaux pour cette île très exposée à l’afflux marin.
Ainsi des centaines d’hectares de marais sont asséchés avec les techniques importées par les flamands notamment par Jean-Corneille Jacobsen qui fit gagner à l’île près de 1000 hectares.
Par ailleurs, une centaine de bateaux de pêche inscrits au Quartier des Affaires Maritimes s’affairent pour rapporter leurs pêches quotidiennes à la Criée de l’Herbaudière, réputée pour son bar de ligne (préservée de ses toxines de stress et destiné aux grandes tables parisiennes à l’instar des soles, homards et araignées). Produits de la mer également accessibles aux particuliers à partir de 9h derrière la Criée sur le marché OPPAN ainsi que sur les marchés quotidiens tournants qui font office de lieux de rendez-vous à la fois pour les locaux et les vacanciers.
Le port ostréicole du Bonhomme se situe sur la Guérinière, l’endroit le plus resserré de l’île, permet également de se fournir directement en huîtres qui grandissent sur tables en pleine mer pendant 3 ans et sur les claires (bassins d’eau de mer) de la baie de Bourgneuf, accueillant de pair de nombreuses cordes de naissains.
Noirmoutier, une terre châtelaine de cinéma et de culture nautique
Un quartier fondé à l’origine aux environs de 674, grâce à la fondation par le moine Saint Philibert, fondateur du Monastère d’Hermoutier, l’Abbatiale de Noirmoutier, et auparavant de l’Abbaye de Jumièges en Normandie. Par ailleurs, cette personnalité religieuse permit l’essor de la culture du sel.
L’édifice presque millénaire, doté d’un donjon de 20 mètres agencé de contreforts, fascine encore aujourd’hui par son état quasiment d’origine et présente à ses 40 000 visiteurs annuels, nombre de pièces historiques présentes dans la Collection permanente dont le fauteuil dans lequel le Général d’Elbée fut exécuté durant la Révolution.
Une vue imprenable depuis le sommet ainsi que les gradins de la scène d’été (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
La maison sur la plage du Mardi Gras où fut tourné le film “César et Rosalie” (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Les Régates du Bois de la Chaise, un évènement incontournable du patrimoine maritime
La Chaloupe, dont le siège se situe sur le vieux Port de la ville de Noirmoutier, possède de multiples cordes à son arc et s’attache à mener à la réussite l’organisation de ce rassemblement annuel de bateaux majoritairement voiliers traditionnels, sur trois jours de festivités au cœur du mois d’Août et autour de la baie de Bourgneuf.
Ce, en plus de sa mission d’origine de de sauvegarde et de valorisation des éléments bâtis et flottants du port patrimonial de Noirmoutier, se traduisant tant par la restauration de bateaux en bois que la transmission du savoir d’anciens charpentiers de marine voire l’apprentissage du pilotage de ces gréements.
Pour cette édition, 66 vieux gréements répartis en 5 flottes différentes (de différentes obédiences: phare carré, Marconi, voile houari ou aurique) comprenant 300 équipiers tout aussi enthousiastes à l’idée de s’affronter que ce soit pour une épreuve Compétition ou Balade. L’essentiel de cette manifestation maritime se déroule sur les côtes de l’emblématique Plage des Dames, bordée des traditionnelles cabanes de plage maculées de blanc et son phare (Crédits photo: Anne Giraud pour “Chapitre T”).
Quelques prises de vue en pleine mer des participants (Crédits photo: Mélanie Joubert / Le Chasse-Marée), plus d’images sur ce lien.
Un espace d’échange avec le public à terre avec des animations autour du Château et un “embrasement” inaugural (composé de feux du Bengale, en sons et lumière) sur le ponton (long de 148m, en bois mobile imputrescible à l’origine et rénové en 2014) de l’Estacade (ancien terminus du train à vapeur de Paris à Pornic) (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Des flottes classées selon les types de bateaux : des très performants les “requins” et “dragons”, 2 Yoles de Bantry, une catégorie “Belle Plaisance” dont le dernier bateau de Jules Verne, le “Saint Michel 2”; on trouve également des répliques. Toutes ces pièces uniques encore opérationnelles, rescapées du temps, naviguent en mer leurs expériences respectives à proximité des côtes pour rester visibles par le public, à la fois en mer que sur terre, avec cet impressionnant ballet statique de coques à flanc de sable lors de l’incroyable échouage à marée basse (Crédits photo: Anne Giraud pour “Chapitre T”).