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Suunto est le dernier des grands acteurs des montres cardio GPS à être passé au cardio optique. Après TomTom, qui s'est fait une place sur le marché des montres de sport avec ses Runner Cardio et Multisport Cardio, Garmin a élargi sa gamme jusqu'à mettre un capteur optique de série sur toutes ses montres running et triathlon, ensuite Polar (inventeur de la ceinture cardio) a opté pour un capteur 6 LED sur la M600 et la M430. Par la force des choses, Suunto s'y met enfin.
La gamme Spartan est sortie fin 2016 avec la lourde tâche de remplacer les très fiables Ambit3. Les débuts de la Spartan Ultra ont été quelque peu chaotiques (de grands espoirs, des désillusions et beaucoup de mises à jour). Mais la Spartan Sport Wrist HR est la dernière sortie, en mars 2017. L'association de Suunto avec Vallencell pour développer ce modèle laisse espérer de voir la fiabilité de la mesure de la fréquence cardiaque au poignet augmenter avec cette montre.
Alors, est-ce que la Spartan Sport Wrist HR arrive à combiner la précision GPS de la Spartan Ultra et la fiabilité du capteur cardio Scosche Rhythm+ ? Est-ce enfin LA montre qui va reléguer la ceinture cardio au placard ?
Avant de commencer, une petite précision qui a son importance : si vous avez déjà lu un test de la Suunto Spartan Sport ou de la Spartan Sport Wrist HR, il est possible qu'il y ait des différences avec ce que je décris dans mon test. C'est possible et c'est normal. Depuis que les montres de la gamme Spartan sont sorties, Suunto a apporté 1 mise à jour tous les mois, voire tous les 2 mois (quoi que là, on dirait qu'ils sont tous partis en vacances chez Suunto). Donc si le test que vous avez lu date d'il y a quelques mois, c'est normal de découvrir de nouvelles fonctionnalités en lisant mon test.
Présentation de la Suunto Spartan Sport Wrist HR
Elle remplace : aucune, le capteur cardio optique est une nouveauté
Au-dessus dans la gamme : Spartan Ultra, mais dépourvue du capteur cardio optique
En-dessous dans la gamme : Spartan Sport, exactement la même mais sans le capteur cardio optique
Pour commencer, précision que la Spartan Sport Wrist HR est presque en tout point similaire à la Spartan Sport, que ce soit en termes de hardware ou de software. Avec quand même les fonctionnalités supplémentaires apportées par le capteur cardio optique. Un peu comme la Forerunner 235 et la Forerunner 230 quoi.
Elle reprend donc le format de la Spartan Sport, avec sa couronne au design épuré. Toutes les versions de la Wrist HR ont une couronne noire, quelle que soit la couleur du boitier et du bracelet. C'est une montre que j'ai porté sans problème 24h/24 pendant 2 mois. La All black affiche clairement le plus beau style, mais attention quand même aux rayures sur la couronne.
La pièce centrale, c'est l'écran tactile couleur de 35mm avec une résolution inégalée de 320×300 pixels (mieux que la Fenix 5 240×240). C'est le seul écran tactile que j'ai testé qui n'est pas perturbé par les gouttes d'eau. Il fonctionne sous la pluie et même avec un gant en soie. Certaines manipulations ont encore un peu de latence (genre quand on valide en faisant glisser l'écran vers la droite ou qu'on fait un retour en arrière). Je reconnais quand même que j'utilise plus souvent la navigation avec les 3 boutons (appui court ou appui long) que le tactile. La fonction tactile que je trouve la plus utile, c'est le double tap, qui ramène directement à l'écran d'heure et qui évite parfois d'appuyer 4 ou 5 fois sur un bouton.
L'intégration du capteur cardio optique se fait sentir, puisque l'épaisseur passe de 14mm pour la Spartan Sport à 17mm pour la Spartan Sport Wrist HR (même épaisseur que la Spartan Ultra). Le poids, lui, passe de 70 à 74g (77g pour la Spartan Ultra). Si l'on la compare avec d'autre montres GPS triathlon, on se rend compte qu'elle n'est pas si lourde que ça (sauf face aux Garmin) : Ambit3 Sport 80g, V800 79g, Forerunner 920XT 61g, Forerunner 935 49g. Mais que par contre elle est très épaisse : Ambit3 Sport 15mm, V800 13mm, Forerunner 920XT 13mm, Forerunner 935 14mm.
En fait, non seulement le boitier est gros, mais le bracelet est épais (plus épais que celui de la Spartan Ultra). Peut-être un gage qu'il ne cassera pas au bout d'un an. Mais il ramasse pas mal la poussière quand il est neuf. Je le préfère toutefois à celui de la Spartan Ultra, pour 2 raisons :
- Le revêtement qui lui donne son toucher 'soyeux' a l'air plus résistant (aucune marque d'usure après 2 mois d'utilisation quotidienne 24h/24)
- Les 2 passants dans lesquels on glisse le bout du bracelet sont plus rigides et tiennent mieux en place
Le capteur cardio est construit par Vallencell, réputé pour être le meilleur du marché (c'est celui qui est intégré dans le brassard Scosche Rhythm+). Il est relativement gros, avec 2 LED vertes et 1 orange qui sont assez espacées les unes des autres. On ne le sent pas quand on porte la montre au poignet, quel que soit le cran de serrage du bracelet. Au dos se trouvé également l'emplacement pour le connecteur aimanté du câble de rechargement par USB. Il tient très bien en place, ce qui est important pour ceux qui voudront la recharger pendant une course (ce faisant, vous perdrez quand même l'usage du capteur cardio optique).
L'autonomie parait un peu décevante à première vue (8h en mode GPS Meilleur 1s), surtout vu la taille de la montre, qui pourrait laisser espérer une plus grosse batterie et donc une plus grande autonomie. Elle peut être portée à 12h en mode GPS Bon (1 relevé par seconde, mais la puce est éteinte entre 2 relevés) et 30h en mode GPS OK (avec 1 point toutes les 60 secondes). C'est 1/3 de l'autonomie de la Forerunner 935 (24h en mode GPS le plus précis). Cela dit, dans mes tests, j'ai plutôt mesuré 8h30-9h30 d'autonomie effective avec GPS, cardio optique et mode avion activés. De ce côté-là, il n'y a pas de triche de la part de Suunto (alors que chez Garmin, on arrive rarement à l'autonomie théorique). Si besoin, on a encore 2 réglages pour améliorer l'autonomie : abaisser le nombre de couleurs de l'écran et activer l'extinction automatique de l'écran au bout de 10 secondes. Par contre, Suunto annonce 10 jours d'autonomie en mode montre, ça, c'est si vous ne faites aucun sport pendant 10 jours. Avec 1 heure par jour, je la recharge tous les 4 jours.
L'altimètre barométrique de la Spartan Ultra a disparu, remplacé par un altimètre GPS. Notez qu'en dehors du mode GPS Meilleur, le dénivelé n'est pas affiché à l'écran (dans le mode trail par exemple). Si ça vous intrigue, j'explique pourquoi dans cette vidéo.
Elle est étanche à 100m et en plus du GPS, elle est compatible GLONASS. Ca peut paraître anecdotique, mais le transfert des séances et la synchronisation via Suuntolink sur ordinateur est looong. C'est aussi long de le faire par câble USB que par Bluetooth via le smartphone.
Elle est compatible avec des accessoires Bluetooth (ceinture cardio, foot pod, le capteur de puissance pour course à pied Stryd, capteurs de cadence, vitesse, puissance pour vélo). On peut spécifier dans la configuration de chaque profil sportif le type de capteurs que la montre doit rechercher.
La Spartan Sport Wrist HR et Movescount supportent 80 sports (autant dire tout ce que vous pourriez avoir envie de pratiquer un jour) avec une centaine de profils différents. Car certains sports, comme la course à pied, ont plusieurs profils, ce qui permet d'utiliser des réglages différents en fonction du type de séance. Et puis il y a aussi les profils multisports comme le triathlon. Chaque profil a des réglages par défaut et si besoin, on peut créer des profils perso. On peut faire quelques réglages supplémentaires depuis la montre pour chaque profil, de la précision GPS au verrouillage de l'écran, en passant par le type de capteurs utilisés.Sur la montre, les profils s'organisent en fonction de la date de leur dernière utilisation. Ainsi, les derniers se trouvent en haut de la liste, c'est pratique.
Sur cette centaine de profils sportifs par défaut, on ne peut pas personnaliser l'affichage des écrans, que ce soit des données, des tables ou des graphiques (cardio, altitude ou vitesse). Si ça ne vous convient pas, il faudra créer un profil perso. Mais vous serez limité à la personnalisation des écrans de données (jusqu'à 7 données sur le même écran), mais ne pourrez pas inclure des graphiques. Bref, c'est pas encore au point. Ca viendra sûrement un jour, mais Suunto n'a fait qu'une partie du boulot pour l'instant.
Voici les différents widgets accessibles depuis l'écran d'heure. En faisant défiler vers le haut :
- Exercice : pour lancer une activité
- Navigation : itinéraires, points of interest (POI), relevé de coordonnées, boussole
- Journal : pour visualiser vos enregistrements (un icône gris indique qu'il n'a pas encore été synchronisé avec Movescount)
- Chronomètre (yes, un chrono sur une montre de sport, et facilement accessible en plus)
- Paramètres
Et vers le bas :
- Activité quotidienne (3 écrans : nombre de pas/calories journalier, cardio, nombre de pas/calories sur 7 jours)
- Entrainement (3 écrans : cumul des activités sur les 30 derniers jours, détail par sport, entrainements planifiés)
- Récupération
En activant le Bluetooth, on peut coupler la montre avec un smartphone. Il est alors possible de télécharger les données d'activité vers Movescount et de recevoir les smart notifications. Côté smart notifications (SMS, appels entrants, emails et autres applications comme WhatsApp ou Twitter), on peut faire défiler les longs messages, décrocher un appel entrant. Mais après 20 secondes d'affichage à l'écran, la notification disparait et vous ne pourrez pas retourner la lire. Il n'y a pas d'endroit dans le menu pour retourner lire les notifications. Mais pas de panique, elles y sont toutes sur votre téléphone.
La politique de Suunto, c'est de paramétrer les préférences depuis Movescount sur le web. C'est différent de chez Garmin où l'on peut tout personnaliser directement depuis la montre. Ici, on peut choisir d'activer ou pas le Bluetooth, les notifications, le GLONASS, le cardio optique, mais on ne peut pas par exemple changer l'affichage d'un écran du profil course à pied. On ne peut pas le faire non plus depuis l'application. Si vous avez merdé, vous ne pourrez pas non plus télécharger un itinéraire en sortant de la voiture sur le parking du départ (ça sent le vécu, hein ?). Il faut aller sur l'ordi pour faire tout ça. Allez, je vous donne quand même la solution pour régler le souci de l'itinéraire absent de la montre au moment de partir : utilisez le navigateur web de votre smartphone, connectez-vous à Movescount, faites ce que vous avez à faire, revenez à l'appli et faites une synchro en Bluetooth.
Les fonctionnalités autour de la navigation sont complètes : boussole, relevé de position (coordonnées de l'endroit où vous vous trouvez), points d'intérêt, retour au départ, suivi d'itinéraire et profil d'altitude. Depuis Movescount, on peut rechercher un itinéraire tracé par quelqu'un de la communauté ou créer son propre itinéraire avec une trace et éventuellement des points d'intérêt. Ensuite, on le télécharge dans la montre. Lorsqu'on lance une activité, le dernier écran est celui de la trace (que vous ayez lancé un suivi d'itinéraire ou non, vous aurez systématiquement cet écran avec une trace " petit Poucet " en pointillés). Il y a un zoom automatique (l'échelle s'adapte automatiquement pour afficher le prochain virage, avec des cercles concentriques qui marquent la distance) et manuel. Depuis cet écran, on peut à tout moment faire sortir un menu de navigation en faisant glisser son doigt vers le haut et choisir de charger un POI, un itinéraire ou lancer le retour au point de départ.
Champs de données
Allure (instantanée, moyenne, maxi, moyenne du tour, maxi du tour)
Altitude (instantanée, max, mini, max du tour mini du tour)
Dénivelé (total, du tour)
Cadence (max, moyenne, max du tour, moyenne du tour)
Calories
Descente d- (total, du tour)
Distance (totale, au tour, nautique)
Durée (totale, activité précédente, du tour)
EPOC
Fréquence cardiaque (instantanée, moyenne, max du tour, min du tour, moyenne du tour)
Heure
Nombre de tours
PTE
Puissance (3s, 10s, 30s, moyenne, max, max du tour, moyenne du tour)
Température (instantanée, max, moyenne, du tour)
Temps de récupération
Vitesse (instantanée, max, moyenne, max du tour, moyenne du tour, nautique, nautique moyenne)
Vitesse verticale (instantanée, moyenne, moyenne du tour)
Course à pied
Au moment de lancer l'enregistrement d'une activité, on peut faire les réglages suivants depuis la montre :
- Fixer un objectif (durée uniquement)
- Choisir le type de navigation : petit poucet (la trace en pointillés), POI ou itinéraire
- Pause auto
- Précision GPS (meilleure, bonne, OK, off)
- GLONASS (on/off)
- Affichage (écritures en noir sur blanc ou blanc sur noir)
- Intervalles : pour configurer un fractionné
- Economie d'énergie : diminuer le nombre de couleurs ou éteindre automatiquement l'écran
Habituellement, j'aime bien l'affichage noir sur fond blanc (je trouve qu'il y a moins de reflets), mais là, sur la All black, je n'ai pas pu m'y résoudre et j'ai opté pour l'esthétique du fond noir avec inscriptions en blanc.
Ensuite, le GPS fix se fait généralement en 2-3 secondes en environnement ouvert. Ca m'est arrivé quelques fois d'attendre un peu plus longtemps en lançant la recherche entre des immeubles (6 secondes ce matin juste devant chez moi). Mais ça va super vite. En fait, c'est systématiquement plus long d'attendre le capteur cardio.
Il y a plusieurs modes utilisables pour la course à pied : basique, trail, tapis, puissance (avec capteur de puissance Stryd), fractionné, piste, course (au sens course officielle du dimanche) et montagne. Ca permet de peaufiner les réglages pour chaque utilisation.
L'écran de base du mode par défaut contient 4 données (allure, cardio, distance, chrono). L'écran suivant affiche les moyennes avec 5 données (les 4 précédentes, plus la cadence). Puis il y a un tableau des données par tour (allure, cardio, cadence). Ensuite, un graphique de la fréquence cardiaque. Enfin, une carte avec la trace (même si vous n'avez pas lancé de suivi d'itinéraire).
A n'importe quel moment, un double tap sur le bas de l'écran affiche l'heure et le niveau de batterie. De même, à n'importe quel moment, un appui long sur le bouton du milieu permet d'accéder aux options du profil. Il est donc possible de charger un POI ou changer la précision GPS en cours de route (si vous sentez que vous allez être juste en termes d'autonomie).
Il est possible de configurer une séance de fractionné simple (en distance ou en temps, fois le nombre de répétition). L'implémentation est assez sympa. Une fois configuré, le mode fractionné va rajouter une page supplémentaire après toutes les pages de données/graphique. Ensuite, on part courir le temps qu'on veut pour s'échauffer (ou jusqu'à l'endroit où vous avez prévu de faire votre séance de qualité). Une fois qu'on est prêt, on affiche l'écran du mode fractionné et on lance la séance. La montre nous guide alors avec des alarmes (vibration et/ou son) et des affichages différents en fonction qu'on est en travail ou en récupération. Une fois que la série est terminée, on peut soit relancer une 2 e série, soit terminer tranquillement notre séance de course à pied par un retour au calme.
Sinon, juste avant de lancer l'enregistrement, on peut aussi programmer un objectif, mais pour le moment la seule possibilité est de régler une durée. Pas de distance, pas de zone cardio, etc. Par contre, ce qui est intéressant, c'est que pendant la séance, la montre fait la distinction entre les tours manuels et les tours automatiques. C'est-à-dire que vous pouvez régler un tour automatique de 1km et marquer des tours manuels, ils seront affichés séparément sur 2 écrans différents.
Une fois l'enregistrement arrêté, je trouve le process un peu long. Pour commencer, la montre vous demande d'estimer vos sensations. On peut voir dans Movescount l'évolution du ressenti au fil du temps. L'idée est intéressante. C'est-à-dire qu'on ne se contente pas d'un temps de récupération ou d'une charge d'entrainement calculés par un algorithme, mais on a un retour réel du ressenti, en vue éventuellement de lâcher un peu de lest si ça se dégrade trop. Si ça vous gonfle, vous pouvez désactiver cette fonctionnalité dans les réglages des profils sportifs sur Movescount. Ensuite, on attend plusieurs secondes pour l'enregistrement. Puis l'écran résume l'activité par tout un tas de statistiques et de graphiques, avec la possibilité de supprimer l'activité si vous vous êtes déchiré. Après, si vous avez marquez des tours, 1 ou 2 écrans (automatique et manuel) présentent les tables des données pour chaque tour. On fait le compte : 2 clics pour stopper l'enregistrement, quelques clics pour choisir la sensation, 1 ou 2 clics pour afficher les tables au tour, et encore 1 clic pour revenir à l'écran d'heure.
Vélo
Comme souvent, il y a peu de différences entre le mode course à pied et le mode vélo. Il y a 6 profils à disposition : basique, puissance, sortie en groupe, intervalle, fractionné avec puissance, cadence. Plus 2 profils en intérieur : basique et puissance. Et 1 profil VTT. Avec tout ça, amusez-vous pour les réglages.
C'est en vélo que le grand écran et la page de 7 données se révèlent le plus utiles, quand ça devient un peu risqué de manipuler les boutons pour faire défiler les écrans. Et je vous rassure, ça reste parfaitement lisible.
Natation
Comme sur toutes les montres triathlon, il y a 2 modes natation : piscine et eau libre. Si vous ne connaissez pas encore la différence, c'est simple. Dans le mode piscine, le GPS est coupé et la montre compte simplement le nombre de longueurs, qu'elle multiplie par la longueur de la piscine (valeur rentrée à la main par vous-même, entre 17 et 330m). En eau libre, elle utilise le GPS pour mesurer la distance.
La mesure de la distance en piscine est un des meilleurs que j'ai pu tester. Il est vraiment rare qu'elle rate une longueur. Et j'ai même remarqué qu'elle est capable de faire des corrections à la volée. La semaine dernière, je touche le mur à 1800m et je remarque que l'écran affiche 1775m. Je fais 1 longueur de plus (1825m) et lorsque je touche le mur de l'autre côté, l'écran affiche... 1825m. Parfait.
La Spartan Sport Wrist HR est une des rares montres cardio qui active le capteur optique dans l'eau. Bon, sauf que je n'ai pas trouvé ça vraiment fiable. C'est pas trop mal jusqu'à 8 minutes mais après, c'est clairement pas ça (comparaison faite avec une Forerunner 935 avec ceinture HRM-Swim). Même en serrant très fortement le bracelet pour essayer de limiter l'intrusion d'eau entre le capteur cardio et ma peau, on n'a pas les mêmes résultats.
Il faut espérer qu'en exploitant les données des Moves, Suunto et Valencell arrivent à améliorer ces performances dans une prochaine mise à jour. Mais si vous voulez, la ceinture cardio Suunto Smart Sensor est étanche et fonctionne dans l'eau (mais a tendance à glisser).
On peut exploiter toutes les statistiques dans Movescount, avec des graphiques de FC, allure, SWOLF, mouvements, vitesse, EPOC, VO2 estimée, énergie consommée.
Multisports / triathlon
Il y a 2 façons d'enchainer plusieurs sports sur une activité (sans arrêter l'enregistrement) :
- Soit utiliser un mode multisports (comme le triathlon)
- Soit faire un appui long sur le bouton du haut à partir de n'importe quel profil sportif pour changer de profil sportif
La différence, c'est que dans le 2 e cas, vous n'aurez pas d'enregistrement des transitions, et qu'il faudra prendre quelques secondes pour trouver le bon profil dans toute la liste. Alors qu'avec un profil préréglé, on utilise simplement le bouton au haut pour marquer chaque changement : natation-transition, transition-vélo, etc.
Précision GPS / cardio optique / altimètre
Dans un test publié par Valencell en janvier 2017 (donc pas du tout indépendant), les résultats de la combinaison Suunto + Valencell semblaient prometteurs, tout en étant réalistes. Ils ont testé 10 montres cardio optique d'un peu toutes les marques (Apple, TomTom, plusieurs Garmin, Fitbit, Mio, Motorola, Polar et Suunto) et des brassards cardio portés sur le bras. Voici leurs conclusions :
- Tous les brassards cardio sont plus précis que n'importe quelle montre avec cardio optique
- La Spartan Sport Wrist HR est la plus précise des montres cardio sans ceinture
- La mesure de la fréquence cardiaque de la Spartan Sport Wrist HR est fiable (+/-5% d'erreur) 89% du temps
Ca a l'air bien tout ça, mais concrètement, ça représente quoi comme fiabilité ? Bon, 5% d'erreur, sur une sortie à 150bmp, ça veut dire quand même +/-7 pulsations par minute. Et 89% du temps, sur une sortie d'une heure, ça représente 6 minutes.
Donc, si je traduis ces statistiques pour que ça vous parle plus, ça veut dire que sur une sortie running d'une heure, la Spartan Sport Wrist HR mesurera votre fréquence cardiaque avec une erreur de +/-7bmp, sauf pendant 6 minutes où l'erreur sera de plus de 7bmp. Mouais, ben c'est pas ça que j'appelle un capteur fiable.
Enfin, c'est un test en laboratoire, maintenant, voyons ce que ça donne sur le terrain.
Souvent, voilà ce que ça donne : une courbe de cardio très en dents de scie. On voit que les creux sont bien restitués (descentes rapides aux kilomètres 1.5, 5 et 6). La tendance générale n'est pas mauvaise, mais elle est polluée par de nombreux pics qui dépassent parfois de plus de 10bmp la fréquence cardiaque mesurée par la ceinture cardio.
La Spartan Sport Wrist HR adopte parfois un comportement qui est assez inhabituel (et pourtant, j'en ai testé un paquet des montres cardio optique). Habituellement, il arrive que les capteurs cardio optique ratent une montée de la fréquence cardiaque et plafonnent un moment avant de rattraper la bonne valeur. Là, au contraire, il est arrivé plusieurs fois qu'elle dépasse la valeur réelle de la fréquence cardiaque, et que les courbes soient ensuite preque parallèles.
Malgré toutes mes tentatives (adapter le serrage du bracelet, changer de poignet), on retrouve toujours ces pics et cette tendance à surévaluer le cardio.
Pour le coup, ça rend difficile de faire un travail sur le cardio. Car ponctuellement, elle pourra vous indiquer la mauvaise zone cardio.
En vélo, les résultats peuvent être chaotiques puis très bon, sans comprendre ce qui a déclenché le changement de phase. Le problème, c'est que la phase chaotique est tellement en décalage par rapport à la réalité que ça en rend le cardio inexploitable.
Et quand le capteur optique accroche plus rapidement la bonne fréquence cardiaque, ben on n'est pas à l'abri d'un décrochage plus tard. Donc en vélo, mieux vaut continuer d'utiliser une ceinture cardio.
Au niveau de la précision GPS, j'avais de grandes attentes. En effet, sur les 12 derniers mois, des 12 montres GPS que j'ai testées, c'est la Spartan Ultra qui enregistre la meilleure qualité de trace (la majorité du temps, il arrive aussi qu'elle se loupe). Hé bien la petite sœur Spartan Sport Wrist HR n'a pas démérité, puisqu'elle a fait jeu égal. Franchement, je n'ai pas réussi à les départager. Le seul domaine que je n'ai pas testé, c'est la fiabilité du GPS en mode natation eau libre.
Sur une route traversant une forêt, la trace est pile poil sur le bord de la route et on voit très bien à quel moment j'ai changé de côté.
Le comportement est également très bon dans ce rond-point. Mine de rien, ça n'a pas l'air comme ça, mais ce n'est pas si évident que ça pour une montre GPS de restituer une trace parfaite dans un rond-point. Au fur et à mesure qu'on en fait le tour, l'orientation de la montre par rapport aux satellites change et il n'est pas rare que ça crée des écarts.
Autre test que je fais systématiquement, l'aller-retour sur une petite route droite bordée d'arbres des 2 côtés. Les traces se superposent bien comme il faut.
En ville, la trace est bonne aussi.
Même en slalomant au milieu de ces immeubles, où il est fréquent que les traces divaguent, la Spartan Sport Wrist HR donne d'excellents résultats.
Malgré tout, il arrive quand même qu'elle ait des mauvais jours. Ici, en pleine forêt, les 2 Spartan ont largement coupé ce virage.
Alors que le reste de la trace sous les arbres était bonne.
Concernant l'altimètre, ben c'est du classique pour un altimètre GPS, c'est-à-dire qu'il peut sembler aussi précis que les alti baro quand on regarde le cumul du dénivelé. Mais si on regarde le détail des courbes, on voit qu'il y a quand même des décalages.
La forme générale est à peu près correcte, mais on voit bien sur cet exemple suivant qu'il a du mal à suivre avec précision l'enchainement de 3 côtes entre 16 et 30 minutes.
Tracker d'activité
Suunto implémente petit à petit des fonctionnalités de suivi d'activité quotidienne, qui étaient absentes jusqu'à l'année dernière. Pour l'instant, on a sur la montre le nombre de pas et de calories du jour, ainsi que sur les 7 derniers jours. Pas de nombre d'étages gravis (il faut un alti baro pour ça), ni de distance parcourue (ça pourrait arriver dans une mise à jour). Ni de suivi du sommeil d'ailleurs.
A partir du widget de suivi d'activité, on peut faire glisser l'écran vers la gauche pour accéder au suivi de la fréquence cardiaque. Se faisant, on lance automatiquement un enregistrement du cardio et un graphique s'affiche sur une durée de 10 minutes. C'est une mesure ponctuelle avec un affichage en direct, qui n'est pas enregistré dans Movescount. Si l'on tape sur cet écran, on bascule sur l'affichage du cardio 24h/24 sous forme d'un graphique des 12 dernières heures, de la fréquence cardiaque minimale du jour, ainsi que de la dépense énergétique moyenne par heure (90kcal/h dans mon cas aujourd'hui, soit environ 2200kcal/jour, ça semble conforme). Attention, ce suivi du cardio 24h/24 est désactivé par défaut, il faut l'activer dans le menu des paramètres. Soyez conscient qu'il réduira l'autonomie générale. Et malheureusement, ces données (comme la fréquence cardiaque au repos) ne sont pas non plus sauvegardées sur Movescout pour une analyse à plus long terme.
Clairement, on sent que le suivi d'activité est encore secondaire pour les utilisateurs de montres Suunto. Hé oui, car Suunto planifie ses développements en fonction des réponses reçues dans une enquête auprès des utilisateurs (oui, j'y ai participé). Même s'il y a encore du potentiel pour des améliorations, pour l'instant il n'y a rien de mieux qu'ailleurs. Cette facette est beaucoup plus riche chez Garmin par exemple.
Fonctions connectées
Il existe une demi-douzaine d'écrans d'heure différents, plutôt épurés, analogiques (à aiguilles) ou numériques. Pour chacun, on peut ensuite choisir la couleur dominante. On est loin des possibilités de personnalisation offertes sur les dernières Garmin (nombreux réglages sur la Fenix 5, plus Connect IQ, plus FaceIt). La plupart ont 2 niveaux d'affichage : un premier écran avec l'heure et la date, puis une vue plus détaillée lorsqu'on appuie sur un bouton avec des infos comme le nombre de pas. Probablement une façon d'économiser la batterie.
La synchronisation fonctionne bien et je n'ai pas rencontré de souci avec la liaison Bluetooth. Puisqu'on parle de synchro, il est également possible de synchroniser son compte Movescount avec d'autres plateformes comme Strava par exemple.
Plateforme Movescount
Petit détour par Movescount, pour présenter 2 outils inédits par rapport à la concurrence : les Heat maps et les analyses d'entrainement. Deux outils de type big data alimentés par la communauté.
Avec les Heat maps, vous pouvez visualiser n'importe où dans le monde les itinéraires qu'empruntent les autres utilisateurs de montres GPS Suunto. Plus les routes sont épaisses, plus il y a de gens qui y passent. Utilisez les filtres à disposition pour dissocier les itinéraires de trail de ceux de course à pied, ou de VTT par rapport au vélo de route. Et si vous faites du ski de randonnée, ça fonctionne aussi. Je n'utilise plus que ça depuis 1 an pour tracer mes itinéraires, aussi bien en vacances que près de chez moi. Le seul point négatif, c'est que le chargement est un peu lent.
Avec le 2 e outil, vous allez pouvoir analyser les entrainements des autres sportifs connectés en fonction de l'objectif que vous visez. Prenons un exemple : vous voulez vous entrainer pour courir l'Ironman de Nice 2018 en 10h40 et battre le chrono de Roben. Sachez donc que ceux qui ont déjà atteint cet objectif se sont entrainés, en moyenne, sur les 15 semaines précédant le jour J :
- 6,5 fois par semaine
- principalement en zones cardio 2 (27% du temps) & 3 (32%) ; et seulement 3% en zone 5
- le pic d'entrainement se trouve 4 semaines avant le jour J (plus de 12h de sport sur la semaine)
- la charge d'entrainement diminue progressivement sur les 3 dernières semaines de préparation
- ils courent le marathon en 3h38, font 100km de vélo en 3h06 et nagent 3km en piscine en 55mn
- pèsent 74kg (là, j'y suis presque, il me manque juste 1kg)
Le seul reproche que je fais à Movescount, c'est qu'il y a encore beaucoup de choses qu'on ne peut faire que sur un ordinateur et pas via l'application sur smartphone.
Conclusion
Si vous recherchez : un altimètre barométrique et/ou une grosse autonomie, passez directement à la Spartan Ultra. Malheureusement, je ne pense pas qu'on verra une Spartan Ultra dotée d'un capteur cardio optique. Je sais, vous auriez bien aimé un alti baro et un capteur cardio optique...
La Spartan Sport Wrist HR n'a pas subi tous les déboires du lancement de la Spartan Ultra. Mais pour le moment, il lui manque encore le petit truc qui tue pour se différencier de la concurrence. Car elle a de sérieuses concurrentes. La Forerunner 935, juste 50€ plus chère, offre beaucoup plus de possibilités de paramétrage, même si son capteur cardio n'est pas parfait non plus. Je crois surtout que c'est la Fenix 3 HR, qu'on trouve maintenant autour de 350€, qui présente le plus d'arguments face à la Spartan Sport Wrist HR.
Achetez une Spartan Sport Wrist HR si elle remplit tous vos besoins aujourd'hui. Certes, Suunto va encore beaucoup travailler dessus et de nombreuses fonctionnalités vont arriver dans le futur (il y aura une grosse mise à jour pour les fonctionnalités outdoor en octobre). Mais s'il vous manque une fonctionnalité particulièrement importante pour vous, sachez que Suunto ne communique plus sur le contenu des mises à jour à venir.
Après, est-ce que c'est une montre GPS plus faite pour le triathlon ou pour l'outdoor... On se rend compte qu'en faisant le choix d'une plateforme unique, la Spartan Sport a du mal à se démarquer de la Spartan Ultra pour une utilisation triathlon. Finalement, les seules différences sont l'altimètre, l'autonomie et le prix. Mais on remarque que c'est pareil du côté de Garmin, et même pire, puisque la Forerunne 935 a récupéré 100% des fonctionnalités de la Fenix 5. La seule différence est visuelle, avec un petit plus pour le triathlète, puisque la Forerunner 935 est plus fine mais un avantage à la Spartan Sport côté design.
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J'espère que vous avez trouvé cet article utile. Je suis un sportif comme vous qui cherche à avoir le plus de détails possibles avant d'acheter un nouveau matériel de sport. Je passe généralement plusieurs heures pour faire ces tests, c'est pas mal de boulot.
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Si vous avez encore des questions, n'hésitez pas à les poser dans un commentaire. Je prendrai le temps d'y répondre.