Je reviendrai par ailleurs sur les quatre journées passées avec Alex Salmond, l'ancien Premier ministre d’Écosse, qui furent particulièrement riches en échanges et en histoires en tout genre.
Le fait est que cette "Année de l’Écosse" fut un véritable succès quasiment à tous les niveaux.
Pour en rester uniquement à la présence écossaise, le choix du FIL de travailler avec HebCelt (le festival celtique des Hébrides) et Creative Scotland s'est révélé extrêmement positif avec la présence de jeunes groupes très dynamiques et enthousiasmants. La soirée d'ouverture au Théâtre de Lorient et la Grande soirée de l’Écosse à l'Espace Marine, toutes les deux "sold out", ont présenté une scène musicale écossaise renouvelée et talentueuse. Un vrai plaisir. Sans parler du pavillon écossais qui de midi à 1h du matin a proposé une programmation d'enfer qui a emporté les foules. Pour une fois, le pavillon acadien faisait pâle figure à côté du raz-de-marée écossais. Les Écossais ont mis la barre très haute . Au Pays de Galles de relever le défi pour 2018.
Ce que j'ai aimé
- la délégation écossaise, c'est évident, a mis un punch pas possible à cette édition du FIL. Une petite remarque sur la créativité et le dynamisme de la (petite) communauté gaélique écossaise. Qu'une communauté aussi réduite en nombre soit capable d'une telle richesse culturelle est vraiment remarquable. L'accompagnement institutionnel et politique est là (on y reviendra), ce qui est nécessaire mais ça n'explique pas tout .
- dans un tout autre domaine, le bilinguisme français-breton progresse dans la signalétique et la communication du FIL , ce n'est pas parfait mais ça progresse.
- la réorganisation du Quai de la Bretagne qui donne de l'espace pour se poser, déjeuner et/ou dîner au bord de l'avant-port de Lorient.
- la grande parade vue du stade du Moustoir: ça faisait quelques années que je n'y étais pas allé et je dois avouer que j'y ai pris grand plaisir . J'ai même ressenti une sorte de fierté devant la prestation des bagadoù et cercles bretons durant cette parade .... Comme quoi ....
- le championnat national des bagadoù: vraiment un moment incontournable et une vitrine de l'excellence actuelle des musiciens bretons.
- la gentillesse et le professionnalisme des équipes du FIL
- la réorganisation de l'Espace Paroles , pas mal du tout avec la nouvelle implantation de la tribune débats et exposés.
- les prestations de Gwennyn, Amy MacDonald, Runrig entre autres
Ce que je n'ai pas aimé
- la cacophonie du festival off avec le syndrome "c'est à qui qui fera le plus de bruit" ... Insupportable.
- le rappel en boucle par certains politiques locaux de "notre" vieille amitié avec l’Écosse, la "Auld Alliance" (alliance entre l’Écosse et la France).... Ouais sauf qu'à cette époque-là, la Bretagne était alliée avec l'Angleterre pour contrer les appétits français..... Quand on parle pays celtiques, ce serait bien d'avoir un minimum de connaissances avant de raconter n'importe quoi ...
- la fête foraine : là je me répète mais je trouve qu'elle n'a rien à faire au centre-ville en même temps que le FIL ... En un certain sens, ça casse l'ambiance. Mieux vaudrait qu'elle prenne la suite du FIL sur la seconde quinzaine d'août, Lorient en aurait d'ailleurs bien besoin..
- l'Espace Marine: que je n'aime pas cette salle , inconfortable, à la sono bizarroïde , à la dimension inadaptée. Pas trop mal pour la Grande nuit d’Écosse, uniquement passable (malheureusement) pour Amy MacDonald, catastrophique pour Runrig. Bon là, on touche un problème récurrent à Lorient, le manque d'une salle de 2000/2500 places en centre-ville, demandée depuis des années sinon des décennies par nombre d'acteurs de la vue culturelle locale dont le FIL. Et ben non, rien,à l'horizon. En revanche, on continue à créer des mini-salles à Lorient et dans le pays de Lorient. Et on a toujours besoin d'une salle capable d'accueillir 2000/2500 personnes sans les envoyer au parc des expositions (dans des conditions d'ailleurs très médiocres). C'est assez incompréhensible pour une ville qui accueille l'un des festivals les plus importants de Bretagne depuis.... 47 ans.
- l'absence de la langue bretonne lors de la soirée d'ouverture au Théâtre de Lorient: c'est totalement incompréhensible. Gageons que pour l'Année du Pays de Galles en 2018, la langue bretonne sera incontournable y compris le soir d'ouverture au Théâtre.
A suivre .......