Une longue semaine de travail peut augmenter le risque d'arythmie cardiaque, souligne cette étude menée par un consortium international de chercheurs. Alors que dans les cas extrêmes, l'arythmie mène à la fibrillation auriculaire puis à l'insuffisance cardiaque et parfois à l'AVC, leurs conclusions cherchent à sensibiliser les politiques et responsables de santé au travail sur les effets d'un mauvais équilibre repos-travail.
C'est l'analyse des données de 8 études et un total de 85.494 participants (65% femmes, 35% hommes) participants, menée par ce Consortium IPD (Individual-Participant-Data Meta-analysis in Working Populations) qui aboutit à cette association inquiétante : 55 heures ou plus de travail par semaine sont associées à un risque accru de 40% de développer une fibrillation auriculaire (FA) à 10 ans. Ces résultats doivent cependant être ramenés à leur juste valeur alors que seul 1,2% de l'ensemble du groupe a vraiment développé une FA. Ainsi, même si le risque augmente de 40%, il reste extrêmement faible de l'ordre de 1,7%.
Il ne faut pas oublier les nombreux autres facteurs de santé et de mode de vie qui peuvent également contribuer à expliquer ces résultats. Certains de ces facteurs sont eux-mêmes associés à de trop longues heures de travail, le stress bien sûr, le manque d'exercice et de sommeil aussi, le tabagisme parfois.
Précisément, l'étude montre qu'avec la durée la plus élevée de travail (55 heures ou plus) le risque de FA passe de 1,2 à 1,7% :
-Parmi les participants, âgés en moyenne de 43 ans au début de l'étude et sur un suivi de 10 ans, 1.061 diagnostics de FA ont été recensés,
-62,5 des participants " faisaient " des heures de travail standard, 5,2% travaillaient 55 heures ou plus chaque semaine.
-Après ajustement pour l'âge, le sexe et le statut socioéconomique,
une plus longue durée de travail est associée à un risque accru de 42% de développer une FA vs une durée de travail standard (49 heures).
Cette association vaut même après ajustement avec des facteurs de confusion supplémentaires comme l'état de santé général, le mode de vie et les facteurs " classiques " de risque de FA, dont les antécédents de maladie cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral.
Travailler " trop " augmente donc le risque de fibrillation auriculaire. C'est un signal d'alarme pour tous ceux qui font plus de 55 heures par semaine et qui parfois n'ont pas le choix. C'est donc un appel à compenser par du repos, la pratique de l'exercice et globalement par l'adhésion à un mode de vie sain.