Qui lit encore Anatole France ? Et pourtant quel talent ! Plus personne ne sait écrire comme cela. C'est simple et élégant. Cela se lit d'une traite, et pourtant ce n'est pas sans profondeur. Et surtout, il n'y a aucune agressivité. "castigat ridendo mores", dans la tradition de Molière ? Une leçon que nos littérateurs modernes pourraient méditer ?
Et sa vie semble avoir été à la hauteur de son oeuvre. Il fut un des premiers à défendre Dreyfus. Ce qui demandait du courage. Il a été proche de Jaurès, plutôt de gauche, mais sans jamais tomber dans les excès, et les utopies, semble-t-il.
Pourquoi l'a-t-on oublié ? Apparemment, il a suscité l'ire de ses successeurs. Aragon, notamment. Mais, eux-mêmes, que nous ont-ils laissé ? Plus destructeurs que créateurs ?