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En effet, vous aurez beau chercher dans les médias français cette année, vous ne trouverez rien sur le burkini, le vêtement de bain pudique transformé en arme politique. A croire qu’il a disparu des plages. Pourtant, avec la météo de cet été, ce serait l’idéal pour lutter contre ces frimas estivaux et nouveaux… Il y a un an, une polémique terrible avait pourtant dressé les féministes, les islamophobes, les laïcs, les religieux et nous en oublions, les uns contre les autres. Il en avait même été question durant les débats de la dernière campagne présidentielle.
Cet été, ces mêmes médias ont choisi de se faire le porte-parole des difficultés vestimentaires des femmes dans le bassin méditerranéen. Une vidéo circule actuellement sur les réseaux sociaux. On y voit une jeune femme marocaine vêtue d’un jean se promenant dans la rue la nuit et se faisant harceler par de jeunes hommes.
Après le Maroc, l’Algérie et ses baignades républicaines. Une page Facebook a été créée par une jeune Algérienne, invitant ses concitoyennes à venir se baigner en maillot de bain, constatant que l’obscurantisme des islamistes les empêchait de le faire naturellement.
Enfin, en Turquie, les femmes ont dû descendre dans la rue pour défendre là aussi leur choix vestimentaire. Il semblerait que telles tenues estivales, par conséquent plus légères, ne soient pas acceptées par une certaine partie de la population.
Une chose est sûre, la question des femmes tient le haut du pavé surtout l’été dans les médias. Comme une sorte de marronniers que l’on ressort régulièrement quand il n’y a plus grand-chose à se mettre sous la dent si ce n’est les vacances de nos chères élites.
Mais rassurez-vous la question des femmes n’est qu’un prétexte. La majorité de ces journaux ne s’intéressent pas plus à la cause des femmes qu’à une guigne qui n’a d’ailleurs pas poussé pour cause de gel mais c’est un autre problème. Seulement, le sujet fait polémique et cela fait vendre. Et polémique c’est peu dire.
Car lorsque l’on contacte nos confrères dans les pays concernés, certains nous disent que c’est un fake, entendez une fausse information, une manipulation volontaire ou involontaire - ça c’est pour les imbéciles - des médias occidentaux qui n’ont rien d’autres à se mettre sous la dent et qui aiment tant remémorer à leurs anciennes colonies (terme générique, ne perdez pas votre temps à nous rappeler que l’Algérie était un ancien département français et le Maroc un ancien protectorat) leurs faiblesses sociétales.
Ces mêmes confrères par leurs déclarations rejettent implicitement le travail et les publications de leurs pairs qui se sont fait les témoins des difficultés de ces femmes. Et rappellent à juste titre qu’il y a les mêmes problèmes dans les sociétés occidentales, confère ce qui s’est passé à Cologne au nouvel an 2017 ou ailleurs. Toujours ces mêmes confrères nous rappellent que le vrai problème de leurs pays ce ne sont pas ces questions vestimentaires ou féministes, mais que ce sont surtout le chômage, les politiciens et leur corruption, l’éducation et la santé. Personne ne dit le contraire, pourtant l’un n’implique-t-il pas l’autre? Et ce qui se passe ailleurs justifie-t-il ce qui se passe ici? Faut-il absolument les mettre dos à dos et bloquer le sujet sur une question de rivalité? La défense des droits des femmes restent encore trop souvent un prétexte politique et un prétoire où se déversent arguties rétrogrades.
Mais pas tous. Là-bas comme ici, les esprits évoluent et comprennent que les droits des femmes sont liés au développement tant économique que culturel. En Algérie, aujourd’hui ont peu se baigner en deux pièces si on en a les moyens, car il existe des plages privées. Des plages privées où en payant une certaine somme les femmes peuvent évoluer dans la tenue qu’elles veulent. Des plages privées qui cohabitent avec des plages publiques où les femmes à partir de leur puberté hésitent de plus en plus à se mettre en maillot par peur du comportement de certains hommes.
Preuve en est que le droit des femmes passe par l’indépendance financière qui ne peut s’acquérir qu’à travers l’éducation, cqfd.