L'anneau d'améthyste

Publié le 13 août 2017 par Christophefaurie
Humour léger. Anthropologie de la France de l'affaire Dreyfus ? Ou, du moins, de la haute société de province ? Il y a, d'un côté, ceux que le progrès du monde déboussole. Ils ne peuvent pas admettre que l'armée, pilier de leur univers, statique, puisse se tromper. La grande bourgeoisie juive est comme elle : elle est si bien intégrée au pays, qu'elle partage son antisémitisme.
L'autre bord, c'est celui de l'intellectuel, M.Bergeret. C'est un rêveur innocent aux moeurs pacifiques, (dangereusement ?) hors de la réalité. Il est convaincu qu'il existe "la Vérité". C'est en son nom qu'il a pris fait et cause pour Dreyfus. Il est, probablement, prêt à mourir en martyr pour elle.
Anatole France a été un des premiers dreyfusards, or sa description du Juif riche serait qualifiée aujourd'hui d'antisémite. De même, dans cette histoire, personne ne s'offusque que l'on puisse condamner un innocent, ou ne s'inquiète que l'on protège ainsi un espion (Estherazy), et donc collabore avec l'ennemi !
Ce qui se joue dans l'affaire Dreyfus, c'est l'affrontement de deux France, aussi irréalistes et ivres d'absolu l'une que l'autre ? Et pourtant, aussi bien l'une que l'autre, pleines de candeur.
(Pourquoi "l'anneau d'améthyste" ? C'est un anneau d'évêque. Celui qui tire les marrons du feu est un prêtre qui deviendra évêque, en trompant les ennemis de ses convictions. Machiavélique Eglise ?)