Première touchée, la population civile subit une double peine : une violence extrême qui augmente les besoins humanitaires, et la réduction forcée de l’aide, dans un contexte sécuritaire tendu.
Vendredi 11 août, depuis Bangui, ce sont toutes les ONG présentes en République Centrafricaine qui lancent un cri d’alerte à l’unisson. Depuis septembre 2016, la situation n’a cessé de se dégrader dans les zones de confrontation habituelles, mais aussi au-delà, s’étendant à de nouvelles zones jusqu’ici préservées.
Entre regain de violences et difficile acheminement de l’aide
Une violence extrême touche les populations civiles. En conséquence, rien que durant le premier semestre 2017, 215 000 personnes ont dû fuir leur domicile pour trouver refuge dans des conditions plus que précaires. En tout, plus de 20% de la population du pays a aujourd’hui fui son domicile : environ 600 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, et 438 724* personnes sont réfugiées dans les pays frontaliers.
Dans ce contexte, la situation humanitaire est extrêmement préoccupante. 48% de la population souffre de la faim, et deux personnes sur trois n’ont pas accès aux soins de santé primaires. On estime que 2,2 millions** de Centrafricains - soit près de la moitié de la population du pays – dépend de l’aide internationale pour survivre.
Et pour cause : l’escalade des violences augmente les besoins humanitaires des populations civiles, et diminue les capacités des personnes fragilisées à accéder à la réponse d’urgence ou aux services sociaux de base. En effet, des attaques répétées contre les organisations humanitaires les empêchent d’acheminer l’aide aux populations les plus vulnérables. Cette réduction de l’espace humanitaire pourrait transformer la crise centrafricaine en véritable catastrophe humanitaire.
Pour la troisième année consécutive, la RCA est classée parmi les pays les plus dangereux au monde pour les humanitaires, avec 181 incidents enregistrés depuis le début de cette année.
Devant cette catastrophe imminente, le 11 août 2017, Action contre la Faim et les ONG internationales présentes sur le terrain, appellent le gouvernement de la République Centrafricaine, les groupes armés et belligérants, et la communauté internationale à une journée de mobilisation et de dialogue dédiée à la protection de la population civile et de l’espace humanitaire en République Centrafricaine.
* Source OCHA/UNHCR
** Source : Equipe Humanitaire Pays
Contacts France :
Action contre la Faim : Coline Aymard – [email protected] - +33 (0)1 70 84 72 37
ACTED : Caroline Pasquier – [email protected] - +33 (0)6 73 93 74 19
Solidarités International : Paul Duke - [email protected] - +33 (0)1 76 21 87 12
Première Urgence Internationale : Sophie Odeh - [email protected] +33 (0)1 55 66 99 66
Photographie © Action contre la Faim