Je ne vais pas vous parler des poules élevées en batterie (voire en bas tri pour absence de volet !) bien que cette technique de rentabilité intensive ait déjà bien donné du souci aux ailes des gallinacées (des virus H5N1 s’y déposaient parfois). Je ne vais pas parler d’ailes, je vais parler d’œufs ! Des entreprises bataves spécialisées dans l’élevage de volaille ont cru bon utiliser un antiparasitaire, le DEGA 16, pour lutter contre le pou rouge. Car vraiment on ne peut imaginer le pou sain pour des poules appelées à pondre des œufs comestibles. Elles seraient en plein air, en plein Gers, dieu soit Loué, elles n’auraient pas besoin d’antiparasitaire pour se défaire des poux laids ! Ah, petite poulette, battue à plate couture, si tu pouvais savoir ce que peut le pré t’apporter ! Mais voilà, les Bataves comme beaucoup d’autres aiment l’élevage intensif : beaucoup d’œufs au dm² et tant pis si la poule devient folle à vivre dans un espace exigu qui a tout a envié à un appartement capsule de Hong-Kong ! Donc un antiparasitaire a été utilisé. Mais certainement on a dû laisser la fabrication du DEGA 16 aux niais pour du dégât saisonnier ! En effet, on a adjoint au produit du Fipronil, antiparasitaire interdit en Europe chez les animaux destinés à la consommation humaine car « modérément toxique » pour l’homme lorsqu’il est ingéré en grande quantité. Comme le principe de précaution abjure les Européens de marcher sur des œufs, c’est ce qu’ils ont fait ! On a écrasé le produit de la ponte et, à tant faire que de massacrer, près de 300.000 poules néerlandaises ont été abattues ! Comment on traite les bêtes : très tôt vie part (traite ovipare ?). On a mis un certain temps à réagir car les services vétérinaires devaient en avoir sous les bras ou alors on peut imaginer que des lobbies ont, un certain moment, persuadé qu’on ne pouvait pas faire d’omelette sans casser d’œufs ! L’information d’une contamination d’une exploitation belge avait été transmise aux autorités sanitaires belges le 2 juin ! Celles-ci ont attendu le 20 juillet pour alerter les Etats membres de l'UE. On voudrait étouffer quelque chose dedans, on ne fait guère mieux. Mais désormais le scandale éclate et les rubriques « santé » en sont pleines comme un œuf ! Une enquête pour "fraude" est d’ailleurs menée par le parquet d'Anvers et contre tous, tous ceux qui trempé dans cette magouille en imaginant qu’on ne saurait jamais tuer la poule aux œufs d’or dur ! Dans le même panier, une enquête pénale est en cours aux Pays-Bas pour retracer les circuits de commercialisation de l’œuf honni qui ne porte plus de sons agréables. En Basse-Saxe (Allemagne), une enquête préliminaire contre "les responsables" de plusieurs élevages "dans lesquels les œufs ont été testés positifs au Fipronil" a été ouverte pour infraction à la loi sur les denrées alimentaires. Souhaitant que le responsable soit vite mis sous les verrous et qu’on sache châtier l’homme laid, taulard !
En attendant, cette triste affaire nous révèle, une fois de plus, les dérives de l’agroalimentaire, industrie corrompue par l’attrait mercantile, par l’appât du gain quel qu’en soit le prix pour notre santé !