La Souterraine, une cité millénaire, étape pour Saint-Jacques-de-Compostelle
En visitant la crypte de l’église Notre-Dame de La Souterraine (construite en 2 siècles, du roman au gothique naissant), on aperçoit ce qui pourrait probablement faire partie des vestiges d’une des premières églises chrétiennes de France, datant du Vème siècle, probablement du fait de la proximité de la cité galloromaine à Bridiers.
Des fouilles archéologiques ont lieu sur place actuellement pour tenter de continuer à en percer le mystère. En visitant les 3 chapelles de la crypte, on en distingue une paroi composée d’occuli, servant ainsi de transmission phonique depuis la nef. Ce qui n’est pas la première surprise du site puisque le porche est de style mozarabe comme de nombreux lieux de culte sur la route de Saint-Jacques de Compostelle (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Une exposition temporaire occupe la crypte, en lieu et place d’une ancienne nécropole gallo-romaine qui aurait été christianisée durant le Haut Moyen-Âge. Un petit édifice maçonné à la charpente de bois y aurait été alors construit. Il est facile d’imaginer que c’est ce lieu que Gérard de Crozant donna à l’abbaye Saint-Martial de Limoges en l’an 1015. Agrandi par trois chapelles, l’édifice primitif servit alors de base pour la construction de l’abbatiale (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Vue extérieure de l’église Notre-Dame de La Souterraine (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
De nombreux saints régionaux sont représentés sur les vitraux dont Saint Martial, évangélisateur du Limousin du 3ème siècle et prétendument 13ème apôtre selon le chroniqueur du Moyen Âge Adémar de Chabannes ainsi que plusieurs Ex-Voto intacts (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
La commune de La Souterraine fête son millénaire à travers la monumentale Fresque historique de Bridiers
Au coeur d’un territoire chargé d’histoire, se perpétue pour la 12ème édition, cette année, d’un événement annuel majeur, la Fresque de Bridiers.
À l’instar du Puy du Fou, mais retraçant une thématique historique différente à chaque édition, sous forme de cinéscenie et dans un gigantesque théâtre à ciel ouvert tout en sons et lumières, musique HD, images géantes, effets spéciaux, pyrotechnie, attelages, cavalerie…
Cette performance n’a de cesse de s’améliorer au gré des années tant au niveau technique que sur le plan de l’implication de bénévoles locaux comme figurants de ce projet qui prend des dimensions hors-normes.
Au nombre de 400 cette année et provenant de près de 40 associations de savoir-faire différents, ces bénévoles endossent les us et coutumes d’époque pour habiter l’ensemble de la scène large de 5 hectares (Crédits photo: Estelle Goix).
Un village d’artistes médiévaux permettait d’initier les spectateurs aux techniques artisanales d’époque (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Parrainée par la chanteuse Fabienne Thiebault qui donne de sa voix pour narrer les premiers pas de la constitution de cette cité millénaire. La mise en scène nécessite un travail préparatoire gigantesque s’étalant sur plusieurs mois et 5000 heures, pour que les décors de cette scène éphémère puissent épouser les pentes du panorama de cette scène naturelle offerte par la Tour de Bridiers, comme si elle avait été bâtie en son temps pour abriter un tel événement qui donne la part belle à de multiples plans répartis aux quatre coins du site, et ce dans le but de répondre au mieux à cette exigeante reconstitution historique.
Située sur une butte cernée de terres marécageuses, la tour de Bridiers semble dater de la fin du XIIe siècle. Ancien siège fortifié de la vicomté de Bridiers, au XIIIe siècle, le site est inoccupé et laissé à l’abandon pendant près de deux siècles (aux XVe et XVIe siècles) et subit alors de nombreuses dégradations. Classé au titre des Monuments Historiques depuis 1968, les premiers travaux de consolidation de la tour sont entrepris en 1982 et sont suivis de travaux de fouilles.
Ainsi cette fresque est basée sur une fiction du jeune Albéric, en 1017, enfant abandonné, confié à l’âge de 10 ans aux moines de St Martial à Limoges. Il apprend à lire, à écrire, à compter et se révèle très vite élève brillant… qui se soustrait rapidement à la vie monacale à laquelle il est destiné. Sa volonté est de devenir bâtisseur. De son talent et de la quête dans son art jaillira l’œuvre qui sera celle de toute une vie : l’église Notre-Dame de La Souterraine ainsi les premières pierres.
Le spectacle son et lumière 2017 de la Fresque Historique de Bridiers “Le Sang et la Pierre” retrace l’épopée née de cette vocation et de la quête du savoir, le voyage initiatique d’Albéric de son abbaye limousine aux porte de Jérusalem…dans une histoire émouvante dont le dénouement se fera sur son lit de mort.
Ainsi nous retrouvons entre autres des tours, une chapelle, des remparts moyenâgeux, des marais ou encore un drakkar viking (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Des gradins permanents permettent d’accueillir près de 2000 spectateurs chaque soir ainsi que pour d’autres évènements (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Le Scénovision de Bénévent vous fait revivre le quotidien des Creusois du siècle dernier
Une onzième année s’annonce riche en visiteurs pour le Scénovision, qui accueillera près de 9000 curieux pour ce lieu gorgé d’histoire creusoise, en particulier le quotidien de familles qui la plupart envoyaient au moins un maçon opter pour une terre plus fertile pour officier.
Le site de Bénévent retrace cet exode rural et économique parfois contraint en cette fin de 19ème siècle, et leurs conditions de travail drastiques, notamment au sein de la capitale.
Le visiteur se sent transporter dans un univers romancé mais néanmoins réaliste autour de cette expérience de vies d’ouvriers, notables et leurs familles via des séquences animées jamais avares de surprises (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
Toutes les coutumes locales de l’époque sont passées au peigne fin, on y parle autant de terroir (tel que l’omniprésence du châtaignier dans le quotidien) que de l’importance de la religion et du passage sur la commune de la route vers Saint-Jacques de Compostelle. La fin de la visite se célèbre par une dégustation de ce digestif local à base de plantes, la Bénéventine, maintes fois mise à l’honneur durant le parcours (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
L’Arboretum de la Sédelle fait perdurer le patrimoine végétal
Rivé sur les bords de la Sédelle, l’Arboretum de la Sédelle créé par le paysagiste Philippe Wanty propose des visites pour découvrir sa collection unique de 500 espèces d’arbres aux feuilles caduques, constituée depuis 1978.
La visite se poursuit via un parc en dénivelé de 40 mètres, composé d’un très bucolique ancien bassin de pêcherie, d’oeuvres de “Land Art”, de nombreux massifs d’espèces hautes-en-couleurs comme des azalés, rhododendrons et autres hydrangaes (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
En prolongeant la descente jusqu’aux bords de la rivière Sédelle et ses rochers proéminents dominé par un massif vierge de bruyères, digne d’un paysage ayant pu inspirer des peintres de la Vallée de la Creuse (Crédits photo: Alexandre Plateaux).
5000 visiteurs se rencontrent chaque année, également autour de rencontres végétales et culturelles, dont la tenue prochaine d’un concert du violoncelliste Vincent Segal, au sein du kiosque constitué de bois de châtaigner authentique.
Un lieu de tourisme végétal à taille humaine, puisqu’entourant la maison vernaculaire du concepteur, comprenant des matériaux locaux faites de granit et de bardeaux de châtaignier.
On peut être certain que de nombreuses autres surprises pousseront sur ses 16 hectares de terres dont 8 hectares dédiés à l’arboretum (Crédits photo: Alexandre Plateaux).