Au festival Cognac Blues Passion, Lucy Rose a définitivement été la plus belle des découvertes britanniques. Sur scène la journée du 7 juillet, elle dévoilait son " Something's changing " sous un soleil de plomb, humble, le sourire timide et toujours avec une classe folle. Sorti le jour du concert, son troisième album folk (et un peu pop) se fait... envoûtant. Qu'elle s'illustre à la guitare ou bien derrière un piano, dans son titre
" No Good At All ", la britannique nous fait penser, le temps d'un album, à une création signée Julia Stone croisée avec le ton malicieux de Camille. Deux femmes artistes qui apportent à chaque performance un vent de fraicheur sur scène. Composé sur la route, entre deux concerts chez l'habitant en Amérique latine, l'artiste a décidé de consacrer un documentaire entier sur la création de son album, d'expliquer son voyage qui l'a amenée en 2016 à jusqu'à dormir à même chez ses fans : car la ville où on l'écoute le plus, c'est Mexico.
Daniel Alexander
Après plusieurs années au sein du collectif Breton, Daniel McIlevenny lance son projet solo sous le nom de Daniel Alexander. Si une partie de la rédaction d'
Efflorescence Culturelle a très tôt porté Breton aux nues, une seconde moitié n'est pas ressortie très convaincue de l'écoute de " War Room Stories ", leur dernier album en date... sorti en 2014, d'ailleurs seraient-ils en break ? Une nouvelle est venue réconcilier les fans du groupe britannique et les non-fans, c'est le single " Doubleglazedgazedown " de Daniel McIlevenny, sorti le 3 juillet chez Maison Ainsi. Titre éponyme d'un premier EP à venir, sensuel, et langoureux. Qu'il soit avec Breton ou tout seul, Daniel Alexander nous est définitivement nécessaire.
Victoria Williams
Si Lou Reed est tombé amoureux de Victoria Williams, et si en plus on l'entend sur l'un des titres (" Sweet Jane ") du dernier album tiré d'un des lives de cette très grande dame du blues, " Victoria Williams & The Loose Band Town Hall 1995 ", on ne pouvait pas se permettre d'esquiver ce disque. Enregistré pendant l'une de ses tournées en 1995, dans un town hall (le lieu exact a été tenu secret), Williams s'est livrée pendant une soirée entière à un live ultra-intimiste devant une cinquantaine de personnes. Avec The Loose Band, le groupe qui partageait sa tournée. Les critiques de presse racontaient que leurs lives étaient habités par la beauté, quelque peu raffinés. On découvre dans ces archives musicales une magnifique réinterprétation d'Iz sur le titre " Over The Rainbow ".
Moonrise Nation
Trouvé parmi les dernières nouveautés de la chaîne Vevo sur la plateforme d'écoute YouTube : Moonrise Nation, un trio de trois nanas musiciennes à Chicago. Inconnues en France, peut-être même jamais venues dans le coin, elles pourraient un jour percer si l'on porte plus d'attention à leur premier album " Glamour Child " sorti le 28 juillet. Au programme, une mixité de sonorités qui s'étendent du folk, à l'indie-pop ou encore au jazz et à l'alt-rock. " Dans les thèmes qu'on évoque, on parle de la perte d'un ami, ou d'une personne de notre famille, des amitiés changeantes, et aussi du premier travail après les études ", confient-elles à un média local. Vous allez aimer.
Somehow
Eut-il été judicieux d'ouvrir ce deuxième album " Hidden Memories " sur un titre western ? En revanche, on adhère bien plus rapidement à l'instrumentalisation guitare-voix-batterie de son troisième titre " Someday " soutenu par une ambiance pop folk euphorique. Pour composer et enregistrer ce second opus qui succède à " The Desert Of Wasted Time ", Erwan Pépiot enregistre avec les moyens du bord dans un studio confectionné main, dans son chez lui, à Paris. L'artiste, musicien et compositeur dit admirer la musique des Cure ou Joy Division et même s'il espère s'en rapprocher un jour, il y a encore un peu de route à faire. Au-delà de l'aspect purement musical, ce qu'on aime chez Somehow, c'est sa capacité à évoluer très vite et bien entre deux albums, et la générosité qui ressort de ses chansons.
Cotton Claw
En 2015 au festival Panoramas, les quatre membres du groupe de beatmakers nous disaient prendre leur pied dans leur projet de musique " feutrée " et " sauvage ". A la rentrée dernière, ils sortaient un nouvel EP trois titres appelé " Elusive ". Il est très rare que ce groupe de Besançon nous déçoive et là encore il n'est pas passé inaperçu avec son titre " Hang Time " (le meilleur d'entre tous à nos yeux) ressorti en juin sur YouTube. Colorée, sous néon et même carrément sous champi, la vidéo nous fait traverser divers états de transe artistique. " Germs Grape " clôt le voyage sur une légère note d'électro acide. On en redemande !
Champyons
Ils ont déjà ouvert pour Metronomy ou encore The View. Champyons est une bande de trois amis, musiciens et producteurs de New-York et de Berlin qui vient de signer chez Embassy Music, un label indépendant Berlinois qui abrite les non moins prestigieux Simple Minds, The Dø, Björk, Roo Panes, Yael Naim, etc. En début de mois, ils sortaient " Dusty " un single rempli d'influences rock, RnB et électroniques. Le clip illustrant cette sortie est filmé par
Obi Wolf, un photographe et designer allemand qui ne jure que par les photos de mannequinat. Toutefois il s'éloigne ici de ce registre, et il livre un clip en plan séquence centré sur une jeune fille seule, adossée à un mur, qui n'a que pour compagnie son téléphone. Dust, la poussière, la connexion aux réseaux sociaux, mais en même temps la déconnexion aux rapports sociaux... Cette métaphore de la solitude évoquée dans les textes est l'un des principaux thèmes de leur premier album, " Cha Cha Cha ", prévu pour 2018.
Ending Satellites
Pas besoin d'y réfléchir à deux fois pour mettre des mots sur le travail de Damien Dufour qui officie depuis six ans sous le pseudonyme Ending Satellites. Deux albums et deux EP plus tard, il sort le 31 mai " The Lost Tapes Vol.B " qui fait suite au volume A. Porté sur le registre du post-rock, le projet Ending Satellites ne se borne pas à faire que de la bande-son gentillette de courts-métrages ou de films (ce qu'il a vraiment fait par ailleurs). Non, l'idée de Damien Dufour va en fait plus loin que ça : transporter l'auditeur dans l'imagination de l'auteur comme une inception, écouter l'histoire, puis la visualiser... Des possibilités multiples s'ouvrent à notre interprétation. Mais seul Damien détient le message. Écoutez donc voir !
Kaax
Après un timide départ avec son EP foutraque " PSR " sorti l'année dernière, l'Orléanais Kaax revient en juillet avec deux EP " Light Drops " et " Tropical Solutions ", qui mis bout à bout, pourraient composer une belle mixtape. Kaax, signé chez le chaleureux label d'Orléans PHW Records, passe ainsi d'une main de maître du registre de l'électro house ( " Ground ") à celui de l'électronique ( " Light Drops ") en passant par la techno ( " Work ") et la deep house ( " House On Fire "). Beaucoup de house, mais il est certain que Kaax a marqué son territoire - à Orléans avec ces deux nouvelles cartes postales sonores qui inspirent des voyages différents, notre pouls palpite et se calme quand la boîte à rythme et le synthé le décident.