Avec « Ewa », Matthieu Biasotto nous plonge au cœur d’un pensionnat en Pologne dans les années 30, le temps d’un thriller fantastique qui en fera frissonner plus d’un.
Ewa est une adolescente de quinze ans dotée d’un pouvoir surnaturel tellement maléfique, qu’il oblige sa famille à l’enfermer dans un pensionnat pour jeunes filles pas vraiment comme les autres. Si la directrice de l’endroit se voit contrainte de faire disparaître tous les miroirs afin de ne pas réveiller le don héréditaire de la jeune fille, l’enfer ne se situe peut-être pas de l’autre côté du miroir, mais plutôt au sein même de cet établissement cauchemardesque…
Si j’avais un peu peur de l’élément fantastique de ce polar, celui-ci se retrouve heureusement très vite dilué au sein d’une intrigue au réalisme qui fait souvent froid dans le dos. Dès la couverture, l’auteur nous plonge dans un univers sombre, glauque et d’une froideur extrême. Outre les conditions climatiques extrêmes et une Seconde Guerre mondiale pointe le bout de son nez, c’est surtout l’ambiance glaciale et oppressante de ce pensionnat qui marque les esprits. Des tortures physiques et psychologiques aux disparitions inquiétantes, les conditions de détention de ces jeunes pensionnaires ne laisseront personne indifférent.
Au fil des pages, le lecteur s’attache inévitablement à la jeune Ewa, partageant ses peurs, ses souffrances, sa solitude… et sa rage. C’est à travers ses yeux que le lecteur tente de découvrir la véritable nature et le rôle de chacun des protagonistes, de l’impitoyable directrice à l’attachant Maciej, en passant par le colossal homme à tout faire ou sa compagne de chambre que l’on surnomme « La Terreur ». Multipliant les rebondissements, l’auteur s’amuse à multiplier les fausses pistes et nous tient habilement en haleine jusqu’à la dernière page.
C’était mon premier roman de cet auteur, mais ce ne sera certainement pas le dernier…
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