Le manque de cash en Libye favorise les paiements via le Smartphone

Publié le 09 août 2017 par Enjeux.info @enjeuxinfo

En raison du manque de l'argent liquide en Libye, nombre de Libyens ont du mal à faire leurs courses. Pour surmonter cette difficulté, un nouveau mode de paiement via Smartphone a été développé.

En Libye, les conflits tribaux et politiques ont sérieusement perturbé le fonctionnement des institutions de l'Etat. Le pays, où les prix ont triplé ou quadruplé depuis début 2017, dispose de deux banques centrales. L'une est sous la tutelle du gouvernement libyen d'union nationale (GNA), internationalement reconnu et basé à Tripoli, et l'autre, sous l'autorité de l'administration rivale siégeant dans l'Est du pays.

L'Etat étant le premier employeur en Libye, les fonctionnaires reçoivent leurs rémunérations par virement bancaire mais suite au manque de liquidités, ils ne peuvent pas faire librement de retraits.

Selon un employé de banque s'exprimant sous couvert d'anonymat, " les gens ne font plus confiance aux banques. Ils veulent êtres sûrs de pouvoir avoir suffisamment de cash si jamais il se passe quelque chose et que les banques ferment ou qu'ils ne puissent plus sortir de chez eux ".

Ainsi, nombre de Libyens ne renflouent plus leurs comptes bancaires. Ce qui a abouti à une crise de cash sans précédent. Quand il est possible de retirer de l'argent dans les banques, les montants sont plafonnés. Dans ce contexte, les établissements financiers ont lancé un nouveau service de paiement, via Smartphone. Avec une application, vendeurs et consommateurs échangent un code pour effectuer l'opération.

Néanmoins, certains consommateurs se plaignent d'une hausse des prix de 40 % avec " Edfali " (paie-moi en arabe), le service de paiement via Smartphone de la Banque du commerce et du développement (BCD).

Cette dernière est également accusée par certains commerçants de ne pas avoir respecté son engagement de leur permettre de retirer 25 % en espèce du montant des ventes via Edfali.