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Domaine de Boingnères – Armagnac

Par Gourmets&co

L’Armagnac serait-il la plus ancienne eau-de-vie de France ? Il semblerait, si l’on en croit plusieurs documents dont le plus vieux remonte à 1310, qui parle dans la région d’un alcool appelé Aygue Ardente. Puis, la présence régulière de l’Armagnac sur les marchés est attestée dès 1460. Encore une fois, tout est parti des Romains qui ont planté la vigne pour la première fois dans cette partie du Sud-Ouest.

Qu’en est-il aujourd’hui ? L’AOC est arrivée en 1936, délimitant une zone de production étalée sur trois départements : Landes, Gers, Lot-et-Garonne. Ces 14 000 hectares sont séparés en Haut-Armagnac, partie qui s’est développée au XIXème siècle pour répondre à une forte demande mais qui ne garde de nos jours que quelques îlots de production. L’Armagnac-Ténarèze qui donnent des eaux-de-vie corsées demandant un long vieillissement pour s’exprimer pleinement. Puis, à l’ouest, dans la partie des Landes, le Bas-Armagnac, le plus prisé, donne des eaux-de-vie fines, délicates et fruitées. Dix cépages sont autorisés mais quatre le sont majoritairement : l’Ugni-blanc, la Folle Blanche, le Baco, et le Colombard.

Martine Lafitte

C’est en Bas-Armagnac que se situe le Domaine de Boingnères. Propriété de la famille Lafitte depuis 1807, dans le village historique de Labastide d’Armagnac, Martine Laffite dirige le domaine depuis plusieurs années en ayant commencé à travailler avec son père à l’âge de 20 ans en 1969. L’Armagnac est une véritable vocation profondément ancrée dans cette famille qui n’a cessé de perfectionner le travail de la vigne tout en conservant les spécificités d’un des meilleurs Armagnac qui soit.
Le domaine est le seul à posséder encore 14 hectares de cépage Folle Blanche. Les vendanges s’effectuent de façon mécanique avec des tombereaux spéciaux qui permettent la récupération du jus par le plateau inférieur. Deux cuves de 30 et 40 hectolitres permettent de procéder aux assemblages.

Le domaine dispose de trois chais de vinification. L’alambic de type Sier laisse tremper les vapeurs dans le vin. Dans les cuves, les vapeurs se refroidissent à travers un serpentin de 62 mètres de long. En circuit fermé à travers le col de cygne, la fameuse distillation continue propre à l’Armagnac, à 52°. La mise en bouteille s’effectue au fil de la vente, puisque l’alcool ne vieillit qu’en fût.

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On retiendra un superbe 1979 Cépages Nobles (Ugni-blanc, Folle Blanche, Colombard) aux saveurs subtiles de pruneaux et de vanille. Densité, ampleur et subtilité. Un grand Armagnac. (270 €, environ)

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Le 100% Folle Blanche millésime 1986 est un pur chef-d’œuvre, le cépage étant la spécialité de la maison depuis des générations. Elégance, grande longueur en bouche, rondeur et un festival de fruits secs en bouche (prunes, figues sèches, abricots). Une merveille. (180 €, environ)

Le favori d’Alain Dutournier est le rare 100% Baco millésime 1968. Le Baco, est un cépage « inventé » par un monsieur Baco au XIXème siècle à la suite des dégâts du phylloxéra. Il donne un Armagnac tout en rondeur et en suavité après un long vieillissement.

Route de Villeneuve
40240 Labastide-d’Armagnac
Tél. : +33 5 58 44 80 28

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