[Critique] BOYKA : UN SEUL DEVIENDRA INVINCIBLE

Par Onrembobine @OnRembobinefr

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Titre original : Boyka : Undisputed IV

Note:
Origine : Bulgarie
Réalisateur : Todor Chapkanov
Distribution : Scott Adkins, Teodora Duhovnikova, Alon Aboutboul…
Genre : Action/Arts-Martiaux/Suite
Date de sortie : 5 août 2017 (DTV)

Le Pitch :
Enfin libre, Boyka chercher à intégrer le championnat officiel de combat libre. Cependant, tout change quand il tue son adversaire à l’issu d’un affrontement particulièrement violent. Accablé par la culpabilité, il cherche alors à se racheter en offrant ses services à un mafieux russe dans l’espoir d’annuler la dette de la veuve de celui dont il a ôté la vie à la force de ses poings…

La Critique de Boyka : Un Seul deviendra Invincible :

La saga Un Seul deviendra Invincible a opéré un violent revirement dès le deuxième épisode en se transformant en franchise entièrement dédiée à sa star, à savoir Scott Adkins. Un acteur absent du premier film, qui mettait en scène Ving Rhames et Wesley Snipes, mais désormais incontournable car garant de l’état d’esprit d’une franchise qui a laissé tomber la boxe pour se concentrer sur le combat libre. Dès le deuxième volet, Un Seul deviendra Invincible a imposé une nouvelle trame, en traçant un trait sur tout ce qui s’était déroulé auparavant. Boyka, le champion de MMA incarné par Adkins a fait son apparition et les combats se sont enchaînés avec une fureur et une maîtrise grandement responsables de la bonne tenue de l’ensemble. Le tout vaguement justifié par une trame simple et efficace, mais bien sûr pas vraiment originale : un mec super balèze est en taule, il se bât, devient champion et cherche à reconquérir sa liberté. Alors que la saga continue avec un quatrième volet plébiscité par les fans, Boyka est libre mais, bonne nouvelle, continue à mettre sur la tronche à son prochain, tous muscles dehors…

Fight Club

Les scénaristes ne se sont pas encombrés l’esprit pour faire revenir Boyka dans l’arène et ont tricoté un scénario prétexte à base de mafieux russes, de manigances et de rédemption. Cette rédemption après laquelle court le héros depuis toujours et qui se traduit à l’écran par des bastons homériques contre des adversaires toujours plus baraqués. On ne change pas une recette qui a fait ses preuves et on donne en somme aux fans tout ce qu’ils ont demandé. Scott Adkins, plus tanké que jamais, la mine grave et la cuisse alerte, fend toujours l’air avec cette même aisance et prouve, si tant est que cela soit nécessaire, qu’il n’a que très peu de rivaux dans sa catégorie à l’heure actuelle. Le mec ne prétend pas faire du Shakespeare mais va au contact avec la générosité d’un Van Damme de la grande époque, toute en parvenant à ne pas tout foutre en l’air quand le script se pose pour tenter de nourrir son intrigue à grand renfort d’une dramaturgie pas vraiment convaincante mais suffisamment incarnée pour sonner avec un minimum de sincérité. Bon, cela dit, ce n’est pas pour voir Adkins faire les yeux doux à la veuve d’un mec qu’il a tué sur le ring, que nous allons voir ce film, mais bel et bien pour l’admirer faire ses entrechats entre les cordeis et corriger d’immondes salopards en y mettant les formes. En cela, Boyka : Un Seul deviendra Invincible tient ses promesses et fonce dans le tas.

Brutal force

Dommage qu’Isaac Florentine, l’artisan de la saga (à partir du deuxième volet), n’ait pas rempilé car sans lui, même si Scott Adkins fait le maximum, les combats n’ont pas le même impact. Ils sont toujours percutants et s’avèrent suffisamment bien filmés pour faire le job, mais manquent un peu de virtuosité pour vraiment frapper là où ça fait mal. Aucun ne se hisse par exemple ainsi au niveau de celui qui voyait Adkins et Michael Jai White s’affronter dans le deuxième film. Mais pas de quoi faire le difficile. Surtout à l’heure où les trips d’arts-martiaux jouent souvent les timorés et se cherchent une légitimité en fuyant paradoxalement le tatami pour tenter une dramaturgie qui n’a rien de bien consistant. Un Seul deviendra Invincible 4 au moins, s’assume jusqu’au bout.

En Bref…
Tant pis pour la photographie très « téléfilm », tant pis pour les quelques seconds rôles à côté de la plaque et tant pis pour le scénario digne d’un épisode de Walker Texas Ranger, où les bons sentiments nuisent finalement au personnage principal de manière très maladroite, car Boyak : Un Seul deviendra Invincible possède suffisamment de gueule pour galvaniser plus qu’à son tour. Si tant est que l’on goûte à ce genre de spectacle cela va de soi. Mais si ce n’était pas le cas, vous ne seriez pas en train de lire ses lignes non ? Allez sans craintes amis de la tatane, il y a ici de quoi vous régaler.

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Metropolitan Films Export