Durocher.
Je ne suis pratiquement jamais sur la même longueur d'onde que la Sophie du Journal de Montréal.
Mais dans son éditorial d'hier, je la rejoins un peu. Elle y pleurait l'absence du français dans la chanson de Caroline Dupont-Leduc dans le concours qu'à lancé Radio-Canada ouvert aux auteurs et amateurs qui ne contenait que 2 critères obligatoires: écrire le morceau en français et respecter le thème du "kilomètre". Donc de la route, du chemin, de ce qui nous réunit (ou nous sépare)d'un bout à l'autre du pays. Parce que ce concours, bien entendu, s'inscrivait dans la fête des Canadiens sur leur 150ème.
Elle a raison sur une chose. Radio-Canada a violé un de ses propres critères. Le premier. La chanson gagnante n'est pas du tout en français, elle est en chiac. En parfait chiac. Une langue qui a absolument tous les droits d'exister mais qui n'est pas du français, c'est vrai.
Mais devrait-on encore vraiment s'en outrer?
Mais pas du tout française. Juste à moitié. C'est une longue coincée entre deux qui s'est fait une tête bien en fête.
C'était un concours CANADIEN.
Le concours reste une ignominie. Après le crime d'un coffret musical avec aucune chanson en français, vous vous attendiez à quoi?
Si c'est Canadien, ce n'est tout simplement pas Nous.
Demandez à n'importe quel immigrant, on aura beau leur faire croire qu'ils sont aussi nôtres, on les garde toujours à distance avec un "vous" à leur égard. On s'invente un "nous" qui ne les inclus pas. "nous" doit être le mot le plus difficile à disséquer depuis des générations au Québec. On se cherche toujours et encore. Parce qu'on change énormément. En marchant sur le plateau avec ma douce et ma fille samedi dernier, nous baignions dans les accents français partout. Partout partout partout. Derrière les comptoirs tout comme devant et dans les rues. Impossible de ne pas se trouver quelque part sans un accent de France. C'était aussi fascinant qu'étrange. C'est mon Québec qui change.
Les Québécois sont tout aussi étrangers aux Canadiens.
Les Hay Babies représentent le rêve (bien faux) de Trudeau, père & fils. Le bilinguisme pancanadien. Je suis même parfaitement convaincu que plusieurs anglophones se sont félicités que ce soit un groupe bilingue (chiac serait plus juste) qui ait gagné le concours.
C'est justement de justesse qu'à manqué Radio-Canada. Il n'aurait pas fallu parler de texte écrit en français, mais peut-être simplement dire que le français devait y être souligné d'une quelconque manière où je ne sais trop. Mais la chanson gagnante n'est pas en français du tout. Faudrait que ce soit clair. J'adore les Hay Babies, au point d'écouter un de leur morceau entre 5 et 10 fois par semaine. Je ne comprenais pas encore tous les mots. Mais je suis toujours charmé. D'abord par les cordes. vers 1:07 je nage dans la mélancolie chaque fois. Puis par le rugissement vers 2:22 dont je ne comprenais jamais les mots. Je les ai trouvés.
C'est une looooooooooooooongue drive rugissent-elles.
Cette éternelle discussion sur l'état de notre langue est effectivement une extrêmement longue drive.
Et je le répète. cette langue n'est pas la nôtre. C'est celle de fiers Acadiens.
Et ce pays, n'est pas le nôtre non plus.
Il faudra cesser de s'outrer de ce que le Canada fait au Québec. Le Canada c'est la saucisse. L'étiquette et le vrai contenu sont deux choses bien différentes.
Comme le Québec et le reste du Canada.
Et je vous jure que rien n'était calculé.
Mon pays existe, c'est le Monde Entier.
Ces femmes me charment en musique et en mots d'ailleurs.
Mais d'abord en intensité, en ton et en regards.
Ma langue c'est d'abord un regard. Souvent des voyages.
Quand les jeunes changent les choses, ça ne me rappellent qu'il y a encore des croulants.
Qui craindrons toujours tout.
La pureté linguistique n'existe pas.
Pleurer hier, c'est refuser demain.
Mais annoncer le français et présenter le chiac, c'est un leurre.
Une insultante erreur.