Difficile d’exister dans l’ombre de Manhattan et maintenant de Brooklyn. Si Harlem et le Bronx ont « bénéficié » de leurs réputations sulfureuses dans le monde entier, Queens reste une énigme pour beaucoup. Selon l’agence touristique NYC & Company, environ 54.3 millions de personnes ont visité NYC en 2013 et parmi eux 12.4 millions auraient visité Queens. Il s’agit pourtant, en superficie, du borough le plus étendu des boroughs de New York. Sa population est de plus de 2 millions d’habitants. De nombreuses personnalités y sont nés, y compris l’actuel président des Etats-Unis, Donald Trump.
Queens vaut-elle vraiment la peine d’un détour pour les touristes ? Depuis que Lonely Planet a élu Queens meilleure destination USA, le borough a-t-il plus à offrir ?
queens élu meilleure destination USA en 2015 par lonely planet
Un borough nourri par la diversité new yorkaise
Selon les critères classiques du tourisme, il est clair que Queens ne peut pas faire le poids face à Manhattan, ses lieux iconiques et son architecture. Mais ce qui fascine dans Queens ne peut se résumer en quelques attractions et des chiffres impressionnants.
Queens est unique. A New York. Aux Etats-Unis. Dans le monde. De par sa diversité ethnique qui n’a d’équivalent : 150 nations représentés et 56% des enfants de 5 ans ont une langue maternelle autre que l’anglais.
Imaginez donc que chaque communauté garde ses traditions culinaires. C’est le bonheur assuré pour vos papilles. La ligne 7 qui traverse le borough est d’ailleurs surnommée International Express parce qu’elle dessert tous ces quartiers d’immigration et termine dans Flushing, le vrai Chinatown de New York.
S’il ne fallait retenir qu’un seul quartier pour illustrer cette diversité à l’extrême, ce serait Jackson Heights.
jackson heights, symbole du melting pot new yorkais
Un quartier architecturalement décevant et mal desservi
Il faut bien le dire. Sur-vendre Queens ne serait pas lui rendre hommage Dans sa grande majorité, Queens a l’air banal. Les maisons ou bâtiments se ressemblent souvent et le tout s’apparente à une banlieue peu excitante. Il serait stérile de choisir un endroit au hasard et d’aller s’y balader en s’attendant à trouver des pépites.
D’autre part, les métros ne desservent quasiment pas la majorité de Queens. Il y a des pans entiers, y compris l’aéroport LaGuardia, qui n’ont que desservis par des lignes de de bus.
Long Island City et Astoria, des quartiers qui montent face à la skyline
Le long du fleuve, c’est Queens et en même temps, la gentrification est passée par là. Le MoMA PS1, antenne d’art contemporain, et ses soirées Warm Up en été ont depuis plusieurs années boosté le quartier de Long Island City. Il s’est beaucoup développé et a su transformer des lieux post-industriels en restos, condos, coffee shops et lieux de loisirs. Gantry State Park, parc aménagé face à Manhattan, illustre parfaitement la nouvelle vie de ce quartier de plus en plus prisé. Il s’agit également d’un bon plan pour des hôtels moins chers, avec une vue imprenable sur la skyline et à seulement quelques minutes de Manhattan en métro.
Astoria, plus au nord, ne manque pas non plus de charme. Quartier grecque mais pas seulement, on s’y sent aussi à l’aise que dans un village. Quand à l’art et aux parcs, il n’y sont pas absents non plus : le Socrates Sculpture Park, le Noguchi Museum en l’honneur du célèbre sculpteur américano-japonais Isamu Noguchi, dont les oeuvres sont exposés dans un splendide parc, le street art au Welling Court qui consoleront ceux qui pleurent encore la destruction de 5Pointz, la mecque du graffiti,…
Long Island City et Astoria ont plus d’un tour dans leur sac et cachent également des studios de cinéma. Il faut savoir que Queens était un des berceaux de l’industrie cinématographique US avant qu’Hollywood n’en devienne l’épicentre. D’ailleurs, dans Astoria, on trouve le Museum of the Moving Image, le seul musée des Etats-Unis dédié aux films, à la télévision et aux médias numériques.
Ridgewood, où les hipsters débordent de Brooklyn
L’histoire est désormais bien connu. Le quartier cool, artistique et hipster de NYC ne cesse de se déplacer à cause des prix de l’immobilier. Du Lower East Side, c’est de l’autre côté du pont de Williamsburg que la hype est partie. De Williamsburg/Greenpoint à Bushwick, il n’y avait qu’un pas. Seulement depuis quelques années, Bushwick est à son tour devenu trop cher, trop cool, trop connu. Du coup, ça déborde sur Bed Stuy au sud et Ridgewood au nord, qui est un quartier de Queens.
après bushwick, ridgewood est le nouveau quartier qui monte
De Louis Amstrong aux rappers, la musique née dans Queens
Queens est également un berceau musical. Le quartier populaire de Queensbridge est un vivier de la musique hip-hop. 50 Cent et Nicki Minaj en tête mais également d’autres rappers en sont originaires. D’autre part, dans la quartier de Corona, on peut visiter la maison de Louis Armstrong devenu musée qui rend un bel hommage à cette légende du jazz.
Flushing-Meadows-Corona Park, entre expos universelles et sport
Le Flushing-Meadows-Corona Park, assez excentré, demeure un des endroits importants de la ville. C’est l’un des parcs les plus étendus de la ville, où ont eu lieues les Expos Universelles de 1939 et de 1964.
Il concentre le Queens Museum, le Queens Zoo qui s’étend sur une superficie de plus de 4 hectares, le New York Hall of Science, équivalent de la Cité des Sciences de la l’Industrie de la Villette à Paris et des équipements sportifs de premier plan : le Shea Stadium, où joue l’équipe de baseball les Mets de New York et qui fut le premier stade à avoir accueilli un concert (des Beatles, en août 1965 !), et enfin le USTA National Tennis Center qui accueille le Grand Chelem l’US Open de Tennis depuis 1978.
Le parc est également un refuge pour les habitants qui viennent s’y détendre, jouer, pique-niquer… C’est ici que s’est installé le Queens Night International Market.
mieux que smorgasburg, le queens international night market
Au bout de Queens, la plage
Oui. C’est la plus belle surprise que Queens peut offrir. Des kilomètres et des kilomètres de plage. La péninsule des Rockaways ont été pendant longtemps synonyme de HLMs, océan et avions dans le ciel qui décollent ou atterrissent à JFK. Seulement voilà : en 2005 et 2007, le surf est officiellement autorisé sur deux sections du littoral.
Peu à peu, le lieu commence à faire parler de lui comme hotspot estival.En 2012, la municipalité donne l’accord à des restaurants chics de Brooklyn de s’installer sur le bord de plage. Depuis, c’est carrément devenu tendance : food, DJs et hôtels s’invitent.
rockaway, la plage la plus hype de new york