- Entendons-nous bien ! La guerre de la déraison n’est pas à livrer contre la raison, mais contre le raisonnable, usurpateur de la raison, hissé sur son piédestal par un monde devenu fou à force d’inverser les valeurs.
Voilà l’ennemi, la suprématie exercée par ce modérateur du Tout, qui fait de la norme son arme de guerre, son cheval de bataille ; la fin et le moyen tout à la fois. Le Carpe Diem avait vaincu, nous nous croyions saufs mais le voilà devenu adversaire, manipulé par les instruments de l’ordre, de la morale ressucitée - si tant est qu’elle ai seulement succombé un temps aux assauts des Grands -, de l’insipide et de leurs troupes.
- Dieu et le philosophe sont tous deux liés à la vie éternelle : chez le premier, c’est une fin (dont les moyens restent encore bien obscurs). Chez le second, c’est un postulat qui justifie de sa réfléxion auprès des générations passées comme auprès de celles à venir.
S’il n’y avait ni hier ni demain, pourquoi y’aurait-il un aujourd’hui ?
- La mode n’est pas une mise en valeur visuelle et stylistique. C’est un problème psychologique à connotation sexuelle ainsi qu’une tentative d’écarter une solitude dont on se croit la proie.
Dans le premoer cas, il s’agit de dresser un rempart vestimentaire afin d’accroître sa valeur sexuelle : “regarde-moi, je deviens attirant”. Dans le second cas, la mode permet de rejoindre un groupe par la symbolique d’uniformité que l’on adopte : “je me fais ton égal, je me mêle à la masse”.
Au final, ce n’est qu’un manque affligeant de libre-arbitre. En s’inscrivant dans l’instant, on sacrifie le Moi à des conventions de masse à la fois éphémères et évanescentes.
La mode est une bouffonerie sociale.
- Je ne suis qu’une exhortation incessante lancée à la face du monde, un appel où la détresse et la révolte se confondent.
J’ignore quelle réponse le monde peut donner, si seulement il peut en donner une, ou bien quelle réponde j’attends de lui, de “Je t’aime” ou de “Moi aussi, je ne suis que solitude”.