Je respire. Une inspiration douloureuse, comme si des lames de couteaux venaient traverser mes poumons. J’ouvre les yeux. Je regarde autour de moi, je vois des paysages qui défilent. Des paysages que j’apprend à reconnaître, à aimer, à m’approprier. Je regarde autour de moi, j’apprend à connaître l’environnement où j’avance, portée par une force incontrôlable, qui me pousse toujours vers l’avant. Je regarde autour de moi, je vois des gens qui défilent, qui viennent et qui repartent, qui viennent, et qui repartent.
Je suis assise, guidé par ma monture, sur laquelle je me relève pour voir plus loin, on me pousse à voir plus loin, je dois voir plus loin, même si je sais que l’on tourne tous dans le même sens, que l’on va dans la même direction, on tourne en rond.
Soudain, je suis envahie de doute. Je ferme les yeux et me pose des questions. Qui suis-je? Qu’est-ce que je fais ici? Quel est mon but? Où vais-je? Ces interrogations resterons sans réponses si je ne vais pas chercher par moi-même les réponses, quitte à riquer de basculer de ma monture. Je suis à la recherche de mon identité.
J’ouvre les yeux, certaines personnes sont parties, mais d’autres restent. Toujours. Et je sais que celles-ci resteront jusqu’à la fin. Ces personnes qui m’entourent m’ont aidé à me forger ma personnalité. Je me sens désormais plus mature, je ne suis plus du tout la jeune fille pleine d’interrogations. Et le brouillard qui cachait avant le paysage devant moi, s’est dissipé et je peux voir toujours plus où ma monture me mène. Mais cette monture, si sûre au début, ne l’ai plus tant que ça dorénavant, je le sens. Elle tangue de plus en plus, reste toujours accrochée et suit les autres montures, mais je sais qu’un jour elle se détachera et m’emportera avec elle dans sa chute. Ce jour, personne ne peut le définir, ni moi, ni ces gens qui tourenent avec moi, ni l’individu qui contrôle tout ceci, s’il y en a un…
On ne fait qu’un tour de manège. Carpe Diem.
Noemich ©