Toujours ce bel été en compagnie du Journal de Jules Renard.
Même en les connaissant, en les lisant et en les relisant, on trouve toujours une idée nouvelle, une confirmation, une cause de sourire ou de réflexion.
Bonne lecture avec ces notes picorées dans l’année 1896 !
1896
18 janvier :
Le sourire arc-en-ciel des larmes.*
Même jour :
Prendre des notes, c’est faire des gammes de littérature.
10 février.
Le « je ne sais quoi » d’une femme, il n’y a que ça qui compte.
Avril :
Il ne faut pas rire tant qu’on n’est qu’à l’extérieur des choses, mais il faut d’abord y entrer
Renan a dit : « Les rieurs ne régneront jamais. » Il est vrai qu’ils se moquent de régner.
Juin :
Égoïste ? Oui, ma vie m’intéresse, plus que celles de Jules César, et elle touche à tant d’autres vies, comme un pré au milieu des prés !
17 octobre :
Le plus grand homme n’est qu’un enfant que la vie a trompé.
21 octobre :
Quelquefois il me semble que du doigt je touche la vie.
10 novembre :
Nos ancêtres aimaient la campagne : ils s’y promenaient et ne la regardaient pas.
18 novembre :
C’est douloureux, d’écrire un livre : c’est s’en délivrer.
13 décembre :
Nous n’avions pas les mêmes pensées, mais nous avions des pensées de même couleur.
17 décembre :
Un matin si gris que les oiseaux se recouchaient.
28 décembre :
Les gens qui se disent blasés n’ont jamais rien éprouvé : la sensibilité ne s’use pas.
30 décembre :
Une feuille qui tombe découvre l’horizon.
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