En mars dernier, la banque avait déjà introduit, au sein de son application mobile pour iOS, une première fonction de transfert P2P pilotée par la voix. Grâce à celle-ci, il devenait possible d'envoyer de l'argent à l'un de ses contacts en demandant à Siri d'exécuter le virement, sécurisé par l'intermédiaire de Touch ID (et une empreinte digitale). Désormais, le même dispositif permet également de régler les factures, à la seule condition que le bénéficiaire ait préalablement été enregistré.
Même sans être particulièrement évolué, le service simplifie visiblement l'expérience client. Ainsi, au lieu de forcer l'utilisateur à rechercher l'option adéquate dans des menus plus ou moins alambiqués, il lui suffit maintenant d'exprimer ses désirs et de laisser la machine se charger des détails pratiques. Historiquement, l'approche semblait réservée à des fonctions de consultation, par précaution. L'initiative de RBC ouvre la voie à sa généralisation pour toutes les opérations et tous les usages, en toute sécurité.
Il reste toutefois encore du chemin à parcourir pour les institutions financières qui veulent toujours plus faciliter la vie de leurs clients. Dans le cas du paiement des factures, par exemple, pourquoi l'assistant de RBC demande-t-il de préciser le montant et la date du mouvement ? Dans l'idéal (c'est-à-dire le jour où une intégration avec les plates-formes des fournisseurs sera assurée), ces informations devraient pouvoir être renseignées automatiquement et le consommateur n'aura plus qu'à confirmer la transaction.
Naturellement, tout le monde n'est pas nécessairement enclin à adopter une interface vocale. Pour cette raison, et pour ceux qui préfère les échanges écrits, la banque s'intéresse aussi aux messageries instantanées, en commençant par insérer une capacité (certes moins originale) de virement de fonds entre particuliers au sein de la solution iMessage d'Apple. L'objectif est similaire : il s'agit de mettre les services financiers à portée de l'utilisateur, au plus près de son besoin, en toutes circonstances.
Tandis que les géants du web, suivant la trace des pionniers chinois, lancent des options de paiement qui promettent de s'immiscer dans le quotidien des internautes avec une transparence inégalée, je suis constamment surpris que la plupart des banques ne prennent apparemment pas conscience de la menace qu'ils font peser sur leurs activités et restent inertes. Elles ont pourtant à leur disposition de multiples moyens de réagir…