Plus j’avance et plus j’apprécie la “sélection naturelle” dont les mécanismes se révèlent dans d’autres champs que ceux des espèces biologiques.
Rappelons-en les 3 principes mis en évidence par Darwin : le principe de variation aléatoire, celui d’adaptation et celui d’hérédité, qu’on peut ramener à un principe, plus actuel, de mémoire.
Rappelons-en les mécanismes : à l’intérieur d’une même espèce, certains individus sont porteurs de variations leur donnant un avantage concurrentiel pour survivre et se reproduire, et ce, au sein d’un environnement délimité et aux caractéristiques fixes. Dès lors, ces “mutants” se reproduisent davantage que les autres et, transmettant ces variations à leurs descendants, modifient les caractéristiques de l’espèce de départ, en une nouvelle population relativement homogène.
Si l’environnement de ces populations change, de nouvelles variations aléatoires seront sélectionnées, conduisant à de nouvelles caractéristiques des populations.
Je l’avoue, contrairement à GW Bush, je préfère de beaucoup cette explication de l’évolution de la vie jusqu’à l’homme que celle donnée par la Bible.
Une des applications économico-sociales évidentes est dans les modes de management et de gestion des entreprises. Sont sélectionnés et se généralisent ceux des entreprises qui prospèrent, jusqu’à ce que l’environnement technologique, financier ou humain évoluant, d’autres modèles s’imposent. C’est ainsi que j’ai pu voir et contribuer à installer successivement la gestion par objectifs, puis la gestion participative par objectifs et l’enrichissement des tâches, les cercles de qualité puis la qualité totale,… Effets de mode ? Pas seulement, chacune de ces technologies sociales ayant apporté quelque chose à la compréhension des mécanismes d’une entreprise. Quant aux entreprises mal gérées, ou incapables de s’adapter, elles ont tout simplement disparu, les salariés, la plupart du temps non-responsables de la mauvaise gestion, en faisant les frais.
Le drame, avec les modèles de management administratif, c’est que ces modes et modèles managériaux s’empilent au lieu de s’intégrer et qu’on n’a jamais vu une administration mal gérée faire faillite. Cela constitue-t-il une condamnation du service public ? Certainement pas. Par contre, cela demanderait un sérieux dépoussiérage de nombre de hauts-fonctionnaires et un contrôle démocratique plus strict.
Pour finir une devinette: Qui s’est enrichi le plus en France ces dernières années ? Réponse: ceux qui étaient déjà les plus riches. Parallèlement, sur la même période, la dette publique a augmenté de 8 à 10 points notamment récemment du fait du “bouclier fiscal”. C’est dire que l’augmentation de la dette publique est allée dans les poches de ceux qui en avaient le moins besoin. Sympa pour les jeunes générations qui auront à rembourser… Voir les inquiétudes de la Cour des Comptes sur le sujet.
Enfin, on nous annonce un baril de pétrole entre 150 et 170 $ pour cet été. Cela annonce, enfin, de vraies mutations des comportements, et une croissance encore plus basse que prévue. J’en connais un qui va s’user les dents… Mais non, j’oubliais que ce n’étaient que des promesses électorales…
Un tout autre sujet. Honte à B.H.! Voir l’affaire et les commentaires ici et là.