Beaucoup d'entre nous éprouvent un certain mépris à l'encontre de cet enfant du hasard.
Un zonard que le mal-saint esprit a rendu richard du jour au lendemain dans un monde sans surlendemain.
Les moins curieux et les plus envieux le prennent pour un bâtard... fils de pub ou enfant d'une télé qui nous entube... un sale gosse pris pour un big-boss.
Celui dont les tacles sont l'objet d'un véritable spectacle, qui a su souvent à son insu transformer le sport en mine d'or.
Paris est en liesse et ne veut même plus entendre parler de business. L'arabe maudit est du coup béni pour avoir permis cette incroyable transaction.
Neymar vient de signer notre passage dans la cour des grands. Dieu soit loué, le PSG, que dis-je, les Français qui n'ont jamais su ce que c'est qu'un ballon, vont enfin rencontrer la gloire et la renommée et brandir un jour ou l'autre, le trophée, celui de la Ligue des Champions.
Ce n'est pas un faux pas, c'est un pas de géant...
N'en déplaise à tous les mécontents, c'est un signe des temps... modernes, voire brillants plutôt que ternes.
Que nous le voulions ou non, la loi c'est la loi, et que dit la loi ?
Que le football est Roi. Mais quelle loi pardi ?
La loi du marché... c'est la même que celle de la majorité.
On est contraint et forcé de subir un Macron ou de se réjouir avec un ballon rond caressé par un enfant.
Pour vous rendre la pilule moins amère et pour que vous ne l'avaliez pas de travers... je vais vous apprendre le secret de cet univers et vous dire à quoi ça sert.
Neymar nous permet de renouer avec l'art de la guerre. De défoncer la gueule du voisin que les lois civiles nous interdisent d'offenser.
C'est la définition même du rêve : une réalisation déguisée d'un désir refoulé... on en crève. La sève est dans les plus bas instincts. On s'entretue enfin sur le terrain du subconscient individuel et collectif en même temps.
On recrute des mercenaires pour gagner la guerre, pour rompre le cou de ses adversaires, pour opposer le frère à son frère. On légitime la violence sous prétexte que c'est le plus populaire des arts qui légifère.
Sarkozy mange dans la main de Al-Khelaïfi. Macron nous laisse entendre que c'est l'économie de la France qui va faire un bond en avant avec ce coup de pied dans le derrière !
Parce que ça marche... parce que ça grise et galvanise les foules et cristallise leur passion pour la violence.
Oui les laitues que nous sommes devenues ne prennent vie que si elles s'entretuent... sur un mode hallucinatoire, c'est entendu !
L'économie du marché ne marche que parce qu'on l'a voulue.
Le défoulement... coûte moins que ce qu'il rapporte. Ça nous change du refoulement... Soyons enfin ce que nous sommes, belliqueux... c'est notre manière d'être religieux... la mise à mort symbolique de l'Autre, n'a pas de prix.
C'est une valeur qui réunit en même temps les génies et les abrutis, les chiottes et les patriotes, les plus nantis et les plus démunis... tous ensemble... tous ensemble... c'est ce qui nous semble... c'est ce qui nous rassemble :
Faire mal... ça fait tellement de bien !
Pour prendre son pied, on est disposé à payer au prix fort, le pied qui nous le permet.
Francilien ou Brésilien, qu'importe le con, pourvu qu'on perçoive la rançon de la gloire.
On parle de civilisation, de grande civilisation, la nôtre, cela va de soi, qui n'est tout compte fait qu'un mode d'expression raffiné de notre pulsion de mort... de destruction !
C'est la nature qui se fait passer pour un art.
Bienvenue Neymar !