Présentation d'Espagne-Allemagne: Une finale inédite

Eh oui c'est effectivement la première fois que ces deux pays se rencontrent lors d'une finale de compétition internationale, en effet en treize Euros qui se sont disputés entre 1960 et aujourd'hui elle a participé a participé à trois finales, celle de demain, une gagnée contre l'URSS en 1964 et une perdue contre la France en 1984. Ce bilan est loin d'être mauvais mais il est dramatique en Coupe du Monde, aucune finale jouée, même pas une troisième place à se mettre sous la dent ni même un meilleur buteur lors d'une des éditions, bref trois finales c'est vraiment famélique par rapport à une Allemagne spécialisé dans le fait.
En effet l'Allemagne a participé à six finales d'euro (1972, 1976, 1980, 1992, 1996 et maintenant 2008) et en a déjà remporté trois (1972, 1980 et 1996) même si ce fut deux fois sous la bannière de la RFA (1972 et 1980). Côté Coupe du Monde c'est tout aussi impressionnant avec sept finales à leur actif en dix huit éditions dont trois victoires (1954, 1974 et 1990), et quatre secondes places (1966, 1982, 1986 et 2002) sans oublier trois troisième place (1934, 1970 et 2006).
Bref sur le verdict de l'histoire l'Allemagne écrase l'Espagne tant au niveau du palmarès et qu'au niveau de jeu affiché par la sélection au fil du temps, la sélection espagnole est quasiment considéré comme maudite dans son pays et il est vrai qu'il est surprenant de voir une si grande nation de football, avec autant de bons joueurs à travers le temps et l'un des championnats les meilleurs au monde, ne pas avoir plus de succès au niveau international.
La pression demain est sur les épaules de l'Espagne, une pression de toute la nation qui attend ce succès depuis 1964 alors que l'Allemagne a fait bonne figure lors des dernières Coupe du Monde. Cependant les derniers Euros avaient vu une équipe d'Allemagne bien pâle

Passons maintenant à la vérité du terrain, et à ce niveau l'Espagne semble avoir l'avantage, seule l'Italie a semblé en mesure de déstabiliser ce groupe et ce en utilisant une tactique très défensive. L'étonnante équipe Russe a fait les frais de ce jeux résolument offensif prôné par Aragones en encaissant pas moins de sept buts en deux rencontres. Cependant les espagnols devront se priver de David Villa, buteur vedette de cette équipe et meilleur buteur de cet euro pour le moment.
Du côté Allemand on a joué à se faire des frayeurs, une victoire 2-0 sur les Polonais reposant sur un seul homme, Podolski, une défaite 2-0 contre des Croates dominateurs et enfin une maigre victoire 1-0 contre le voisin (et organisateur de cet Euro) autrichien grâce à un coup franc (ou devrais je dire un énorme coup de canon) de Ballack. Ensuite deux victoires 3-2 contre les portugais et les turcs. Pour résumé les allemands sont les rois du "je mets plus de buts de l'adversaire" mais ne semblent pas particulièrement solide derrière
Les points forts de l'Allemagne:
Des individualités éclatantes avec les coups francs de Ballack, les buts de Podolski, le talent offensif du latéral Lahm, les buts de Klose ou encore Schweinsteiger, capable du pire (carton rouge contre les croates et envolés solitaire infructueuse sans plus pensé à ses camarades) comme du meilleur (buts contre les portugais et les turcs ou deux passes décisives contre ces mêmes portugais).
Les points faibles de l'Allemagne:
Ils reposent en grande partie sur toute l'arrière garde, composée de Jens Lehmann au but, incriminé sur plusieurs buts, une défense centrale Mertezacker-Metzelder très grande et physique mais peu mobile et enfin deux latéraux, Lahm, éblouissant lorsqu'il monte mais plus limité derrière et un joueur à choisir entre Janssen ou Friedrich, tous deux plutôt mauvais depuis le début.
Les points forts de l'Espagne:
L'équipe d'Espagne joue ensemble, et plutôt bien, elle s'est pour l'instant reposée sur un duo d'attaque Torres-Villa, l'accélération et les dribbles de David Silva, la frappe de balle monumentale de Senna, la vision du jeu d'Iniesta et Fabregas (ce dernier n'étant pourtant pas titulaire) et enfin, et surtout, l'un des meilleurs gardien du monde dans les buts: Iker Casillas.
Les points faibles de l'Espagne:
Ils ne semblent pas légion, même si, là encore, la défense fait un peu peur, le côté gauche, Marchena-Capdevila, ne rassurant guère de même que le côté droit Puyol-Sergio Ramos, même si ces deux derniers s'en sortent mieux. Pour le moment cela marche plutôt bien mais on a la sensation que cette défense est parfois au bord de l'explosion. Autre point faible, mais cette fois spécifique à cette finale, l'absence de Villa leur serial buteur.
Les équipes pour demain soir:

Espagne: Sans surprise ont devrait retrouver le quintet défensif habituel avec Casillas dans les buts, Ramos et Capdevilla sur les côtés et Puyol-Marchena dans l'axe, Senna sera sans doute à la récupération. L'offensif est le point d'interrogation et le casse tête d'Aragones avec la blessure de Villa, deux solutions se dégagent à première vue, la première consistant à mettre à aligner un 4-4-2 avec Silva, Iniesta et Xavi ou Fabregas (beaucoup se demandent pourquoi le petit génie d'Arsenal se voir préféré un Xavi qui n'est pas dans sa meilleure saison, même si pour ma part c'est sans pour sa complémentarité avec Iniesta qu'il connait bien) et dans ce cas Guïza, le meilleur buteur de Liga avec Majorque remplacerai poste pour poste Villa aux côtés de Torres. Seconde solution le 4-5-1, solution employée par Aragones lors de la blessure de Villa contre les russes et qui consiste à passer à cinq milieux avec Senna-Silva-Iniesta-Xavi et Fabregas avec seul en pointe Torres.
Allemagne: En dépit des performances en demi teinte de la défense elle devrait être reconduite avec Lehmann en gardien (ses deux remplacants, Enke et Adler, manquant cruellement d'expérience à ce niveau pour lui être préféré), Mertesacker-Metzelder au centre et Lahm qui jouera à droite si il titularise Janssen (même si le lynchage médiatique qu'il a subi après Croatie-Allemagne laisse peu de chance à sa participation) ou à gauche si Löw met Friedrich, le choix du boulet reste encore mystérieux même si une surprise (Fritz à droite?) n'est pas à exclure. Pour le milieu et l'attaque Löw a commencé avec une tactique à quatre milieux et deux attaquants, avant de passé ensuite à cinq milieux et une seule pointe, tactique qui leur a réussi en quart et demi et devrait être reconduite. On peut penser que Frings-Ballack-Podolski et Schweinsteiger seront là, Klose en pointe, reste l'identité du dernier larron, Rolfes, auteur d'un mauvais match contre les turcs part avec un handicap, reste l'homme au nom imprononçable Hitzelsperger ou encore Borowski.

Pour conclure on peut penser que nous pouvons avoir un beau match, les deux équipes semblent peu à l'aise dans une tactique défensive et vont donc devoir attaquer, cela pourrait faire quelques buts.
Sur ce Pausanias vous salue bien et, pour information, met sa petite piécette sur l'Espagne dans cette finale.