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Nous nous sommes souvent entrecroisé(e)s, mon regard s'est posé discrétement
comme une ombre
Ton accueil fut des plus chaleureux, timidiment j'ai poussé cette grande porte
Avec Joie, tu m'as tendu tes vers et tes sonnets
Stellamaris !
Terre lointaine, Terre d'où jaillissent
toutes les Espérances.
Musique de DUONG THIEU TUOC (1915-1995)
Traduit par Dong PHONG
Traduction par Đông Phong :
Sons d’autrefois
Sur le perron les feuilles échues chantent le
crépuscule
Et le crépuscule accentue le désespoir des feuilles
d’automne
La brume fait sangloter les verts
printemps
Mélancolique le luth en phénix égrène ses
sentiments
Où est donc le clair de lune
d’antan
Pour rêver aux féériques danses et
chants
Quand s’estompe un glorieux passé
Que repoussent le vent et les nuages sans
pitié
En ce soir d’automne d’une indicible nostalgie qui fait
tomber des perles en deux coulées
Pleines des regrets pour les occasions
manquées
Dans la douceur des fumées d’encens
envolées
Aussi douces qu’une chevelure de saule
rêvée
L’archet verse des larmes comme au bord du Xun
Yang*
Alors qui en ami de cœur peut sentir cela
vraiment
Crépuscule au brouillard et au vent
glacés
Crépuscule rempli des souvenirs du
passé
Le luth persiste à vibrer ses sons de
soie
Qui s’évaporent dans les nues
noires
Dans quelque charmant air solitaire chargé de
détresse
En écho aux torrents de perles qui inondent les veines de
tristesse
Ô luth pourquoi persistes-tu
ainsi
Les sons d’autrefois en silence vibrent tes cordes de soie de
tant de rêves inassouvis
Dans les parfums d’automne qui s’ajoutent aux souvenances
adoucies
Qui saura s’enivrer de cette tranche de
mélancolie
Avec le vent et la brume du soir
rêvant
Qui en ami de cœur restera
indifférent
26.8.2008
* Allusion à la vieille joueuse de luth au bord du fleuve Xun Yang de Pi pa xing (Jouer du luth piriforme), la célèbre complainte du poète chinois Bai Ju Yi (772-846) de l’époque
Tang.
AURORE - 2008