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Les pays excédentaires aspirent donc, par leurs qualités intrinsèques, l’emploi des pays déficitaires qui ne disposent plus de la possibilité de voir leurs cours de change se déprécier. Les pays excédentaires forcent donc les pays déficitaires à s’aligner sur leurs propres normes de compétitivité, pour autant, bien sûr, que les mêmes types d’industries soient concernés. Ce constat est inhérent à toute zone monétaire, dont aucune n’est optimale. Cela devrait théoriquement se résoudre, pour partie, par la mobilité du travail et du capital. En ce qui concerne le travail (et je simplifie le raisonnement jusqu’à ce qu’il en devienne simpliste), les travailleurs des pays déficitaires devraient migrer vers les pays excédentaires, ainsi qu’on le constate aux États-Unis. C’est cependant complexe pour différentes raisons linguistiques, politiques, culturelles, etc. Mais c’est aussi une solution qui s’oppose à la réalité des peuples et des systèmes politiques, dont certains maintiennent l’importance première, contestant le constat qu’un fait monétaire doit discipliner, par des flux migratoires, l’économie réelle.
La création d’une union monétaire est un phénomène extrêmement complexe qui demande beaucoup de temps pour assurer son propre équilibre. Il est coutumier d’avancer que la plupart échouent après 15 ans. Ce n’est pas le cas de l’euro. Mais sa stabilisation continentale prendra sans doute deux générations.
A propos de l'auteur : Bruno Colmant est chef économiste à la Banque Degroof Petercam