Dernière réalisation d’Edgar Wright, auteur de la célèbre trilogie Cornetto, Baby Driver est un divertissement survitaminé, emportant tout sur son passage, au rythme d’une bande son détonante et des prouesses au volant de son jeune héros.
Si le long-métrage s’avère absolument époustouflant d’un point de vue purement cinématographique, il s’étiole néanmoins sur la durée, victime notamment d’un scénario de plus en plus bancal. Certes, la profondeur du script peut tout à fait sembler anecdotique pour un film de cet acabit, où la forme prime indéniablement sur le fond, mais un minimum de solidité me semble tout de même nécessaire pour pouvoir adhérer jusqu’au bout au projet. Ce qui n’est malheureusement pas le cas ici, le récit enchaînant les ficelles invraisemblables dans sa dernière ligne droite. Sans parler de certains personnages, dont l’évolution narrative laisse perplexe. Un constat assez regrettable compte tenu du fait que certains problèmes auraient pu être facilement évités avec une meilleure écriture, de surcroît sans altérer l’immense plaisir que la plupart des séquences procure. Car il faut le dire, malgré ses lacunes d’écriture, Baby Driver est un film incroyablement fun, porté par une mise en scène magistrale, un montage bluffant et une musique frénétique.
La scène d’ouverture montrant le héros – au volant d’une Subaru rouge – s’engager dans une course-poursuite avec la police est ainsi particulièrement fabuleuse, régalant la rétine autant que les oreilles. Impressionnante de fluidité, elle dicte de la meilleure façon qui soit le ton du film. S’en suit un plan séquence, tout aussi fabuleux, jouant sur le décalage pour offrir une étonnante chorégraphie, digne d’une véritable comédie musicale. Deux séquences mémorables que toutes les scènes suivantes ne parviendront malheureusement jamais à surpasser, malgré leur maîtrise incontestable. Véritable exercice de style, le long-métrage se délite en effet progressivement, ce qui était amusant au début devenant petit à petit épuisant. Rien qui altère profondément le plaisir de visionnage mais suffisamment tout de même que pour être mentionné. Côté casting, malgré la faible consistance dramatique des personnages, il faut reconnaître aux acteurs un vrai charisme. Hormis Jamie Foxx, qui a ici tendance à beaucoup cabotiner, les autres se révèlent plutôt intéressants, en particulier le surprenant couple formé par Jon Hamm et Eiza Gonzalez.En définitive, Baby Driver s’impose donc comme un divertissement fougueux, aussi impressionnant sur la forme que bancal sur le fond. Malgré ses lacunes d’écriture, le film a pour lui sa mise en scène impériale et sa bande son frénétique. Un cocktail explosif qui s’essouffle toutefois un peu sur la durée.