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Fred Vargas – Quand sort la recluse

Par Yvantilleuil

Fred Vargas – Quand sort la recluseQuand on aime lire, il y a des auteurs auxquels on ne peut pas éternellement échapper. Je devais donc un jour finir par lire du Fred Vargas et je ne peux que regretter de ne pas l’avoir fait plus tôt.

Par contre, ce n’est visiblement pas la première enquête du commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, donc j’aurais peut-être dû commencer par le premier roman car au fil des pages l’on se rend vite compte que l’esprit du commissaire est encore perdu dans la brume islandaise de sa précédente enquête et que son équipe trimballe un certain passif. Après lecture, je peux néanmoins affirmer que ce tome peut se lire indépendamment des précédents, sans avoir l’impression de louper quelque chose d’important.

Le récit débute donc par le retour du commissaire Adamsberg, obligé de quitter la tranquillité de sa petite île islandaise pour enquêter sur le meurtre d’une femme écrasée par le 4×4 de son mari. Tout comme le mystérieux voyeur qui espionne l’une des enquêtrices, cette investigation n’est qu’une mise en bouche vite expédiée, le menu principal étant constitué d’araignées peureuses, visiblement transformées en tueuses de petits vieux. La recluse, également appelée « Loxosceles rufescens » par les spécialistes, serait en effet à l’origine du décès de deux vieux du côté de Nîmes… ce qui a tendance à éveiller tous les sens du commissaire.

Si l’intrigue s’avère légèrement capillo-tractée et que l’identité du coupable n’est pas forcément imprévisible, l’intérêt de ce roman se situe au niveau des personnages et du style de l’auteure. De la solide Retancourt à Danglard qui fait le con, en passant par les mèches rouges de Veyrenc, les personnages ne manquent pas de charisme, emmenés par un commissaire Adamsberg, dont on prend grand plaisir à suivre le fil des (proto-)pensées. Le lecteur se laisse en effet volontiers balader au gré des micro-bulles d’air qui traversent l’esprit de notre héros et qui lui permettent de voir se que les autres ne voient pas lorsqu’elles explosent.

Si sa manière d’ordonner ses pensées m’a énormément plu, je suis encore plus admiratif vis-à-vis de l’art de Fred Vargas de jouer avec les mots. De cette recluse qui, dès le titre, invite à se poser la question « La femme ou l’araignée ? », à la galère de Magellan qui permet à l’équipe de traverser les pires tempêtes, en passant par la chèvre de Monsieur Seguin, l’auteure tisse une toile emplie de poésie, dont on prend grand plaisir à démêler les fils. Il y a comme de la musique qui sort de ses phrases et quelques notes continuent d’ailleurs de résonner au-delà de la ponctuation finale…

Me voilà donc fan !

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