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Hommage à Jeanne et à Sam

Publié le 01 août 2017 par Nathpass
au revoir Mademoiselle Jeanne Moreau, jamais je ne vous oublierai dans la Célestine mise en scène par Antoine Vitez à la cour d'honneur d'Avignon et dans ce film d'Antonioni la Notte et dans un ascenseur pour un échafaud.Hommage à Jeanne et à Sam
Hommage à Jeanne et à SamJeanne qui joue, Moreau qui chante https://www.franceinter.fr/emissions/cine-qui-chante/cine-qui-chante-01-aout-2017 émission de rêve qui nous redonne une présence immense de Mademoiselle Jeanne merveille petit bijou se refaire tous les films de Jeanne par les chansons de films par Jeanne et danser la samba pour elle...et sabelle vie.Hommage à Jeanne et à Sam
Hommage à Jeanne et à Sam
échange de textos éphémères avec Mon Chéri -Après Jeanne Moreau, Sam Shepard-o acteur auteur de théâtre je le vois encore dans Mud c est un monde à l'envers. Plus de morts dans notre coeur que de vivants....-Je crois que c'est lui qui  était à l'origine de Paris Texas de Wim WendersIl en était le scénariste -un de mes films préférés -Je suis à Madeleine-Tu es où ?-Je t'ai trouvée 
Hommage à Jeanne et à Sam
Hommage à Jeanne et à Sam

SAM SHEPARD

De toi je ne suis jamais à distance

Incapable de me rappeler comment c’était, avant de te connaître. Est-ce que j’ai toujours été comme maintenant ? Je me souviens de moi paumé ; ça, c’est sûr. Errant. Passant de femme en femme, toutes plus dingues les unes que les autres. M’arrêtant quelquefois, juste le temps de comprendre que leur état de confusion était encore plus grand que le mien. C’est du moins ce qu’elles cherchaient à me suggérer. Mais je ne me rappelle pas avoir été aussi nerveux, avant, aussi chatouilleux.

   Je les regardais à distance : faire leur toilette dans l’évier, à moitié raides défoncées ; peler des boules de hasch noir avec une lame de rasoir ; bouger comme des reines du ralenti. Et puis elles se transformaient en voisines du temps jadis, qui ramenaient leurs longues jambes sous elles en minaudant. Cette façon qu’elles avaient de piaffer sur leurs ballerines, avant de rejeter leurs mèches en arrière comme les chevaux balancent leur queue.

   Mais de toi je ne suis jamais à distance. Chacun de tes mouvements me donne l’impression que je voyage dans ton corps. Chaque regard que tu jettes à travers la fenêtre comme si tu étais seule absolument, en train de rêver dans un autre temps. Que j’agite mes bras n’y change rien. Maintenant, tout est inversé.

15/5/95, Scottsville, Virginie.

{Balades au paradis © Editions Robert Laffont, 1997}

Merci à Xavier, pour ce beau partage 

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