L'Insee révise à la baisse la croissance en France au premier trimestre de 0,6% à 0,5%. Une révision importante au moment où l'Institut vient d'annoncer qu'il prévoyait une croissance française
de seulement 1,6% sur l'ensemble de l'année 2008 alors que le gouvernement table sur une progression comprise entre 1,7 et 2,0%. Ces prévisions de l'Insee ont été vivement critiquées par l'UMP,
des membres du gouvernement et le Premier ministre François Fillon, qui les a jugées "extrêmement pessimistes".
L'Institut national de la statistique a parallèlement révisé à la hausse la croissance au quatrième trimestre 2007 à 0,4% (contre 0,3% précédemment).
Si ces révisions ne modifient pas les chiffres de la croissance pour 2007, toujours à 2,1%, elles influent en revanche sur l'acquis de croissance pour 2008, qui passe de 1,4% à 1,2%. L'acquis de
croissance est le niveau de croisssance du PIB dont on est sûr qu'il sera atteint, sauf en cas de récession au cours des trimestres suivants.
Une révision importante au moment où l'Insee vient d'annoncer qu'elle prévoyait une croissance française de seulement 1,6% sur l'ensemble de l'année 2008 alors que le gouvernement table sur une
progression comprise entre 1,7 et 2,0%.
Ces prévisions de l'Insee ont été vivement critiquées par l'UMP, des membres du gouvernement et le Premier ministre François Fillon, qui les a jugées "extrêmement pessimistes". Dans sa dernière
note de conjoncture publiée la semaine dernière, l'Insee tablait pourtant sur une croissance de 0,6% au premier trimestre, puis 0,2% au deuxième trimestre. Le PIB stagnerait ensuite au troisième
trimestre avant de rebondir au dernier trimestre, gagnant 0,2%.
En raison de la flambée de l'énergie et de l'alimentation, l'Insee s'attend notamment à une inflation forte et soutenue dans les mois qui viennent (3,2% en moyenne sur l'ensemble de 2008). Une
inflation qui devrait plomber le pouvoir d'achat et la consommation des ménages, principal moteur de la croissance française.
De son côté, le gouvernement prévoit pour l'instant une inflation moyenne de 2,2%, mais avec un baril de pétrole à 100 dollars, tandis que l'hypothèse de l'Insee table sur un baril stabilisé
autour de 130 dollars.
Le baril a dépassé jeudi pour la première fois de l'histoire le seuil des 140 dollars, quelques heures après que le président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) eut
pronostiqué que le baril pourrait atteindre jusqu'à 170 dollars cet été.
L'inflation anticipée par l'Insee amputerait inévitablement le pouvoir d'achat des Français, qui ne devrait progresser que très faiblement tout au long de l'année, pour gagner 0,9% contre 3,3% en
2007.
Selon les chiffres publiés vendredi par l'Insee, le pouvoir d'achat des ménages a stagné au premier trimestre, alors qu'il avait augmenté de 1,0% au trimestre précédent.
Cette moyenne à l'échelle de toute la population française cache d'importantes disparités. Et il est vraisemblable que les ménages les plus modestes, pour lesquels les carburants et
l'alimentation constituent le plus gros poste de dépense, ont vu leur pouvoir d'achat diminuer sur les trois premiers mois de l'année. (Source AFP)
Douzième mois de baisse d'affilée pour la confiance des ménages
Un an que ça dure. Le moral des ménages a poursuivi en juin sa baisse entamée il y a douze mois, selon l'indicateur publié hier par l'Insee, établissant à - 46 points un sixième record de
faiblesse d'affilée. Pis, la baisse s'accélère depuis deux mois, l'indice chutant actuellement au rythme de 4 points par échéance. Les ménages expriment leur perte de confiance dans tous les
domaines, tant pour leurs finances personnelles qu'au sujet de l'évolution passée et future du niveau de vie en France.
Ils se montrent également de moins en moins enclins à réaliser des achats importants dans les temps à venir, cet indice reculant à -37 points, contre -33 points au mois de mai. Une tendance
inquiétante pour la consommation de juin et la période des soldes qui s'est ouverte mercredi, après le sursaut surprise de 2 % enregistré en mai sur la consommation de produits manufacturés.
Pour Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès, ce nouveau signal envoyé par les ménages « confirme que leur situation financière est devenu le problème conjoncturel numéro un pour l'économie
française ».
Les explications sont largement connues : l'inflation, que l'Insee prévoit en moyenne à 3,2 % sur 2008, progresse actuellement plus vite que les salaires de base, réduisant à néant les gains de
pouvoir d'achat par ménage. A ce facteur, il convient d'ajouter les conséquences du retournement immobilier : « Le ralentissement de l'évolution des loyers perçus par les ménages
propriétaires amputera le pouvoir d'achat de 1 point cette année », estime Karine Berger, directrice des études de l'assureur-crédit Euler Hermes.