Huit

Publié le 28 juin 2008 par Didier54 @Partages

Il y a 40 ans, je ne m'en souviens plus. Je tétais le terrain. Il y a 30 ans, mes parents investissaient dans une télévision couleur et c'était quand même un sacré choc. On changeait de maison et j'avais un peu de mal à trouver mes nouveaux repères quoique le terrain de foot du village, du coup, était plus proche. J'avais pu choisir la couleur de la tapisserie de ma chambre. J'avais pris un jaune. La France, au passage, marquait le but le plus rapide de l'histoire de la coupe du Monde de football. C'était contre l'Italie. Un copain d'un voisin se pendait. Il y a 20 ans, je pénétrais pour la première fois dans l'antre d'un journal pour y faire mes premiers pas. Je me souviens de l'odeur de l'encre, de visages sérieux et d'une drôle de sensation, je n'en revenais pas d'y être, d'en être. Je m'amusais de ces gens qui visitaient le journal et nous regardaient comme des bêtes curieuses. Je me sentais cacahuète. Je comprenais les animaux d'un zoo. Je venais d'être quitté par celle que j'aime et j'écoutais beaucoup Cabrel, Eicher et quelques autres. Ils me parlaient. Il y a 10 ans, mon fils avait quelques mois et je peinais à devenir papa. Cet être était immense, déjà. J'avais peur de lui donner le bain. J'étais devenu chargé de communication dans une mairie. Je bossais beaucoup. Je me demandais si j'avais déconné en démissionnant de mon CDI. Je découvrais la hernie discale. La France devenait championne du monde et un copain est monté quasiment nu sur une statue de la ville voisine. En 2008, un gars a 10 ans, l'autre cinq ans. Je n'ai pas envie de devenir propriétaire terrien. Je viens de signer un CDI et j'envisage d'écrire un bouquin. Je l'éditerai sûrement moi-même. Je me mets au Jazz, redécouvre les musiques du monde. J'attends avec impatience les vacances. Je suis fatigué. Les années en 8 sont des fondations. On en reparlera. En 2018.