Le stress autour de Punkee étant maintenant évaporé. l'amoureuse était partie avec elle dans un grand magasin à rayon, fêter ça. Monkee travaillait, autour d'une piscine.
Je voulais avancer mon livre de Tonino Benaquista sur lequel je stagne, malgré le bon feeling qu'il me donne quand je le lis. Je manque de temps. Ce samedi là, je le prendrais. J'ai pris mon vélo et me suis rendu au parc qui se trouve tout près de chez nous. J'allais être témoin de quelque chose auquel je ne m'attendais pas du tout.
Arrêté près de la piscine de l'endroit, descendu de mon vélo et lisant Benaquista, j'étais estomaqué de voir le nombre de gens à la piscine en face de moi. Je mesurais le travail de mon fils, travaillant sur une autre piscine, ailleurs. Tout aussi peuplée. Mon attention s'est arrêtée sur un homme, qu'on avertissait car il portait un maillot sportif dont le textile n'était pas en fibre de maillot de bain. De plus, il portait des bobettes en dessous. Je voyais la jeune fille lui expliquer pourquoi il ne pourrait pas se baigner avec. Mon fils me l'avait expliqué et ça fait du sens. Ce ne sont pas toutes les fibres textiles qui retiennent comme il se doit les rejets d'urine ou les fuites. Les bobettes contiennent davantage de cochonneries. Et on en sait jamais quel sport ses gens viennent de faire avec leur maillot sportif. Question d'hygiène, quoi! Le burkini, ce qui complique les choses, est fait du bon matériel. Les gens ne le comprennent pas facilement. Ce que portait monsieur ne convenait pas du tout. Et on lui a souligné. Il s'est montré indigné et a tenté de négocier la chose. Il a été se rebaigner quand même. On lui a servi un second avertissement. Il est retourné apparemment deux autres fois selon ce que j'ai entendu quand un autre surveillant de piscine l'a alors menacé d'expulsion. Il a maugréé, aurait peut-être quitté les lieux, mais est revenu, avec sa femme et ses deux filles, qui elles, étaient toutes en maillot légal (sauf madame qui était vêtue de la tête aux pieds, peut-être musulmane, du moins en apparence, mais ça n'a aucune importance, pour nous, vous le verrez plus loin, pour elle, s'était une arme).
Il est retourné se baigner. Hurlant, quand on l'a alors sommé de quitter. Il a beuglé "on est allé voir la police et elle nous as dit qu'on pouvait se baigner!" J'ai rigolé. Qu'est-ce qu'elle en sait la police? Elle n'a aucune connaissance/autorité sur les règles de la piscine. Les surveillants ont insisté pour lui faire comprendre que la police n'a rien à voir avec les règlements de la piscine. Le monsieur argumentait de plus en plus fort, afin de se donner en spectacle, les surveillants restaient extrêmement professionnels et ne perdaient pas du tout leur sang-froid. L'homme se préparait une psychose. Très agité, il était plus agresseur qu'agressé. Les surveillants avaient maintenant l'air intimidé. Il a proposé que les surveillants appellent la dite police, si ils voulaient le faire sortir. À bout de ressource, ils l'ont finalement fait. Et la police est arrivée. Et ils ont répété les mêmes choses.Les règlements sont clairs, ce que vous portez est non-réglementaire, soyez gentils et quittez calmement, ne serais-ce que pour vous trouver quelque chose de légal à porter pour la piscine.
La police n'a aucune autorité sur la piscine, mais elle a sur le civisme.
Le spectacle a ensuite viré au drame. Enfin, pour lui. Quand les policiers ont sorti les menottes pour le sortir des lieux, il est devenu plus agressif encore. Les deux policiers ont dû le clouer au sol pour lui passer les menottes. Ils étaient maintenant un très grand nombre à se rassembler autour. Le travail des sauveteurs était maintenant de garder les gens à distance. Plusieurs filmaient. L'homme était en crise. Il aurait été si simple de se raisonner calmement. L'homme hurlait à plein poumons. Sa femme hurlait "RACISTE! RACISTE!" ce qui était hors-propos et impertinent. Jamais la question de la race n'a été évoquée, j'avais tout vu, tout entendu, j'étais dans les loges. Deux surveillants en chef étaient en pleurs. Personne ne veut nager dans une telle démesure. L'homme a bien vu qu'on le filmait et a tenté quelque chose. Il a hurlé à plusieurs reprises "JE NE PEUX PAS RESPIRER!". ce qui était absurde, pour crier de la sorte, fallait avoir les poumons bien en santé. La police l'a ensuite amené ailleurs. Et là, on ne sait plus. Sinon que le chef était déchu. J'ai pu reprendre ma lecture de Tonino. Mais j'étais un peu secoué de toute cette agitation inattendue.
Quelques jours ont passé, puis sur Facebook est apparu la vidéo de son arrestation musclée. Accompagné d'un texte qui ne disait pas toute la vérité. L'homme était une victime de la méchante police, des méchants surveillants et de racisme. Surtout pas une victime de son propre orgueil. La vidéo a été largement relayée sur Facebook. L'homme s'est même invité dans la tribune d'un youtubeur ou d'un homme quelconque qui lui a donné droit de parole et où il a feint de s'expliquer avec sincérité. Il a rajouté du crêmage sur ce que la police lui aurait fait subir.
J'ai aussi reçu cet autre vidéo. Truffé de mensonges. Il prétend avoir été avisé une première fois à une heure où les sauveteurs ne sont pas en contact avec personne et que la piscine n'est pas encore ouverte. Il prétend ("dommage, il n'y avait pas de caméras ni de témoins" dira-t-il les yeux du mensonge pointés vers le sol) que la police l'aurait nargué en jouant de la musique arabe et en lui demandant si il reconnaissait. Tout en disant bien entendu "retourne donc dans ton pays, des pourritures comme toi, on en veut pas!" ou autres choses du genre. Il semble s'être blessé aux poignets (normal il grouillait comme un animal au lieu de sortir tranquille, sans histoire!). La béquille placée derrière lui dans la vidéo ne semble pas lui être associée. Tant qu'à manipuler, allons-y à fond, non? Il a eu une contravention méritée pour avoir troublé la paix.
Ce qu'il a raconté et ce que j'ai vu et entendu sont deux choses complètement différentes. Ça pouvait se limiter à une seule phrase, facile à comprendre, répétée plusieurs fois: "Monsieur, achetez vous un costume de bain et tout ira bien".
Je n'ai pas participé aux échanges sur le sujet dans les commentaires des deux vidéos Facebook. Je ne fréquente pas Facebook de toute manière. C'est mon fils qui m'a montré. Il savait que j'avais été témoin. Et par curiosité de sauveteur, il se montrait intéressé.
J'avais, par pur hasard, tout vu, tout entendu. L'homme était 100% dans le tort. Rien de la victime qu'il tente de nous vendre.
Cet homme triche. Il cherche maintenant à se trouver une dignité noyée par son amour-propre.
L'homme a modelé son orgueil dans la manipulation crasse.
Dans la manipulation du vrai.
Puis il est revenu mentir dans les journaux. Et là, je me suis dit que je devais parler. Entre vous et moi, comment une dame au téléphone peux juger du textile d'un maillot?... et à 11h30, je le répète, la piscine n'est pas ouverte.
Je comprends ce, avec quoi mon fils doit parfois négocier.
L'homme devrait s'excuser à ses fillettes et à sa femme.
À pas mal tout le monde.
Il joue au con.
Indignement.
Il n'y avait pas d'histoire dans tout ça.
Sinon celle d'un enfant prisonnier d'un corps d'adulte.