[CINEMA – CRITIQUE] : Dunkerque

Publié le 29 juillet 2017 par Dimitrivtn1

Réalisé par : Christopher Nolan

Avec : Fionn Whitehead, Tom Glynn-Carney, Tom Hardy

Genre : Guerre, Historique, Drame

Durée : 1h47

Sortie : 19 juillet 2017

Cela ne vous a probablement pas échappé si vous aimez le septième art, Dunkerque est sorti la semaine passée sur nos écrans.

Et que dire… si ce n’est que j’ai été clouée dans mon fauteuil pendant tout le film ! J’adore Christopher Nolan, qui nous épate toujours dans des œuvres sidérantes de réalisme, avec une bande son qui est de l’ordre de l’excellence.

J’ai envie de partager mon coup de cœur du mois avec vous, voici ce que j’en ai pensé :

Pier, a week 

Sea, a day 

Sky, an hour

Trois lieux, de nombreuses histoires, un seul but poursuivi : s’échapper pour vivre.

Christopher Nolan ne va pas nous raconter une nouvelle fois l’Histoire, les événements passés à Dunkerque durant la seconde guerre mondiale. Il va nous la faire vivre. Intensément. Passionnément.

Le défi à relever est immense parce que réaliser un film traitant de la guerre est un exercice périlleux au regard de la multitude des titres qui compose le genre.

Dunkerque n’est pas seulement un film. C’est la narration d’une survie, d’une improbable fuite pour l’espoir. C’est une tragédie humaine à l’action ciselée, un opéra bruyant mêlant destruction, angoisses et surtout espoir.

Le film s’ouvre sur une scène d’ouverture magistrale où l’on pénètre immédiatement dans le cœur de l’étau de Dunkerque. Pas de héros, juste les peurs et les espoirs de soldats pris au dépourvu et qui n’ont pour unique espérance « La Patrie ». Leur futur ne dépend plus d’eux mais des autres.

Le réalisateur Christopher Nolan va prendre des risques (comme à son habitude, j’ai envie de dire) et il s’en sort avec brio :

Le premier risque pour moi réside dans le découpage temporel du film. Relater Dunkerque en jouant sur les unités de temps de chacun des axes est à mon sens excellent et permet de donner une intensité fabuleuse pendant toute l’oeuvre cinématographique. Cela rend ainsi l’atmosphère du film étouffante tout du long.

Le second risque est celui des personnages. Nolan décide de n’en développer aucun. Ce sont de simples soldats de l’armée ou des civils qui tentent d’apporter leur aide à leur patrie avec bravoure.

Ce parti pris ultra-réaliste est selon moi le plus osé. Néanmoins le film n’est pas dénué de psychologie et de profondeur. Le personnage joué notamment par Harry Styles en est la preuve vivante et la scène où le bateau coule suite à des tirs intempestifs des SS en est le meilleur exemple.

Dunkerque, c’est une immersion folle dans la Guerre, l’horrible guerre. Le bruit des mitrailleuses est assourdissant. Un chaos qui s’éclipse face au silence de l’héroïsme d’un pilote anglais, sauvera des milliers d’hommes. Un soldat, incarné par Tom Hardy.

La façon dont Nolan a de filmer les scènes aériennes est d’ailleurs époustouflante. Bien sûr, il a encore filmé du réel, avec de vrais avions, de vrais décors, à Dunkerque, sur la plage, avec de vrais bateaux. Cela parait incongru aujourd’hui à l’heure du numérique. Tout parait vrai car tout est réel. C’est une sacrée prouesse. Les acteurs, ont l’impression au même titre que nous, d’y être.

Vivre. C’est à mon sens le mot d’ordre du film. Faire vivre la guerre comme les soldats et les civils ont pu la vivre et la ressentir. Avec leurs émotions, avec leurs tripes.

Là où le réalisateur ne pouvait inclure de dialogues, il y a mis un regard, une émotion, un acte. Le récit de cet embarquement de l’armée anglaise est une pure réussite narrative et visuelle.

Et que dire de Hans Zimmer ? Le compositeur livre une bande son de quasiment 1h47. Un son qui résonne à nos oreilles comme un minuteur.

Vivre et faire surgir les émotions. Davantage qu’un récit, plus qu’un hommage. Dunkerque est un film de guerre d’un nouveau genre qui mêle avec brio réalisme, action, humanisme et émotion.

L’émotion est d’ailleurs le dernier point que je souhaite aborder. La fin est absolument magnifique. Nolan termine son oeuvre cinématographique au bon moment. Là où d’autres films de guerre s’éternisent, Nolan s’arrête.

Les hommes sont rentrés, 335 000 hommes au total, le peuple anglais les admire. Point. Pas de mélodrame, pas de grandes scènes de retrouvailles, ni d’hommages aux soldats britanniques.

Juste un train, quelques bières et un article dans la presse. Mais c’est aussi toute la palette émotionnelle que peuvent ressentir les soldats ou les civils au fil des minutes que le spectateur ressent la peur, l’espérance, l’asphyxie, la honte, la lâcheté et bien d’autres sentiments.

Un bon moment en perspective les amis.

Laurie L.