[Suite de la publication de courts extraits du livre de Roger Garaudy "Comment l'homme devint humain", Ed J.A., 1979]
Chine : Le bouddhisme Tch’an
Le
rayonnement de l'Inde Gupta avait amené des missionnaires
bouddhistes en Chine dès le VIe siècle.
Mais ce
fut seulement avec Houeï-neng (638-713), au VIIIe
siècle, que le bouddhisme s'enracina dans la
culture
chinoise : dépasser les limites du moi pour découvrir
notre vraie nature, et ceci en faisant le vide en
nous,
par le non-attachement au moi et à ses désirs, telle
était l'essence du bouddhisme.
Mais,
avec Houeï-neng, la métaphysique hindoue de
l'accès à un autre monde est remplacée par un
enracinement
dans la vie quotidienne, caractéristique de la
tradition chinoise. « L'illumination » (c'est-à-dire
la
découverte de la réalité ultime, de notre vraie nature,
qui n'est pas individuelle) n'est plus acquise
par une
initiation graduelle de l'esprit ; elle peut survenir
soudainement en dehors de la logique et des
mots.
Tel est le bouddhisme Tch'an (Zen en japonais) qui triomphera en Chine
à l'époque Song.
Roger Garaudy
Comment l’homme devint humain
Pages 152 à 154
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