On me demande mon avis sur une formation pour cadres dans laquelle j'ai enseigné.
Curieux, ce que je réponds. Les enseignants étaient des pontifiants de troisième division : aucune expérience pratique et peu de souci des travaux scientifiques faits dans leur domaine. Mais les élèves, dont certains avaient plus de cinquante ans et des diplômes bien supérieurs à ceux des enseignants (un X, un docteur ès lettres, et j'en passe et des meilleurs, et des étrangers), avaient un parcours et une expérience particulièrement intéressants. (J'en cite même un dans un livre.)
Je pourrais dire cela de tout l'enseignement français. Sauf, peut-être, de celui de mes prof de math normaliens. Je deviens soixante-huitard ! L'enseignant, tout desséché dans ses connaissances factices, doit apprendre de l'étudiant qui, lui, est la vie même !
(Mais je l'ai toujours été, soixante-huitard : mes livres sont pleins des histoires que m'ont racontées mes étudiants. C'est, d'ailleurs, ce qui les inquiètent chez moi : ils ne parviennent pas à comprendre mon système de notation.)