Une certaine entrave à la concurrence libre et non faussée rendait en effet les conditions générales de vente bien différentes - notamment les prix – sur le motif de la nationalité, du lieu de résidence ou de localisation temporaire. S'agissant de cette dernière barrière qui se lève, elle ouvre des perspectives de développement pour les entreprises de taille intermédiaire ou à vocation transfrontalière, dans la conquête de part de marchés. Le bitcoin notamment - monnaie virtuelle permettant de transférer de l'argent sans faire appel à un intermédiaire - sera un atout supplémentaire. Par cryptographie, il crée une base de données de transactions partagée et vérifiable publiquement afin de lutter contre la fraude. Ce procédé crée une relation de confiance entre le vendeur et l'acheteur, éliminant ainsi le besoin d'une vérification par un tiers.
Autres articles
-
Royaume-Uni : l'inflation s'envole
-
Il est temps de revenir sur l’Europe
-
Quels impacts économiques suite au référendum en Turquie
-
Comment le Royaume-Uni se prépare au Brexit ?
-
Les 25 ans du Traité de Maastricht, et après ?
Les récentes cyber-attaques ont montré la nécessité de protéger les données des entreprises et de ses fournisseurs. L'Europe a là un dossier de taille qu'est la cyber-sécurité ! Qui dit marché numérique européen, dit volonté de bâtir un réseau puissant du très haut débit. Or, pour se doter de meilleures infrastructures, de la coupe aux lèvres, il y a toujours un écart. A titre d'exemple, l'Espagne. a engagé à elle-seule 150 milliards d'euros pour se doter de câbles à fibre optique. Soit le même budget alloué pour le réseau au niveau européen. Nous sommes encore loin du compte donc. Autre gageure pour finaliser le marché unique numérique : 110 millions d'Européens n'ont jamais utilisé Internet et 246 millions, soit près de 50% de la population, n'ont pas ou peu de compétences numériques. D'ici 2020, 900 000 emplois dans le secteur de l'informatique pourraient rester vacants, faute de trouver des collaborateurs dotés des bonnes compétences. Lorsque l'on sait que l'UE augmentera son PIB de 5% suite à l'élimination des frais d'itinérance et des frais liés aux biens et aux services numériques, mais aussi qu'elle encouragera la création d'entreprises, on se dit que la France a une carte à jouer.
Notamment pour faire de Paris la place des start-ups en Europe dans ce domaine, tant dans la création que dans la formation des futurs acteurs. Le Conseil National du Numérique y a un rôle à jouer, puisqu'il a vocation à traiter de ces questions, tout autant que le secrétariat d'Etat au Numérique. En réunissant les entreprises, les représentants patronaux, les professionnels de la French Tech et les établissements financiers, un « lead » peut se constituer pour encourager le Parlement et la Commission Européenne à nous faire tous entrer pleinement dans le Marché Unique Numérique prévu à l'horizon 2020. Affaire à suivre donc.
A propos de l'auteur : Grégoire Leclercq est président d'Itool Systems, premier éditeur français de logiciels de comptabilité full web.