« Quand on n’a que l’humour » c’est également l’histoire d’un garçon qui souffre des absences de ce père qui multiplie les tournées et les spectacles. Arthur ira même jusqu’à renier son nom de famille, trop difficile à porter… le nom d’un père qu’il ne connaît pas…
La construction en deux parties est intéressante. La première, relatant la soirée au Stade de France, parsemée de flashbacks revenant sur l’enfance et le parcours de l’humoriste, fait progressivement tomber le masque de ce personnage qui arbore un sourire sur scène, mais qui côtoie la solitude et la tristesse en coulisses. La seconde, offrant le point de vue du fils délaissé, se déroule sur plusieurs mois et jette une nouvelle lumière sur des évènements dévoilés lors de la première partie, que l’on pensait initialement anecdotiques…
« Quand on n’a que l’humour » est donc l’histoire d’une quête de soi et d’un père et d’un fils qui ne se sont pas trouvés. C’est l’histoire d’un monde où la notoriété et l’argent ne font pas forcément le bonheur, où les apparences sont souvent trompeuses et où le rire n’est pas nécessairement le prolongement du bonheur, mais un ultime cri de détresse issu d’une blessure beaucoup trop profonde. Si j’ai surtout aimé la première partie, qui offre le point de vue du père, la deuxième partie, dédiée au fils, est également très bien car elle permet à ces deux êtres séparés par la gloire et les paillettes de se rapprocher au fil des pages…
Amélie Antoine, dont j’ai subitement envie de lire le précédent roman « Fidèle au poste », retranscrit les sentiments de ses personnages avec grand brio. Cette capacité à saisir les émotions avec autant de justesse et à brosser le portrait de personnages d’une authenticité remarquable, crée énormément d’empathie envers des personnages que l’on prend plaisir à côtoyer et à découvrir au fil des pages.
Lecture fortement conseillée !
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