Ces chercheurs rhumatologues pensent avoir identifié une protéine clé de l'hyperactivité du système immunitaire caractéristique du lupus. Ces données, obtenues à ce stade chez l'animal, contribuent non seulement à mieux décrypter toute la cascade moléculaire qui mène à la maladie mais désignent aussi, dans la revue Nature Immunology, une cible en puissance pour de nouvelles stratégies thérapeutiques. Un espoir donc contre le lupus et probablement d'autres maladies auto-immunes.
Le lupus est une maladie auto-immune qui amène le système immunitaire à perdre la capacité de faire la distinction entre agents étrangers pathogènes et tissus sains. Le système immunitaire devient hyperactif et attaque des tissus sains, provoquant une inflammation et des dommages aux articulations, à la peau (lupus érythémateux cutané) et aux organes internes, dont les reins, les poumons et le système nerveux. Ses manifestations sont donc variées, dont l'enflure et de possibles dommages aux articulations, à la peau, au sang et aux différents organes touchés. La maladie touche en majorité des femmes. La maladie est caractérisée par des niveaux élevés d'interféron de type I, une substance normalement sécrétée par les cellules immunitaires en réponse à des infections virales. L'origine de la signature de l'interféron dans le lupus est restée un mystère pendant des années. Des études antérieures ont montré qu'un polymorphisme ou une variation du gène PRDM1 est un facteur de risque de lupus. PRDM1 émet la production d'une protéine appelée Blimp-1. Dans cette étude, le Dr Diamond, de l'Institut Feinstein (Etat de New York) et son équipe regardent comment Blimp-1 régule le système immunitaire.
La protéine Blimp-1, une cible thérapeutique prometteuse : La recherche révèle qu'un faible niveau ou l'absence de protéine Blimp-1 dans un type de cellule particulier entraîne une augmentation des niveaux d'une autre protéine, CTSS qui " trompe " le système immunitaire. L'équipe montre ici sur l'animal, que les femelles avec une production réduite de Blimp-1 présentent cette augmentation de CTSS, ce qui entraîne leur système immunitaire à attaquer des cellules saines. Curieusement, chez les mâles, une production réduite de Blimp-1 n'induit aucun changement dans la fonction du système immunitaire.
Il faudra donc une étude plus approfondie pour comprendre cette différence de mécanisme selon le sexe, et confirmer que le gène de risque PRDM1 conduit à l'hyperactivité du système immunitaire mais la découverte est importante car elle désigne une cible prometteuse et ouvre l'espoir de nouveaux traitements.
Équipe de rédaction Santélog