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Il s’agit effectivement bien d’un documentaire en animation.
A première vue on se demande ce que ça peut apporter réellement d’avoir réalisé ce film en dessin animé plutôt que d’avoir filmé les protagonistes racontant leur guerre sur des images d’archives. Surtout au début, tout ça parait assez confus, on a un peu de mal à se concentrer sur le propos, et puis au fil des minutes, une fois rentré dans le sujet, dans l’ambiance, une fois qu’on a pris ses repères dans ce contexte historique particulier, on peut enfin savourer la puissance des images, du dessin, se mettre dans la peau des personnages, écouter leur récit, vivre avec eux les moments de tension, les combats.
Même si ce film n’est quand même pas chef d’œuvre annoncé après Cannes, Valse avec Bachir se révèle malgré tout très intéressant et plutôt original, avec des moments très intenses, et des passages oniriques réussis. Et plus le film avance, plus on se passionne pour cette investigation, pour cette quête de la mémoire, pour se besoin qu’à ce soldat amnésique de se souvenir de ce qu’à pu être sa contribution à la guerre du Liban et aux massacres des camps de Sabra et Chatila en septembre 1982.
Les témoignages sont passionnants, bouleversants, ils interrogent une fois de plus sur le pourquoi de tels massacres.
Petit bémol par rapport à l’animation qui, a mon sens, n’est pas aussi réussie qu’elle aurait pu l’être. Esthétiquement, au niveau des couleurs, du jeu des ombres c’est très beau, mais au niveau des mouvements, de l’animation des visages, des corps il y a un manque de fluidité notable. Par moment ça parait presque figé, ce qui a pour effet d’entraîner une certaine distanciation entre le propos et l’image et ce que l’on peut ressentir en regardant le film, notamment au début, je trouve. Dommage mais en tout cas pas suffisant pour se priver d’aller voir ce film.