Je me souviens même avoir menti sur ma connaissance (D'alors) de Charles Mingus à un client.
Me honnissant pour ce réflexe idiot.
J'étais, suis encore, un rare amateur de jazz dans mon cercle d'amis. Encore aujourd'hui, pour travailler à l'ordi, je me mets souvent une playlist glanée ici ou là, pour meubler le bruit du clavier.
Je ne l'ai pas réalisé tout de suite, mais, amoureusement, la même année, je me casais pour toujours avec la même femme. Je devenais plus sage.
Avec le temps, mon amour du jazz n'a pas ralenti. Encore maintenant, au moment de travailler un dossier de traduction, j'avais Chet Baker en trame de fond (J'y traduisais des bienfaits d'utiliser du pin traité à l'arséniate de cuivre dans les structures, how sexy...).
Lorsque je suis allé voir nostalgiquement Duran Duran l'été dernier au Festival d'Été de Québec, j'ai été surpris d'avoir été pratiquement davantage séduit par quelqu'un que je n'avais jamais vu sur scène: Bryan Ferry.
J'ai adoré Roxy Music.
L'écoute encore à l'occasion. En m'entraînant. The Thrill of it All ou Mother of Pearl en joggant:
OUH! OUH!
Après la spectacle (Ferry était en première partie de DD), je m'étais ajouté sur mon cell une playlist de Ferry. Toutefois, l'enthousiaste qui avait fait la playlist transférée sur mon cell avait placé 190 chansons...beaucoup trop pour moi.
J'ai fait un premier tri l'été passé et ai ramené tout ça à 65 chansons en soustrayant pratiquement toutes les reprises.
J'ai déjà Bowie et les Stones, des artistes qui m'ont davantage marqué dans ma vie, réduit à 40 chansons sur mon cell, Des chansons qui me touchent. J'avais donc le même objectif avec Ferry. Je suis redescendu cet hiver à 47.
Vendredi dernier, je réussissais à me garder 40 chansons qui me plaisent réellement. Mais je ne pouvais que constater aussi que cette même musique, entre 1983 et 2003, ne m'aurait pas autant intéressé. Qu'est-ce qui avait changé? La maturité? J'en ai quand même pas tant que ça. Je me plains encore des arbitres dans les matchs des Canadiens au hockey.
La musique de Ferry me plait car il s'y cache des arrangements aériens qui me font voyager. Je ne vois pas de musiciens jouer certains passages d'arrangement puisque je n'y distingue aucun instrument. Même le saxophone sur certains morceaux a des sons surréalistes. Je lui trouve aussi un côté "class" et raffiné que je trouvais aussi à Bowie à une certaine époque. Une finesse auquel j'aspire parfois. Et de plus, Ferry se commet dans le jazz*, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Je m'aperçois que sa musique qui me touche le plus, il l'a composée entre ses 27 ans et ses 45. Des âges en moi. Mon âge de papa en fait. Ça doit y être aussi pour quelque chose.
Mais quand je vous ai parlé de la
La chanson pourtant me plait beaucoup. Ce qui m'a donné une envie de playlist qui n'aurait pas non plus trouvé place dans mon coeur entre 1983 et 2003. Bien que beaucoup moins intéressante que Ferry (pour moi, calmez-vous...), la musique de Knopfler m'a fait ajouter 12 morceaux sur une playlist.
Telegraph Road, Six Blade Knife, Walk Of Life, Heavy Fuel, So Far Away, Love Over Gold**, Sultan of Swing, Calling Elvis, Private Investigation, Romeo & Juliet, Brothers in Arms (un bijou) et Money For Nothing.
De la musique encore très sage. Aux côtés de morceaux sur ce même cell plus...rebelles dark et anarchiques.
Ce n'est qu'après que je me suis rendu compte que dans mes chansons de Ferry, il y en avait une...avec Mark Knopfler...
Comme quoi y a une direction inconsciente dans ce qui me plait.
Une sensibilité équilibrée.
* Seul album de Ferry que je possède chez moi en cd.
**Sur lequel on reconnaît les accords de Private Dancer de Tina Turner, chanson aussi signée Mark Knopfler.