Test Geonaute OnMove 500 HRM, la montre cardio GPS au prix Décathlon

Publié le 24 juillet 2017 par Jpopeck @MontreCardioGPS

Après le test de la Fenix 5 et son cardio optique bien perfectible, une montre cardio GPS sans ceinture à moins de 100€, ça décoiffe. Et même la Polar M200, l'entrée de gamme de Polar, sortie il y a plusieurs mois n'est pas capable de s'aligner. Ce n'est donc pas étonnant que plusieurs membres de la communauté m'ont déjà demandé quand j'allais tester la Geonaute OnMove 500 HRM.

Voilà la promesse qu'on nous fait sur le site Décathlon coach : " Conçu pour le sportif souhaitant mesurer sa vitesse et distance et disposer des indicateurs essentiels pour progresser simplement. " Tout ça semble conforme à l'ADN des produits Décathlon : du simple pour moins cher qu'ailleurs.

Mais qu'est-ce que ça donne sur le terrain ? Et surtout, comment se défend-t-elle face aux montres cardio GPS Garmin, Polar, Suunto et TomTom ?

Présentation de la Geonaute OnMove 500 HRM

Elle remplace : aucune

Au-dessus dans la gamme : aucune

En-dessous dans la gamme : OnMove 220 (sans cardio optique)

A première vue, la OnMove 500 HRM ressemble à une Ambit3 Run, du moins pour le modèle de couleur jaune que j'ai testé. C'est un boitier de 45mm de diamètre et 15mm d'épaisseur. Même si le diamètre est le même que la Forerunner 235, cette dernière fait moins de 12mm d'épaisseur. Le gabarit de cette montre Geonaute est donc assez imposant. Pour trouver plus gros, on est obligé d'aller chercher une Fenix 5 (quand même !) ou une Spartan Sport Wrist HR (17mm).

En revanche, dès qu'on la prend en main, surprise, elle est tout de même très légère. A 51g, elle se place dans la même gamme de poids que les montre GPS TomTom (51g pour la Runner 2) ou la Polar M430 (51g aussi), mais tout de même 9g de plus que la Forerunner 235.

Au milieu de tout ça, l'écran noir & blanc fait assez petit. Il fait 25mm de diamètre, mais la zone d'affichage effectif des données se limite à un carré de 17mm de côté. La zone au-dessus sert à afficher des icones d'état : du cardio, du signal GPS et de la batterie. Pour résumer, quand vous ferez du sport avec, sur un boitier de 45mm de diamètre, les données ne seront affichées que sur un carré de 17x17mm (soit 18% de la surface disponible). A titre de comparaison, l'Ambit3 Run, c'est un écran de 29mm pour un boitier de 50mm. C'est dommage, on a plus l'impression d'avoir dans les mains une concurrente de la Forerunner 10 qu'une montre GPS de 2017. Mais au moins, le contraste est excellent.

Le bracelet est en polyuréthane TPU, dont le touché et l'élasticité ressemblent au silicone. Il est très fin (en épaisseur) mais un peu inconfortable à cause de sa section trapézoïdale. Pour qu'un capteur cardio optique fonctionne bien, il faut qu'il reste plaqué à la peau en permanence. La seule façon d'y arriver pendant une séance de sport où l'on bouge beaucoup, c'est de bien serrer le bracelet. Or, la forme du bracelet fait qu'il a des bords assez acérés, qui, lorsqu'on sert le bracelet, ont tendance à rentrer dans la peau.

A l'arrière, se trouvent le capteur cardio optique à 2 LEDs développé par Philips et le connecteur microUSB du câble de chargement. Un port microUSB, ça vous rappelle quelque chose ? La M400 bien sûr ! Qui a souffert de nombreux problèmes de corrosion de ce port, qui ont nécessité des retours au SAV Polar. Ici, il est intégré plus profondément et recouvert d'un opercule amovible plus large que celui que Polar avait ajouté à la M400. Je pense que cette configuration va limiter (sinon régler) le problème.

Et Geonaute a trouvé une solution pour limiter l'intrusion d'eau dans le port microUSB : la OnMove 500 HRM n'est pas étanche, comme ça, vous ne serez pas tenté d'aller patauger dans l'eau avec. Heureusement, elle résistera quand même à la pluie et à la sueur (norme IPX7).

En plus du câble USB, le transfert des données peut aussi se faire sans fil par Bluetooth via l'application MyGeonaute. Mais attention, cette connexion Bluetooth ne sert qu'au transfert des données d'activités, pas à recevoir les smart notifications. La OnMove 500 HRM n'intègre aucune fonction connectée. Le Bluetooth est aussi mis à profit pour éventuellement coupler une ceinture cardio, sui se révèlera utile pour des séances à variation d'intensité (fractionné, séance de côtes). Si vous en voulez une, regardez attentivement, car Décathlon, propose 2 ceintures cardio, une Bluetooth et une Bluetooth/ANT+. Ca ne sert à rien de payer plus cher, la première suffit.

Geonaute annonce sur son site un 'mode multisport'. Il s'agit en fait de 5 profils sportifs (running, vélo, marche, randonnée et autre) qui peuvent être utilisés pour enregistrer une activité. Mais pas d'un mode multisport type triathlon. En plus du géopositionnement, le GPS est utilisé pour mesurer l'altitude, le dénivelé positif et le dénivelé négatif. Là, c'est une super fonctionnalité pour le prix, alors que certaines montres GPS 2 fois plus chères sont dépourvues d'altimètre, même GPS (ou alors certaines affichent l'altitude mais pas le dénivelé). En revanche, les alarmes ne sont que sonores (il y a plusieurs sons différents en fonction des alarmes), pas de vibration. Dommage pour une montre de sport de 2017.

Je déplore quand même l'absence de suivi d'activité quotidienne (nombre de pas, sommeil, etc), alors que toutes les montres et tous les bracelets le proposent déjà depuis quelques temps. Il est quand même possible de consulter sa fréquence cardiaque à tout moment de la journée en appuyant sur le bouton en bas à gauche (comptez une vingtaine de secondes). Mais cette valeur ne sera enregistrée nulle part.

L'autonomie est annoncée à 7h en enregistrement d'activité et 10 jours en utilisation montre classique et la recharge dure 1h30. Le bon point, en utilisation générale, c'est l'affichage de la date sur l'écran principal, la présence d'une alarme réveil et la possibilité de l'éteindre. Manque juste un simple chronomètre et ce serait parfait.

L'interface est simple d'utilisation. Au début, il faut comprendre à quoi servent les 5 boutons depuis l'écran principal. Ensuite, il y a des petites aides graphiques qui s'affichent sur les différents écrans (genre une flèche à gauche ou à droite, une coche pour valider, une croix pour annuler, un carré pour arrêter l'enregistrement, un triangle pour le reprendre, etc). Les 2 boutons du bas servent généralement à aller à gauche et à droite, celui en haut à gauche à revenir en arrière et celui en haut à droite à valider. Enfin, celui du milieu à gauche allume le rétroéclairage.

Champs de données

Durée

Vitesse (instantanée, moyenne)

Allure (instantanée, moyenne)

Cardio (instantané, %FCmax)

Dénivelé (positif, négatif)

Altitude

Calories

Utilisation en sport

Il est possible de paramétrer chaque profil indépendamment :

  • personnalisation des écrans
  • tour automatique (par rapport à la distance)
  • pause automatique
  • alarme de nutrition/hydratation

En dehors de ça, il n'y a pas de différence entre les différents modes sportifs, si ce n'est la possibilité de choisir l'affichage de la vitesse (en km/h) au lieu de l'allure (en mn/km).

J'ai quand même relevé un bug qui fait que malgré le choix du profil, toutes les activités sont estampillées 'running' lorsqu'elles sont téléchargées sur la plateforme Décathlon Coach. Ca oblige (et heureusement qu'on peut le faire) à le modifier manuellement pour pouvoir différencier ses activités par type.

L'affichage des écrans est limité à 3 pages de 2 données, plus 1 page supplémentaire si vous utilisez une zone cible d'entrainement. La norme, actuellement, c'est plus 3 données par écran ; 2, c'est pas énorme. On passe ensuite d'un écran à l'autre en appuyant sur les boutons du bas.

En plus de l'enregistrement d'une séance simple, il y a plusieurs possibilités de programmer un entrainement : par zone cible (sur une base de la fréquence cardiaque, de l'allure ou de la vitesse) ou en fractionné. C'est l'implémentation du fractionné qui est intéressante, car elle permet de créer des séances plus complexes que toutes les montres GPS d'entrée de gamme, en enchainant plusieurs blocs de répétitions. On configure donc :

  • durée d'échauffement
  • durée d'effort (pas possible de fixer une distance)
  • durée de repos
  • nombre de répétitions
  • nombre de séries (combien de fois voulez-vous répéter le bloc de répétitions)
  • récupération entre les séries

C'est un peu fastidieux à faire depuis la montre, mais une fois que vous avez réglé une séance, vous retrouverez ces réglages la prochaine fois. Par contre, si vous alternez plusieurs types de séance de fractionné, il faudra tout refaire à chaque fois.

Pour un entrainement avec une zone cible, on choisit d'abord le type (cardio, allure ou vitesse), puis on règle la limite basse et la limite haute (exprimée en %FCmax pour le cardio). Ensuite, on a un écran spécifique qui affiche la valeur instantanée et une barre avec une flèche qui indique où vous vous trouvez. En plus de ça, des petits bips retentissent toutes les 30 secondes si vous êtes en dehors de la zone.

J'ai dit qu'il n'y avait pas de profils de sport en intérieur (genre course sur tapis, zumba ou autre). En fait, on peut quand même lancer une activité sans GPS. Il suffit d'appuyer sur Start pendant la recherche du signal GPS. La montre vous demande alors si vous voulez utiliser le signal GPS ou pas. Choisissez Non et voilà.

On ne peut pas dire que le GPS fix soit très rapide. Il est bien possible de télécharger les éphémérides des satellites en connectant la montre à un ordinateur sur lequel on a installé le logiciel OnConnect. Ces données resteront valides pour une durée de 7 jours dans la montre. Après, il faudra reconnecter la montre par câble (et pas en Bluetooth). Malgré ça, il faut généralement attendre entre 15 et 30 secondes pour acquérir le signal GPS avant de partir.

Pendant l'enregistrement, on peut marquer des tours manuels en appuyant sur le bouton en haut à gauche. A chaque tour (manuel ou automatique), un écran affiche le numéro et le temps du tour (et un petit drapeau).

L'allure instantanée est affichée à la seconde. C'est un risque que ne prennent pas beaucoup de fabricants, pour éviter d'avoir une trop forte variabilité. Là, c'est quand même lissé sur plusieurs secondes, et l'allure (ou la vitesse) est rafraichie par saccade. On va comprendre pourquoi dans le paragraphe sur la précision GPS.

Quand on arrête l'enregistrement, on a éventuellement un écran qui s'affiche si on a battu un record personnel (kilomètre le plus rapide, distance la plus longue, etc). Ensuite, il est possible de retourner voir les statistiques des séances et les records personnels (pour chaque profil) dans le journal d'entrainement. Notez qu'à chaque transfert sur ordinateur, OnConnect vous proposera d'effacer (ou pas) les séances transférées. Si vous choisissez Oui, elles ne seront plus consultables sur la montre. La mémoire de la montre a une capacité d'environ 80 séances. Si besoin, on peut aussi effacer des séances manuellement depuis la montre.

Précision GPS / cardio optique / altimètre

La première fois que j'ai étudié la précision de la trace GPS, un truc m'a dérangé. Alors je suis allé creuser dans les données brutes du fichier GPX et j'ai compris rapidement d'où venait le souci. La OnMove relève 1 point GPS toutes les 5 secondes. Ca se remarque bien dans les virages, où on voit que la trace est très angulaire et coupe systématiquement les virages.

Comme je n'ai pas trouvé dans les menus comment régler la précision GPS à 1s, je suis allé chercher dans le manuel d'utilisation. Et ben non, il n'y a pas de moyen de régler la précision GPS sur 1 seconde pour améliorer la qualité de la trace. Au final, ça ne fait pas une énorme différence sur la distance mesurée. Sur mes tests, j'ai relevé une différence comprise entre 0 et 200m sur 8-10km, toujours plus courte (normal, puisqu'elle coupe dans les virages). Sur des parcours plus sinueux, en montage par exemple, ça pourrait être un peu plus.

Et forcément, plus on va vite, plus on le remarque. Voilà ce que ça donne en vélo dans un rond-point : la trace est un peu 'carrée'.

Là où cette configuration devient un avantage, c'est lors de la traversée d'un tunnel. La trace ne dévie quasiment pas, car elle ne rate en fait qu'un seul point au milieu du tunnel.

Mais du coup, je regrette un peu que l'autonomie ne soit que de 7h si le GPS n'est activé qu'une fois toutes les 5 secondes. C'est quand même pas énorme.

Cela dit, elle s'en sort généralement pas trop mal face à des concurrentes pourtant bien plus chères.

Même s'il arrive qu'elle dévie sous les grands arbres.

Mais parfois, c'est elle qui produit la meilleure trace en pleine forêt.

Maintenant, passons au test de la fiabilité du capteur cardio optique. Commençons par la course à pied, où la OnMove 500 HRM ne s'en sort pas trop mal. Il faut quelques minutes pour 'accrocher' le rythme cardiaque. Après, le suivi est bon, à l'exception d'une montée à 180 pulses.

Voici une autre sortie, à rythme plus régulier. Les 2-3 premières minutes sont encore complètement erronées. Pour la suite, il y a de petites fluctuations, mais ça doit se chiffrer la plupart du temps à moins de 5 battements par minutes d'erreur. En gros, passé la période d'échauffement, c'est une précision acceptable pour un entrainement de ce type.

Sur une séance avec de plus fortes variations d'intensité (entre 140 et 180), on commence à approcher les limites des capteurs cardio optique. Le suivi est globalement bon, mais on voit qu'elle rate une montée à 180 sur deux.

En vélo, la période de chauffe est bien plus longue, généralement entre 8 et 10 minutes. Du coup, ça rend la fonction largement moins exploitable. C'est d'autant plus dommage qu'après, le suivi est de nouveau bon.

Au niveau de l'altimètre, il n'est pas rare que le dénivelé soit surestimé, surtout quand on court en forêt. Forcément, en ne prenant qu'un point toutes les 5 secondes, les relevés d'altitudes dynamiques ne peuvent pas être très précis.

Mais sur des trajets plus dégagés, il est plutôt proche de la réalité.

Site Décathlon Coach et application myGeonaute

Je dois avouer que je ne m'attendais pas à une plateforme aussi agréable à utiliser. L'interface est propre et agréable. Les données sont bien présentées, en alternant statistiques et graphiques, la navigation intuitive.

La page d'accueil se présente sous la forme d'un fil d'actualité.

Pour analyser une séance, on peut pointer sur n'importe quel point du tracé GPS ou des graphiques de cardio/allure/dénivelé pour afficher les stats sur un point précis. Sinon, on peut lire les stats en total ou dans un tableau au tour par tour. Ensuite, la plateforme vous propose de comparer votre séance avec des activités précédentes de distance similaire, pour voir si vous avez mieux performé ou pas. Ca, j'ai bien aimé. Là, l'appli apporte une plus-value et ne fait pas qu'afficher des données brutes.

Dans un autre onglet, on peut afficher les totaux par semaine, mois ou année. On peut y visualiser la progression sport par sport sous forme graphique (distance, durée, vitesse, calories, dénivelé ou nombre d'activités).

Après avoir vu tout ça, j'ai nourri beaucoup d'attentes de l'onglet Conseil. Mais en fait, il s'agit d'articles type blog sur la course à pied, le trail, le matériel, la nutrition, etc.

Et on termine par l'onglet Communauté sur lequel on gagne des points 'ON' et on peut défier des amis.

On retrouve les mêmes infos dans l'application pour smartphone, simplement mises en page de façon un peu plus verticale pour s'adapter à l'écran. Il y a tout de même un onglet supplémentaire pour gérer son poids et son IMC. On ne peut faire aucun réglage de la montre depuis l'appli.

Conclusion

Au bilan, la OnMove 500 HRM est une montre de sport, non connectée, à petit prix, qui vous apportera les informations essentielles pour faire du sport en toute simplicité. Il ne faut pas espérer un ordinateur de bord avec fonctions de coaching, ni une smartwatch de geek, ni un accessoire fashion. C'est une montre de sport de base. Pour son utilisation, il faudra clairement privilégier la route plutôt que le trail ; et utiliser une ceinture pour faire du vélo (ou se passer de cardio).

Du coup, vous le comprenez, je ne suis plus aussi emballé qu'au début de ce test. Mais peut-être que j'y avais placé trop d'espoirs. Malgré mes quelques critiques, il faut se rappeler son prix : 99€, c'est imbattable. De ce côté-là, c'est un très bon positionnement. Pour quelqu'un qui cherche juste des fonctionnalités de base, 100€, ça me parait être un prix correct.

On ne peut pas comparer du X-Bionic et du Kalenji, hé ben on ne peut pas comparer la OnMove 500 HRM et la Forerunner 235.

Pour de l'entrée de gamme, je le préfère largement à la M200, dont l'interface est tout simplement horrible. En termes de fonctionnalités, la OnMove 500 HRM, c'est l'équivalent de la TomTom Runner Cardio, sauf que cette dernière est sortie en... avril 2014 ! Finalement, sa principale concurrente est probablement la TomTom Runner 2 Cardio, dont le prix a été plus que divisé par 2 depuis son lancement en 2015, et qui propose en plus un mode natation en piscine et le suivi d'activité quotidienne pour le même prix (voire même un lecteur de musique si on tombe sur une bonne offre pour 10€ de plus). Après, certains préféreront un écran rond plutôt qu'une montre carrée.

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