Si les applications mobiles de paiement se répandent au 4 coins du monde, elles peinent à s'imposer. À Singapour, OCBC Bank introduit de nouvelles capacités dans la sienne, afin qu'elle s'adapte à tous les usages et toutes les préférences. Loin d'être parfaite à ce stade, elle offre tout de même une versatilité extrêmement prometteuse.
Au premier abord, Pay Anyone est semblable à toutes les solutions de sa catégorie. Sous la forme d'une application indépendante liée aux comptes bancaires de son utilisateur, elle permet à ce dernier d'émettre des paiements à destination de toute personne, cliente ou non de l'institution, en fournissant son adresse de messagerie, son numéro de téléphone ou son identifiant sur Facebook. Naturellement, pour recevoir son dû, le bénéficiaire doit par la suite indiquer les références du compte à créditer.
Tout récemment, OCBC a introduit une option qui facilite grandement les transferts entre adeptes du service (ils sont plus de 100 000 à ce jour), puisque l'application permet dorénavant de générer en quelques gestes un QR code représentant une demande de paiement. Il ne reste alors qu'à en transmettre l'image – par mail ou via un réseau social – ou encore, en cas d'interaction face à face, à la présenter sur son téléphone pour que le débiteur la capture et confirme le règlement, en toute sécurité, sur son propre appareil.
Parce que ce mode de fonctionnement est aussi parfaitement adapté à un usage en boutique et sur le web, OCBC l'adapte aux besoins des commerçants. Dans ce cadre, la banque s'appuie sur un réseau d'acceptation existant – NETS, comptant plusieurs milliers de points de vente dans l'île – reposant lui-même sur des paiements par QR codes, dont elle ne fait donc qu'intégrer la technologie au sein de son application. Les consommateurs bénéficient de la sorte d'une solution unique pour tous leurs échanges d'argent.
Outre la diversité des usages, la banque vise également à installer son service partout où ses utilisateurs sont susceptibles d'y avoir recours. Il est ainsi possible d'initier un paiement directement depuis la messagerie instantanée d'Apple (iMessage) ou en interpellant son assistant vocal (Siri). Certes, le processus manque aujourd'hui cruellement de convivialité (il s'agit d'un simple renvoi vers l'application mobile), mais la démarche laisse toutefois entrevoir des opportunités intéressantes pour l'avenir…
L'idée de développer un mode de paiement universel sur smartphone est la clé de l'approche d'OCBC. Elle constitue en effet un des seuls critères de différenciation concevables par rapport aux moyens conventionnels, tout en portant le potentiel de créer – par la récurrence d'utilisation qu'elle favorise – une habitude parmi ses utilisateurs, indispensable pour espérer engendrer une adoption massive. Sera-t-elle suffisante ?