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Contes d’été de la Maison Combas

Publié le 22 juillet 2017 par Pantalaskas @chapeau_noir

« Meubles de circonstance, complètement déjantés »

Le domaine de Chamarande dans l’Esssonne aurait pu se prêter, pour Robert Combas, à une exposition de plus, une exposition comme les autres. C’était sans compter avec les conditions très particulières dans lesquelles l’artiste a investi ce vaste espace champêtre organisé autour d’un superbe château du dix-septième siècle et accompagné de bâtiments annexes eux aussi consacrés à l’exposition : l’Auditoire et l’Orangerie.

Contes d’été de la Maison Combas

Combas Chamarande 2017

L’espace intérieur du château ne répond pas aux normes habituelles des espaces d’art contemporain mais Combas, rompu aux exercices les plus variés (notamment avec le Musée international d’Art modeste à Sète), disposait des ressources multiples de son œuvre pour marquer sa présence dans ce lieu.
Intitulée « Meubles de circonstance, complètement déjantés », l’exposition comprend deux cents pièces qui font basculer ce décor du dix-septième siècle dans un univers hors normes, hors du temps même si l’appartenance historique de l’artiste au mouvement de la Figuration libre nous replonge dans ces années quatre-vingt où ces « Sales gosses », ruant dans les brancards d’un enseignement des Beaux-arts art dominé à l’époque par les enseignants de Supports-Surfaces, se sont employés à inventer un art nourri des graffitis, des bandes dessinées, de la musique rock, etc..

Contes d’été de la Maison Combas

Combas Chamarande 2017 in situ

« Maison Combas »

C’est peu de dire que Combas a trouvé son style, marqué son territoire avec un tracé qui n’appartient qu’à lui au risque de se rendre peut-être prisonnier volontaire de cette identité contraignante. Le mobilier créé par l’artiste n’échappe donc pas à cette signature Combas.  Déjà dans les années quatre vingt dix les premières pièces en bois apparaissent. Aujourd’hui, tables, chaises, fauteuils, vase, lampadaires, tapis de sol déclinent cette « Maison Combas ». Dans la grande salle du Salon blanc de Chamarande  les alignements de chaises construisent une singulière perspective,  contraste saisissant avec ce volume architectural habillé par les lambris blancs d’origine.

Contes d’été de la Maison Combas
La bibliothèque du château offre ses vitrines à une collection d’objets qui n’est pas sans rappeler ce que montre le musée international d’art modeste de Sète, cabinet des curiosités où se côtoient souvenirs, témoignages de rencontres…
Il y a quelque chose qui relève de l’obsession boulimique d’un facteur Cheval ou d’autres « Singuliers de l’art » dans cette présentation. In situ, Combas a créé un dessin mural occupant tout un pan de l’aile droite du château. Si on y ajoute la performance des « Sans Pattes », orchestre qu’il cré en 2010, l’été de Chamarande fait le tour des passions d’un peintre, sculpteur, performeur insatiable, avide des sentiers buissonniers.
Pour que cette manifestation ne soit pas une exposition comme les autres Robert Combas y a réalisé une performance tout à fait inattendue : il s’y est marié avec sa compagne après trente années de vie commune. Point d’orgue d’une manifestation dans laquelle l’artiste a mis en place toutes les composantes de son univers plastique et culturel, cet ultime conte de la Maison Combas est à la mesure d’un artiste prêt à toutes les expériences susceptibles de conforter son irréductible besoin de se situer hors champ des règles et des protocoles.

Photos de l’auteur

« Pas droit » Robert Combas »
1 juin – 1 octobre 2017
Domaine de Chamarande


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