Magazine Bien-être
Trois conseils pratiques pour se réconcilier avec la nature
Publié le 23 juillet 2017 par Eric Acouphene1.Cultiver un potager
Si vous pouvez cultiver un jardin, lancez-vous. D'abord pour le rapport aux lois de la nature qui est extraordinaire. Les saisons nous enseignent la patience. En outre, cultiver un potager, ce n'est pas simplement produire ses légumes, c'est apprendre à s'émerveiller du mystère de la vie. Personne n'est capable de réaliser cette magie sinon la vie elle-même, avec cette subtilité, comme celle du corps humain. On plante une petite graine et, dans cette graine, il y a potentiellement des tonnes de graines. C'est magique que dans une petite graine endormie, insignifiante, il y ait une puissance de vie aussi considérable.
Cultiver son jardin, c'est aussi en quelque sorte un acte politique et légitime de résistance. Soit nous laissons les multinationales et l'affairisme planétaire nous nourrir en brevetant la vie, en nous rendant dépendants et en nous confisquant notre capacité d'assurer par nous-mêmes notre propre survie, soit nous cultivons nos jardins qui, en plus du bonheur que cela nous procure, nous relient aux forces vitales sans lesquelles nous n'existerions pas.
2.Incarner l'utopie dans nos choix de consommateurs
Nos choix de consommation sont importants. Cependant, chaque fois que je fais le plein d'essence, je donne de l'argent aux multinationales contre lesquelles je fulmine. Je ne peux nier les contradictions dans lesquelles je me trouve emprisonné. Nous sommes tous pris dans un système que nous ne cessons de récuser. Celui-ci, pour perdurer, a recours à tous les stratagèmes subjectifs et symboliques afin de manipuler, avec la publicité, les consciences et de produire du consentement. On ne vend pas seulement de l'usage, mais aussi du rêve et du fantasme. Le temps est venu de sortir de l'envoûtement pour incarner les utopies créatrices d'un monde tangible fondé sur la conscience.
3.L'amour pour changer le monde
Si l'on part du principe qu'il ne peut y avoir de changement de société sans changement humain, le travail que chacun peut accomplir est celui qu'il fait sur soi-même, sur sa propre transformation. Et un travail important à mes yeux consiste en l'incarnation de l'amour dans sa relation avec ses semblables, même si c'est difficile. ]e pense également qu'il faut être tolérant à l'égard des individus et ne pas juger trop vite les personnes, parce qu'elles sont probablement en voie de transformation. Par contre, je suis intransigeant et dans une protestation sans appel contre ce qui outrage le caractère sacré de la vie.
C'est à partir de nos microcosmes que l'on construira l'apaisement planétaire, en élaborant une harmonie toujours plus grande dans nos familles et dans nos couples. Chacun de nous dispose d'un espace dans lequel il est souverain et où son libre arbitre peut s'exercer pleinement. Il n'est pas d'autre force capable de donner à la vie sa plénitude et son sens que l'amour. Rappelons-nous de cette évidence.
Pierre Rabhi
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