Déployé d'abord en mode expérimental, dans les prochaines semaines, auprès d'un échantillon de collaborateurs de la banque, le dispositif – réellement baptisé « Control Tower » – devrait être généralisé au début de 2018. Il permettra alors aux clients de surveiller depuis un tableau de bord unique, accessible via web et mobile, tous les tiers ayant accès à leurs comptes courants ou cartes de paiement : services publics, abonnements divers et variés, sites de commerce en ligne, porte-monnaie virtuels…
Il n'est pas simplement question de retrouver où sont dispersées les précieuses informations, la tour de contrôle de Wells Fargo donne également à ses clients la possibilité d'agir. Ainsi, chacune des utilisations identifiées peut être activée ou désactivée instantanément. Le service autorise en outre les modifications, individuelles ou groupées : en cas de renouvellement de carte, par exemple, tous les mandats existants seront mis à jour d'un seul geste. Il semble même prévu une option de changement d'adresse, sur le même principe, qui devrait faciliter les déménagements.
Dans un registre différent, la tour de contrôle est aussi destinée à piloter les accès aux outils de la banque. Chaque appareil enregistré (PC, tablette, smartphone…) se voit donc attribuer un certain nombre d'habilitations (pour la consultation des comptes, l'exécution d'opérations, la réception de notifications…), qui peuvent être affectées ou révoquées à tout moment. La plate-forme se positionne de la sorte comme un puissant instrument de protection et de sécurisation des informations sensibles.
La démarche de Wells Fargo s'inscrit parfaitement dans l'air du temps, entre demande de transparence des consommateurs et inquiétude croissante vis-à-vis de l'exploitation des données personnelles, sur fond d'exigences réglementaires (sans revenir sur le besoin de redorer l'image de l'institution après le scandale qui l'a secouée en 2016).
Or le contexte actuel laisse entrevoir une opportunité pour les établissements français de s'inspirer de cette initiative. Après tout, une partie des mécanismes sous-jacents à la tour de contrôle sont déjà mis en œuvre pour remplir leurs obligations de mobilité bancaire (inscrites dans la loi Macron). Dans ces conditions, pourquoi ne pas profiter de cette contrainte pour développer un service à valeur ajoutée, dont l'impact potentiel sur la fidélité des clients est susceptible de contrebalancer les effets attendus du texte ?