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[Critique] THE CIRCLE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] THE CIRCLE

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Titre original : The Circle

Note:

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Origine : États-Unis/Émirats Arabes Unis
Réalisateur : James Ponsoldt
Distribution : Emma Watson, Tom Hanks, John Boyega, Bill Paxton, Karen Gillan, Ellar Coltrane, Patton Oswalt…
Genre : Thriller/Drame/Adaptation
Date de sortie : 12 juillet 2017

Le Pitch :
Mae intègre The Circle, un puissant groupement d’entreprises spécialisé dans les nouvelles technologies et les médias sociaux. Consciente de la valeur de l’opportunité que cela représente, la jeune fille cherche à s’intégrer dans une dynamique qui privilégie la transparence absolue. Elle fait également la connaissance du grand patron, un homme charismatique qui s’est donné pour l’objectif de faire de ses trouvailles des éléments incontournables d’une société qu’il souhaite connecter à plus ou moins long terme, jusque dans ses moindres ramifications. Enthousiaste, Mae se fond totalement dans la logique de The Circle, avant d’en apercevoir les limites éthiques et morales…

La Critique de The Circle :

Adaptation d’un roman de Dave Eggers pilotée par le réalisateur de l’excellent The Spectacular Now, The Circle et ses deux superstars, à savoir Tom Hanks et Emma Watson, avait tout pour enthousiasmer les foules. Le sujet étant quant à lui plutôt accrocheur et pour le coup, totalement dans l’air du temps…

The-Circle-Emma-Watson

Black Mirror ou presque

Difficile de ne pas penser à Black Mirror, la remarquable série britannique spécialisée dans la dystopie plus ou moins cauchemardesque, devant The Circle. On y pense en lisant le pitch, puis en regardant le film, avant de se dire que jamais le réalisateur n’est arrivé à se sortir de l’ombre du show TV, y compris quand il essaye vraiment, avec pour seul effet d’encore un peu plus donner envie de revoir les saisons de Black Mirror. Telle est en substance la relation un peu bizarre qu’entretiennent les deux œuvres. D’un côté on retrouve une anthologie pleine de pertinence, qui n’hésite pas à foncer dans le tas, armée de scénarios brillants, parfaitement calibrée et mise en scène, et de l’autre quelque chose de beaucoup plus bourrin, de moins fin et qui semble en plus se prendre clairement pour ce qu’il n’est pas.
Parce que l’intrigue rappelle concrètement le premier épisode de la saison 3 de Black Mirror. Celui où Bryce Dallas Howard est obsédée par les « likes » qu’elle pourra récolter sur un réseau social, vu qu’elle vit dans une société où tout tourne autour de l’e-réputation des personnes. Dans The Circle, cette notion est aussi présente. Emma Watson intègre une sorte de projection de Facebook et s’aperçoit que ses dirigeants veulent prendre le contrôle du monde, en posant des caméras partout. Elle est tenue d’entretenir sa page perso, de poster des photos de sa vie privée et donc de nourrir une base de données dont on se doute bien dès le début qu’elle n’est pas super nette non plus niveau éthique. Car après tout, sinon, il n’y aurait pas de film…
Mais pourquoi fallait-il que The Circle en rajoute continuellement des couches ? Pourquoi l’héroïne passe-t-elle littéralement en l’espace de quelques minutes d’un peu méfiante, à totalement corporate au point de se faire poser une caméra pour que ses fans la suivent 24h/24 comme dans une mauvaise télé-réalité (mais ne le sont-elles pas toutes ?) ? Au début plutôt plaisant, malgré son propos gros comme une maison qui entend dénoncer les dérives du grand méchant internet, avec la délicatesse d’un marteau-piqueur, le long-métrage a par la suite méchamment tendance à sombrer dans le ridicule. Tout particulièrement à la fin, avec ce rebondissement aussi téléphoné que mal fagoté.

Emma et Tom

Heureusement les acteurs viennent à la rescousse de ce script hyper bancal, qui passe le plus clair de son temps à se mordre la queue en se gaussant de sa prétendue audace avec une pertinence toute relative. Comme d’habitude Tom Hanks est impeccable dans la peau d’un ersatz il est vrai assez flippant de Steve Jobs. C’est lui qui, comme souvent, a l’honneur de jouer la partition la plus intéressante. Emma Watson a beaucoup moins de bol. Au centre de l’histoire, elle doit se contenter d’un personnage mal écrit, mais parvient à compenser par sa présence. Charismatique et de toute façon beaucoup trop adorable pour encourager une critique trop virulente, l’actrice fait ce qu’elle peut et sauve les meubles, croyant visiblement jouer dans quelque chose de valeur alors qu’en fait, The Circle est surtout très anecdotique.

Au final, The Circle tourne un peu en rond. Il se suit sans déplaisir mais ne va jamais plus loin que ce que le trailer nous présentait. Réalisé sans génie par un James Ponsoldt qu’on a connu plus inspiré (avec The Spectacular Now donc, l’une des meilleures chroniques adolescentes de ces dernières années, qui se payait en plus le luxe de traiter avec une pertinence rare de l’alcoolisme), ce long-métrage maladroit et un poil putassier, ne restera pas dans les mémoires. À force d’enfoncer des portes ouvertes, il dessert le propos qu’il prétend vouloir illustrer.

En Bref…
Porté par une Emma Watson investie et par un Tom Hanks assez impressionnant, The Circle ne vaut guère que pour ses acteurs. Pour eux deux mais aussi pour le regretté Bill Paxton qui trouve ici son dernier rôle. Le reste est tantôt anecdotique, tantôt un peu crétin. C’est dommage. Reste plus qu’à se repasser les trois saisons de Black Mirror pour voir ce genre de sujet traité avec intelligence, mesure et pertinence.

@ Gilles Rolland

The-Circle-Emma-Watson-John-Boyega
 Crédits photos : Mars Films


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