Il ne s’agit nullement de lutter contre l’activité foraine, tout à fait respectable, mais de défendre l’une des plus belles perspectives urbaines mondiales, le Grand Axe parisien, courant du palais du Louvre jusqu’à l’Arche de la Défense et au-delà.
Il revient au fameux jardinier de Louis XIV, André Le Nôtre, d’avoir ouvert le jardin des Tuileries, à l’origine clos de murs, en prolongeant sa composition par l’avenue des Champs-Élysées, alors en pleine campagne. Les régimes successifs ont soigneusement respecté son œuvre, aussi bien lorsque l’architecte Ange-Jacques Gabriel dessina en 1755 la place Louis XV, devenue notre place de la Concorde, laissée sans constructions sur son côté ouest, que lorsque Napoléon Ier fit ériger, à partir de 1806, un arc de triomphe au sommet de la colline de l’Etoile et, enfin, lorsque François Mitterrand voulut prolonger cet axe en 1989 jusqu’à l’Arche de la Défense, telle un cube évidé pour ne pas fermer l’horizon.
Or cette perspective unique, tout comme la plus célèbre place parisienne, est régulièrement obstruée par une roue de 70 m de diamètre, associée à un important dispositif commercial sous la forme de « chalets », de nombreux « portants » accueillant des « souvenirs », d’un mobilier disparate (tables, tonneaux, chaises, radiateurs…) renforçant l’encombrement (jusqu’à deux fois supérieur à la surface autorisée) d’un lieu conçu pour être libre.
Ni la mairie de Paris, ni le ministère de la Culture ne semblent capables de contrôler cette installation, qui ne cesse d’étendre, au besoin illégalement, sa surface et sa période d’occupation, au point que l’on évoque aujourd’hui la possibilité de rendre la Grande Roue permanente.
Aussi, citoyens de toute nationalité, attentifs à la beauté de Paris et aux symboles liés à ce patrimoine, nous demandons à Madame la ministre de la Culture et à Madame la maire de Paris le retrait définitif de la Grande Roue de la place de la Concorde.
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