Cette nouvelle application n'est pas tout à fait comme les autres, puisque, en dehors d'une étape de configuration initiale, elle n'est jamais sollicitée par l'utilisateur. Son rôle est, au contraire, de réagir spontanément à toutes sortes d'événements et prendre les décisions qui s'imposent, qu'il s'agisse d'émettre une alerte… ou d'initier une transaction. Exemple classique mais néanmoins rarement mis en œuvre, l'autorisation de ponctionner automatiquement l'épargne dès que le compte courant menace d'être à découvert.
Un peu plus élaboré et, a priori, inédit, un des agents intégrés permet également de programmer des paiements récurrents (tel qu'un loyer), non à date fixe, mais après que le salaire ait été perçu. Enfin, il n'est pas question uniquement d'argent. Bien que la banque soit avare de détails sur son fonctionnement, un autre scénario éveille plus particulièrement la curiosité : l'« Assistant Orange » pourrait réaliser automatiquement un versement à un fleuriste à l'approche d'un anniversaire important…
Ce que dessine ainsi ING ne serait donc plus un outil bancaire. Dans une perspective inversée, nous aurions plutôt affaire à un assistant personnel de la vie quotidienne auquel son « maître » à donné accès à ses comptes bancaires, pour plus de confort.
La première version de l'« Assistant Orange » comporte 23 types de règles, dont seulement 6 sont liées à des actions « intelligentes » (les autres étant de l'ordre de la définition de préférences et des notifications). Mais ING a déjà prévu les extensions futures, imaginant de déployer 69 options supplémentaires, dont on peut rêver qu'une bonne partie traitera justement d'événements de la vie courante. Il reste cependant à espérer que leur paramétrage ne se transformera pas en cauchemar pour les clients…
Un peu plus de deux mois après son lancement, le système a conquis environ 18 000 adeptes, qui ont créé presque 2 millions de règles différentes. Même si les plus populaires d'entre elles sont les plus basiques (principalement les notifications de mouvements), la banque est suffisamment satisfaite de ces résultats préliminaires pour envisager une déclinaison du concept dans d'autres pays où elle est présente (ce qui nous donnera l'occasion de vérifier si l'exécution est à la hauteur de la promesse).
Petit à petit, les assistants virtuels se font une place dans les services financiers, sous diverses formes. Société Générale a choisi d'intégrer ses services dans un chatbot tiers (Jam). AXA annonçait récemment une collaboration avec Wiidii pour développer sa solution. ING crée son propre service… en préférant une approche par règles logiques (dans le style d'un IFTTT) plutôt que l'intelligence artificielle plus ou moins puissante des autres… Leur point commun est, en tous cas, de vouloir inscrire (et faire disparaître) la banque et l'assurance dans les moments de vie des clients…