Festival Culturel de Fort – de – France -Martinique
La Savane
18 –23 juillet 2017
La rencontre, c’est tout d’abord, la rencontre primordiale avec Aimé Césaire. Jeune employé municipal, Christian Bertin lui dévoile sa détermination. Il veut être artiste et partir se former hors de la Martinique. Il est entendu et compris. C’est à l’Ecole des Beaux – arts de Macon qu’il fera ses premiers pas.
La rencontre, c’est aussi le dialogue entre Christian Gaussen, directeur de l’Ecole des Beaux – arts de Macon et son étudiant, ininterrompu depuis les années quatre – vingt jusqu’à aujourd’hui, trente plus tard alors que l’étudiant, devenu artiste, enseigne à son tour.
La rencontre, c’est encore l’expérience partagée depuis plus de dix années par le plasticien Christian Bertin et le photographe Luc Jennepin. Et plus particulièrement l’expérience de cette performance Li diab là. Luc Jennepin a suivi Christian Bertin plus de quatorze heures d’affilée dans sa déambulation parisienne, d’un lieu culturel à l’autre, du Centre Pompidou à Présence Africaine.
La rencontre, toujours, entre l’auditoire et les quatre conférenciers, réunis au quatrième étage de l’Hôtel impératrice, qui ont examiné les facettes de la démarche artistique de Christian Bertin, le soir du vernissage.
La rencontre, c’est enfin celle de l’artiste et du public. A Paris, lors du déroulement de la performance où les citadins étonnés considéraient cet homme élégant, trainant son diable carnavalesque et distribuant des poèmes d’Aimé Césaire. C’est aussi celle du public et de cette exposition photographique de la Savane. Les promeneurs foyalais aperçoivent, observent, admirent les photographies de Luc Jennepin contrecollées sur de vastes panneaux de tôle noire alignés le long d’une allée.
Côté pile, de l’avenue des Caraïbes vers la mer, des images de la déambulation parisienne de Christian Bertin avec son chariot polysémique, Li Diab là.
Côté face, de la mer vers l’avenue des Caraïbes, des instantanés d’installations en cours retraçant la carrière du plasticien.
Réalisée en 2009 lors d’une résidence à la Cité des Arts, puis revisitée au Prêcheur et au Musée de Barbade, largement documentée par la série photographique de Luc Jennepin ainsi que par deux films de Sophie Arrouët et Laurence Henry, cette performance Li diab là commence à être bien connue et sans doute n’est – il pas nécessaire d’y revenir. La performance, cette forme d’art typiquement contemporaine, si complexe qu’il est difficile de la cerner et de la définir se développe depuis la décennie soixante. Elle est éphémère, unique, relationnelle et déclenche la réflexion du public sur une question donnée. Ici, celle du manque de visibilité de l’art des Antilles au niveau national.
Vous pouvez voir les films réalisés à Paris et au Prêcheur sur ce lien